Interview
Le 21 nov 2024

Faut-il promouvoir son livre ?

Si vous avez déjà posté un texte sur monBestSeller.com en espérant que les lecteurs viendront spontanément, cet article est pour vous. Car il y a une chose que l’on ne vous répétera jamais assez : lancer un livre sans s’y investir, c’est comme envoyer une bouteille à la mer, et espérer qu’elle arrive sur la bonne rive. Non, écrire ne suffit pas, il est essentiel de promouvoir son livre si l’on veut attirer des lecteurs.
Faut-il promouvoir son livre ? une tribune monBestSeller

Mais si l’on se sent la fibre écrivaine, ce n’est pas pour autant qu’on se sent à l’aise avec la communication et plus que tout : avec l’autopromotion. Car il s’agit bien de cela pour l’auteur autopublié : il doit attirer un lectorat. Et nous savons que ce suivi peut paraître compliqué, intimidant, voire chronophage.

Essayons d'explorer pourquoi certains auteurs sont tentés de déposer leur texte… et de ne plus s’en occuper. Peut-être y a-t-il là des réponses aux blocages que nous pouvons lever ensemble.

Les auteurs ont-ils le fantasme du bestseller découvert "par miracle" ?

Quand on finit d’écrire un livre, on a souvent la tête pleine de rêves : on imagine les lecteurs happés par notre histoire, se passant le mot, et le livre devenant un succès grâce à son talent brut. Ce fantasme de la "découverte miraculeuse" est très courant et… tout à fait normal ! Malheureusement, il est rare qu’un texte déposé sans accompagnement connaisse cette destinée. Un livre non promu, sans interactions, passe inaperçu au milieu des autres publications.

Plutôt que de compter sur le "miracle", investissez un peu de temps pour construire une relation avec vos lecteurs. Échangez, répondez aux commentaires, rendez votre présence vivante sur la plateforme. Les miracles en littérature se produisent, mais ils sont souvent le fruit d’une implication soutenue.

Pour la plupart des auteurs, s’exposer aux critiques des lecteurs, c’est se mettre en danger

Pour de nombreux auteurs, s’engager activement autour de leur œuvre signifie s’exposer davantage aux retours. Et soyons honnêtes : les critiques, même constructives, peuvent être déstabilisantes. Cette peur de voir son texte décortiqué, voire critiqué, pousse certains à prendre leurs distances dès la publication, afin de ne pas trop se confronter aux réactions du public.

Mais interagir avec ses lecteurs, c’est aussi découvrir des points de vue inattendus, recueillir des impressions qui enrichissent et motivent. Les retours ne sont pas toujours simples à recevoir, mais ils font partie du parcours de l’auteur. Et n’oubliez pas : répondre aux commentaires avec ouverture vous rendra plus accessible, plus humain, et permettra de créer un lien précieux avec votre audience.

Les auteurs doivent gérer leur temps et leurs priorités

Autre raison souvent invoquée : le manque de temps. Beaucoup d’auteurs se disent qu’ils reviendront plus tard, qu’ils liront les commentaires "quand ils auront un moment". Mais le temps passe, et les lecteurs finissent par se détourner. Derrière cette notion de "manque de temps", il y a souvent un problème de gestion des priorités. En réalité, beaucoup d’auteurs pensent que l’essentiel de leur travail est d’écrire, et non de promouvoir. Le suivi post-publication semble alors une tâche secondaire.

Mais si l’on veut qu’un texte ait une vie, il faut lui accorder un peu d’attention, même après sa sortie. Considérez cet investissement comme une étape de votre projet littéraire. Quelques minutes par semaine suffisent souvent pour répondre aux lecteurs ou lire d’autres œuvres de la communauté.

L’interaction entre lecteurs et auteurs est l’une des clés du succès

Finalement, beaucoup d’auteurs, surtout les nouveaux venus dans l’autoédition, ne saisissent pas toute l’importance de l’interaction sur les plateformes en ligne. Ils imaginent que leur texte est suffisant en soi, et que le lien se fera de manière naturelle, ou ils considèrent que la publication est l’étape finale, alors qu’elle devrait être le début d’une aventure avec les lecteurs. Les conseils de la communauté et les tutoriels peuvent aider, mais ce changement d’état d’esprit prend du temps.

Publier un texte, c’est en réalité la première étape d’un parcours d’auteur qui inclut des interactions et des échanges. À l’ère du numérique, l’écrivain doit savoir devenir ambassadeur de son œuvre, en prenant part activement à sa diffusion.

Publier son livre, c’est accepter d’être visible

Lorsque vous postez un texte sur monBestSeller, pensez à la publication comme à une ouverture. Cette publication marque le début d’une relation entre vous, votre livre, et les lecteurs. Chaque échange que vous faites, chaque retour auquel vous répondez est une manière de nourrir cette relation et de donner une chance à votre texte de prendre vie au sein de la communauté.

Alors, chers auteurs, ne laissez pas votre bouteille dériver au gré des vagues. Accordez-lui cette présence active qui lui permettra de trouver son public. Nous sommes là pour vous aider, vous guider, et nous nous réjouissons de chaque interaction, de chaque échange que vous entreprenez. Ensemble, faisons vivre vos mots, car ce sont eux qui nous rassemblent.

5 Conseils clés (et à la portée de tous) pour promouvoir son livre

1. Réfléchissez à la promotion de votre livre avant de le poster

- C’est en amont de la publication que les choses se décident,
- "Que vais-je faire pour faire connaître mon livre ?" est la question clé,
- Listez les actions que vous vous sentez de mener,
- Pensez au message que vous voulez communiquer à votre lectorat.

2. Voyez dans les autres auteurs des partenaires et non des concurrents

- Le milieu des auteurs autopubliés et autoédités est réputé pour sa solidarité
- Créez des partenariats (tous les autoédités qui réussissent affirment que c’est une clé du succès).

3. Investissez parce que "votre livre le vaut bien"

- Du temps : combien ? soyez régulier et constant dans vos actions, prenez un rendez-vous quotidien avec votre livre,
- Un budget : croire qu’écrire rapporte directement de l’argent est une des idées les plus fausses des nouveaux auteurs,
- Que vaut votre livre ? le soin que vous apportez à votre livre détermine l’intérêt que les lecteurs y consacreront.

4. Pensez-vous et présentez-vous en tant qu’auteur

- Un auteur a une bio, une image, qu’elle soit entièrement réelle ou qu’elle recèle une part de mystère, cette image doit être parlante et attirante,
- Oubliez le syndrome de l’imposteur et faites les choses sincèrement.

5. Considérez votre texte comme un livre potentiel

- Edité ou autoédité, ce que le lecteur recherche, c’est un « livre »,
- Numérique ou broché, peu importe, le lecteur veut un objet qui réponde à toutes ses attentes de lecteur,
- Faites de votre texte un véritable livre.

 

Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

18 CommentairesAjouter un commentaire

En gros vous dites que ce n’est pas une question de mérite, mais de com, de la pub et de matraquage médiatique. On oublie parfois que les plus grands auteurs à succès furent à leur début et pour la plupart complétement rejetés par les maisons d’édition. Proust par exemple, il a tellement essuyé de refus qu’il a fini par se faire publier à compte d’auteur, Anna Gavalda a été rejetée par la quasi-totalité des maisons d’édition à qui elle a fait appelle, mais une fois publié son roman fut vendu à des millions d’exemplaires ! Margaret Mitchell l’auteur du fameux Autant en Emporte le Vent, elle avait essuyé plus de 36 refus avant d’être enfin publié, son roman s’écoula à plus de 33 millions d’exemplaires ! Même plus récemment l’auteur de la célèbre saga Harry Potter, JK Rowling subit quasiment le même sort ! Conclusion, il faut juste persévérer …

Publié le 28 Novembre 2024

Ce que vous dites est exact, mais je crois qu'il y a autant de bons conseils que d'auteurs en herbe. J'ai toujours eu une préférence pour les chiffres. Ils brossent souvent la réalité avec précision. Avez-vous à MBS des études telles que : Nb de romans sur MBS / Nb de romans publiés, Note élevée / Bibliothèque, Position / Lectures totales.
Ainsi vous pourriez donner des conseils fondés pour aider à progresser. Cela rejaillirait forcément sur l'image professionnelle du site.

Publié le 28 Novembre 2024

Merci infiniment pour votre article.

Publié le 28 Novembre 2024

@Cat Viti. Pour le XXIe siècle, on prend quel métro ? Je veux dire : on invente quelle circulation des créations ? Quelque chose de Choral ... je verrais bien cet orchestre patafoutraque...

Publié le 26 Novembre 2024

@Marie Berchoud "Edith et Nous" existe toujours. Ce n'est pas à eux que je pensais en évoquant un service "intelligent". Mais je pense surtout que le plus grand défi pour vivre dans un monde technologique est de se réinventer. Or, nous sommes loin de la réinvention : force est de constater que nous fonctionnons comme au 19e siècle.

Publié le 26 Novembre 2024

@Cat Viti. Promouvoir ! as-tu souvenance de ce machin mi-arnaque mi-n'import'nawak qui s'appelait edithetnous (hin hin hin, éditez-nous, c'est-y pas futé ?): j'ai tenté un an : que dalle; les dames se sont barrées avec la caisse.
Désormais je fais à mon goût et lit qui lit, sinon tant pis hi hi

Publié le 26 Novembre 2024

Ce constat est juste et met en lumière une réalité souvent négligée dans le monde de l'écriture : le talent seul ne suffit pas à garantir le succès d'un livre, encore moins à en vivre. Depuis 1972, votre choix de ne pas vous engager dans le marketing témoigne probablement d'une vision pure de l'écriture, où l'œuvre existe pour elle-même, sans compromis avec les exigences commerciales. Cependant, ce désintérêt pour la promotion peut expliquer les ventes limitées de vos livres. La promotion est devenue un rouage essentiel du métier d'auteur, surtout à l'ère numérique.

Analyse des deux options pour vivre de l'écriture :
1. Promouvoir soi-même
Cette option demande un investissement personnel considérable, mais elle offre une maîtrise totale. Voici ce qu’elle implique :

Créer une présence en ligne : Les réseaux sociaux, un site web d’auteur, ou un blog sont devenus des outils incontournables. Ils permettent de bâtir une communauté de lecteurs fidèles et d’élargir la visibilité de vos ouvrages.
Interagir avec les lecteurs : Répondre à des commentaires, organiser des séances de dédicaces ou des lectures publiques renforce le lien entre l’auteur et son audience.
Exploiter les plateformes numériques : Les auteurs indépendants utilisent des plateformes comme Amazon, Wattpad ou Patreon pour se faire connaître et vendre leurs livres directement au public.
Investir du temps dans la communication : Il ne s’agit pas seulement d’écrire, mais de concevoir des stratégies, d’identifier votre lectorat cible, et de diffuser des messages percutants.
Bien que gratifiante, l’autopromotion peut devenir accaparante et détourner l’auteur de son activité principale : écrire.

2. Payer quelqu’un pour le faire
Cette option s’adresse aux auteurs qui souhaitent déléguer la gestion de leur image et de leurs campagnes promotionnelles. Elle nécessite un budget, mais offre des avantages non négligeables :

Professionnalisme : Une agence de communication ou un attaché de presse possède des compétences et des réseaux que l’auteur n’a pas forcément.
Gain de temps : Vous pouvez vous consacrer exclusivement à l’écriture pendant qu’un expert s’occupe du reste.
Amélioration de la visibilité : Les professionnels savent comment atteindre les bons lecteurs, organiser des événements médiatiques, et collaborer avec des influenceurs ou des libraires.
Toutefois, cette option comporte des risques financiers, surtout si les ventes ne compensent pas l’investissement initial.

Réflexion : écrire pour soi ou pour vivre ?
Votre expérience montre qu’écrire est avant tout un acte personnel, une nécessité intérieure. Mais si l’objectif devient de vivre de cette passion, il faut accepter les contraintes de la commercialisation. Dans un monde où l’offre de livres est abondante, la promotion n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Le succès littéraire est souvent un équilibre délicat entre la créativité artistique et les exigences du marché. En fin de compte, tout dépend de vos priorités : écrivez-vous pour être lu par le plus grand nombre ou pour le plaisir intime de créer ?

Un lecteur de votre génération aurait probablement apprécié votre œuvre, mais sans marketing, vos livres resteront des trésors cachés. Peut-être est-il temps d’envisager un juste milieu pour permettre à vos histoires de voyager plus loin.

Publié le 26 Novembre 2024

C'est vrai que l'on écrit aussi pour échapper à l'argent et à la nécessité de se vendre : on est tellement piégé par eux qu'ils nous poursuivent même après la mort.
La meilleure solution c'est de décrire cette aliénation, j'ai essayé de le faire dans une de me six histoires !

Publié le 26 Novembre 2024

L'idéal, je pense, serait l'existence de services intelligents pour promouvoir un livre. Payants, bien entendu. Il en existe beaucoup, c'est vrai, mais loin d'être convaincants, plutôt bricolés.

Publié le 25 Novembre 2024

Merci pour cet article et ces conseils. Promouvoir est au final bien plus difficile qu'écrire !

Publié le 24 Novembre 2024

Voilà un article intéressant qui, je l'espère, m'aidera un peu car j'ai toujours eu du mal à interagir avec les autres. @Sylvie de Tauriac

Publié le 24 Novembre 2024

Promouvoir un livre, c'est un peu comme entretenir une amitié : il faut y mettre du cœur, de la patience, et savoir accepter les retours, même ceux qu'on n'attendait pas. Personnellement, j'adore les relations humaines, alors répondre aux lecteurs ou échanger avec eux, ça me motive autant que d'écrire.

Publié le 22 Novembre 2024

Alors ça n’a rien à voir avec la choucroute mais est-ce que quelqu’un sait qui est « Descroix Fabienne » ? Des années que je hante ce site, et voilà t’il pas que chaque fois que je poste un texte, « Descroix Fabienne » me « met en bibliothèque ». Mais jamais aucun commentaire ne suit. Vous avez des hypothèses ? « Elle » vous fait le coup aussi ?
PS : j’aurais pu poster ce message sur la tribune consacrée aux pseudos mais c’est trop tard.

Publié le 21 Novembre 2024

Promouvoir un livre est bien plus difficile que l'écrire.
Surtout si on n'est pas un adepte des réseaux sociaux...

Publié le 21 Novembre 2024

Certes, mais contrairement à un bon primeur, l’humour ne s’achète pas au kilo. Et il n’a pas de DLC...

Publié le 21 Novembre 2024

On écrit seul, pour être lu par beaucoup.
Le passage de ce « seul » à ce « beaucoup » est un processus mystérieux, dans lequel entrent aussi la chance, la nature du sujet traité, sa « congruence » avec l’air du temps. Mais, et vous l’avez souligné en évoquant dans votre article la « valeur du livre », cela dépend sans doute encore, même à l’ère numérique, de la puissance visionnaire et artistique de l’auteur du livre, en tout cas pour les livres qu’on lira encore dans plusieurs décennies.
En attendant, il est bon de partager avec le plus de lecteurs possible les livres dans lesquels on s’est investi, où l’on a mis tant de soi. C’est une bonne manière de se connaître et de nouer des liens fraternels avec d’autres acharnés d’écriture. Comment le ferions-nous sans l’infrastructure que vous mettez gracieusement à notre disposition ? Refusés par les maisons d’édition, nous resterions tout simplement seuls en face de nos pages en souffrance.
Bisous
Ernesto

Publié le 21 Novembre 2024

L'humeur du joker n'est pas"primeur" non plus

Publié le 21 Novembre 2024

Plutôt que d’investir dans un pack promotionnel, pourquoi ne pas tenter d’acheter les jurés du Prix Goncourt ? Bon, c’est vrai, ils sont dix, donc l’addition risque de piquer un peu. Cela dit, si vous tombez une bonne année, vous pourriez économiser un petit billet dans l’hypothèse où l’un d’eux manquerait à l’appel, sachant qu’ils ne sont pas tous de toute première fraîcheur.

Publié le 21 Novembre 2024