Interview
Le 01 mar 2025

monBestSeller.com et le feuilleton littéraire

L’engouement croissant pour les séries n’est plus à démontrer. L’addiction à cette forme narrative repose sur quelques critères qui concernent aussi bien la série télévisuelle que la série, le feuilleton, ou le sitcom littéraires : un univers permanent, des personnages marquants et attachants, un style bien reconnaissable, des intrigues pouvant se développer dans le long terme… Et une communication correctement gérée. Comment bien feuilletonner sur monBestSeller ? Telle est la réflexion que nous partageons à travers cet article.
tribunes monBestSeller :  monBestSeller.com et le feuilleton littéraire

Feuilletonner ici ou ailleurs pose le même défi : captiver un lectorat et le fidéliser dans le temps.

Mais avant toute chose, essayons de définir ce que le lecteur attend d’un « feuilleton » :

Une production régulière, car la base de cette forme narrative repose principalement sur le plaisir de prendre rendez-vous. Il y a dans le feuilleton une notion d’habitude, de routine, d’attente, de désir.

Une constance, que ce soit dans la forme (rythme et mode de publication) ou dans le fond (l’histoire et les personnages) tout doit rester contenu dans un cadre prédéfini et scrupuleusement respecté.

Un suspens : un feuilleton ou sitcom (nous allons les distinguer) doit receler autant d’inconnues pour l’auteur que pour le lecteur. Ni l’un ni l’autre ne savent précisément où ils vont. Même si un cadre a été posé, tout reste possible.

Une tension : cette tension est présente chez l’auteur (lequel s’est fixé un challenge qui le motive), et chez le lecteur qui doit pouvoir attendre impatiemment une suite.

Quelles différentes formes peut prendre le « feuilleton » ?

Le feuilleton : écrit au fur et à mesure et racontant une ou plusieurs intrigues complexes,

Le sitcom : un univers littéraire, des personnages, un style, sans volonté de nouer d’intrigues,

La publication en épisodes : un texte déjà écrit, publié sous forme de chapitres.

Quels sont les défis que doit relever l’auteur de feuilleton pour trouver son lectorat ?

>La réputation : l’expérience et les exemples que nous avons en mémoire nous permettent d’affirmer qu’il sera plus aisé de capter un lectorat pour son feuilleton si l’on est déjà connu et apprécié pour sa production littéraire. Les lecteurs connaissent déjà cette signature, ce qui les rend curieux de découvrir la suite.

>La régularité : il faut tenir ses promesses et tenir dans le temps. Aussi l’auteur désireux de se lancer devrait en premier lieu bien se connaître.

Il existe deux grands profils d’auteurs : les sprinteurs et les coureurs de fond. Les sprinteurs écrivent sous le coup de l’inspiration, de l’énergie, ils atteignent leur degré de performance dans des périodes restreintes. Si vous êtes de ceux-là, ne vous engagez pas dans le feuilleton qui demande des capacités de coureur de fond.

Ensuite, la langue doit être parfaitement maîtrisée afin de ne pas devenir un frein à l’écriture. Et pour finir, la motivation doit être connue. Le plaisir, écrire pour se distraire, se marrer, se surprendre, jouer avec les mots est une des meilleures compositions pour l’aspirant feuilletoniste.

>La visibilité : quel que soit l’environnement (celui de monBestSeller, par exemple), l’épisode mis en ligne doit sauter aux yeux. Le lecteur ne doit pas avoir à chercher, à essayer de comprendre où en est le feuilleton.

Bien entendu, il sera classé dans sa catégorie : Autre => Feuilleton.

L’épisode et la compilation ne doivent pas se faire de l’ombre.

L’épisode doit clairement apparaître numéroté et résumé par rapport à l’ensemble de l’histoire, la compilation doit être retrouvée sans peine, et, cela va sans dire, être mise à jour régulièrement. L’idéal est bien entendu le Pack Prem’s qui permet de regrouper tous ses textes au même endroit, et de les distinguer en montrant leur couverture.

>Maintenir l’intérêt : il ne faut pas comparer l’époque de Balzac et le monde actuel. Nous ne sommes plus dans une société où l’on sait attendre, d’ailleurs, de nos jours on ne peut plus attendre, car, entre deux épisodes du feuilleton on aura été sollicité dix mille fois. La question cruciale est donc : comment maintenir l’intérêt ? Et les réponses résident très certainement dans l’art d’exploiter le zapping.

Les 7 conditions du succès pour un feuilleton publié sur monBestSeller

1.    L’auteur est connu

Comment se faire connaître sur monBestSeller ?

En participant à la vie de la communauté, en lisant d’autres auteurs, en laissant des commentaires éclairants, en appliquant tous les bons conseils résumés dans cet article rempli de liens, ou encore en faisant le buzz (!?).

2.    L’auteur est visible

On peut trouver son profil sans avoir à retourner le site ou copier-coller des liens.

Comment se rendre visible sur monBestSeller ?

En ayant un seul profil, et en regroupant tous ses textes et autres informations et liens au même endroit, en ayant des couvertures attrayantes

3.    Le feuilleton (ou sitcom) est accessible

À moins d’être suivi par une foule de fans, il est préférable d’opter pour des intrigues simples, et dont on peut toujours suivre le fil sans avoir à lire 50 ou 100 pages.

Se mettre à la place des lecteurs, et se demander ce qu’ils ont envie de lire, ce qui les amusera, les détendra, les intriguera.

Faire de sorte que chaque épisode puisse être apprécié indépendamment du texte intégral.

Et classer son texte à l’endroit prévu à cet effet Autres => Feuilleton

4.    Exploiter les trois nerfs de la « narration en tranches »

Un univers : c’est ce que les lecteurs recherchent en priorité. Quelle époque, quels lieux, quelles couches sociales, quels obstacles, etc.

Des personnages : ils sont le ressort du feuilleton, personnages principaux, secondaires, et les « utilités ». Quels sont leurs caractéristiques, leurs ressources, leur caractère, etc.

Le style : qui doit servir à la fois l’univers et les personnages. Un style qui donne envie au lecteur de se mettre aux commandes.

5.    Faire entrer dans l’expérience

Les lecteurs doivent savoir dans quoi ils s’engagent : la communication autour du feuilleton est spéciale, l’auteur a intérêt à révéler ses propres défis d’écriture, ce qui lui permettra de communiquer avec ses lecteurs, lesquels peuvent devenir une source d’enrichissement du scénario, car, à l’inverse du roman (par exemple) qui se concocte dans les coulisses et ne se présente sur scène qu’une fois terminé, le feuilleton est une matière vivante, un texte en perpétuel devenir.

Les synopsis doivent être percutants et bien alignés sur le style du feuilleton : ils doivent interpeller les lecteurs et leur passer le message que l’auteur n’a pas cessé de penser à eux et à son texte entre deux épisodes. L’auteur peut également faire entrer le lecteur dans l’expérience en expliquant ce qu’il s’est passé entre les deux épisodes, les difficultés qu’il a dû surmonter, ou toute autre information en mesure d’interpeller.

6.    Soyez régulier

La base du feuilleton est le plaisir du rendez-vous. Il vaut mieux bien connaître son profil, poser et se poser des cadres avant le départ. Combien de caractères prévoyez-vous pour chaque épisode ? Combien de temps cela peut-il vous prendre. Privilégiez le court, le bref, il vaut mieux laisser le lecteur sur sa faim plutôt que servir des textes de longueur aléatoire et variable.

Travaillez à fond l’univers et la galerie de personnages de manière à pouvoir bifurquer ou explorer en cas de panne d’inspiration. 

7.    Communiquez

Il existe plusieurs manières de communiquer sur le site, certaines sont formelles et d’autres informelles. En battant le tambour auprès de vos fans, en faisant du teasing avant la publication du premier épisode, mais aussi en mettant votre épisode en valeur.

Et puis, il y a les réseaux sociaux où vous pouvez partager le lien vers votre nouvel épisode. Instagram ou Threads seront d’un bon rapport pourvu que vous ayez des couvertures « renversantes », LinkedIn si votre profil est perçu comme une force propulsive, X à condition d’y être très productif, TikTok pour la jeunesse, Facebook, etc., en évitant, bien entendu, les groupes d’auteurs

Volontairement, nous n’avons pas cherché à être exhaustifs dans cet article, il reste de nombreux points à soulever. Mais n’est-ce pas le principe du feuilleton que de terminer sur ces mots :

La suite… dans les commentaires !

Merci à Philippe De Vos et Denis Bichet pour leurs témoignages éclairants.

 

Le feuilleton commence sur monBestSeller en 2016

La flamme du feuilleton se ranime sur monBestSeller en 2019

 

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26 CommentairesAjouter un commentaire

@Catarina Viti
Le feuilleton a le vent en poupe ! Attention à ce que trop de feuilletons ne tue pas le feuilleton.

Publié le 12 Mars 2025

@Fanny Dumond Merci pour votre réponse. Bien sûr que nous n'écrivons pas pour être riches et que beaucoup la jouent perso et ne s'intéressent pas aux autres, juste à leur pomme. Mais il existe un autre mécanisme : Les coteries. Quelques personnes s'agrègent autour d'une figure MBS et ne se quittent plus, se passent le sel et le poivre et ne viendront jamais chez les voisins. Un phénomène de clan, rassurant.

Publié le 10 Mars 2025

Bonjour@bichetdenis11G C'est pas grave ! Oui, tout le monde se tait après le passage d'un certain pseudo-écrivain et, ce, sur pratiquement toutes les tribunes. Quand les débats sont hors sujet, pour ne pas dire plus littéraires, les responsables sont obligés de siffler la fin de la partie et c'est dommage d'en arriver là. Ne serait-ce pas à nous, justement, de prendre la relève de certains de nos pairs qui ont eu le courage d'opposition au péril de leur liberté, voire de leur vie ? C'est bien beau de poster nos machins et de se désintéresser de tout, sauf à compter le nombre de lectures et sur quelle marche du podium, ils caracolent ! écrire pour devenir riche est le but ultime de bon nombre d'amateurs qui finalement n'en ont rien à faire de cet art exigeant. L'écriture pour moi n'est qu'un loisir, mais il ne m'empêche pas de m'investir sur le site, depuis début 2015, parce que j'ai encore beaucoup à apprendre. Et, bien sûr, mes opinions sont ce qu'elles sont et loin de moi l'idée de vouloir les imposer aux autres. Mais, je tiens à garder ma "liberté d'expression" jusqu'à temps qu'on nous l'interdise. Et, merci à l'auteur de cette tribune fort intéressante sur ces exercices périlleux que sont les feuilletons. Je vous souhaite une bonne fin de dimanche. Cordialement. Fanny

Publié le 09 Mars 2025

@FANNY DUMOND Alors, il s'agit d'un petit malentendu dont je vous prie de m'excuser... Je déplore comme vous la léthargie, l'apathie, (et préfère William Goldnadel que le Jean-Michel éponyme), l'indifférence, voire l'incapacité des milliers de lecteurs répertoriés ou supposés... j'ai posé la question, et il paraît que les gens sont si peu sûrs d'eux et de leur syntaxe, de la censure (pas sur MBS) ou plutôt de la doxa, qu'ils n'osent plus rien dire ou écrire. Ce qui n'est pas notre cas. Bien à vous.

Publié le 09 Mars 2025

@bichetdenis001Y Pour votre info, j’ai déjà apporté ma contribution sur ce sujet lors d’une interview d’un feuilletoniste et, croyez-moi, nous y avons passé des heures pour la finaliser. Alors, ce qui me consterne, c'est de constater que, comme d’hab, le travail de l’auteur de cette tribune ne soit pas respecté et qu’après toutes ces dérives, que je ne trouve pas spécialement humoristiques et encore moins drôles, que plus personne n’ose intervenir. Bien évidemment, ce n’est que mon avis que je me permets de donner, (sans permission du « cordon sanitaire »), mais je serais bien curieuse de savoir s’il est partagé par d’autres que moi parmi les milliers d’inscrits sur le site. Et puis, moi qui ai toujours le sourire aux lèvres, qui adore me marrer, je dois avoir un QI exceptionnel ! J’adore écouter et lire l’humour et si je peux me permettre — si vous ne l'avez pas encore lu — je vous conseille la lecture du drolatique « journal d’un prisonnier » de Gilles-Wlliam Goldnadel. Un petit bijou de fiction réaliste sur notre monde actuel. Cordialement. Fanny

Publié le 08 Mars 2025

@Fanny Dumond Il vous appartient sans doute d'y apporter votre contribution. Ne soyons pas négatif, remercions tous ceux qui ont contribué à cette chronique et même ceux qui ont apporté une note d'humour... Qui est comme on le dit souvent le sourire de l'intelligence.

Publié le 08 Mars 2025

C'est quand même consternant de constater qu'une tribune, sur un sujet sérieux et fort intéressant, se termine ainsi en eau de boudin !

Publié le 08 Mars 2025

@L M Manqueriez vous d'humour LM ? Qui est disait Hugo (?) le sourire de l'intelligence...

Publié le 04 Mars 2025

@L M
Merci pour les élucubrations. Les vôtres ne sont pas mal non plus.

Publié le 04 Mars 2025

De Nazareth, je crois.

Publié le 03 Mars 2025

Doux Jésus...

Publié le 02 Mars 2025

@Bérangère Patatras Rendons à Platon ce qui est à Platon (La caverne) et à Oliver Stone ce qui est à Platoon...

Publié le 02 Mars 2025

@Catarina Viti
Il sera beaucoup pardonné à Twain, pour avoir chanté la célèbre grenouille sauteuse du comté de Calaveras...

Publié le 02 Mars 2025

@bichetdenis001
C'est beau comme du Bossuet. Ou comme l'Ecclésiaste, s'il avait dit : "Illusion des illusions, tout est illusion"...

Publié le 02 Mars 2025

@Catarina Viti... Il est évident qu'il faut emmener le lecteur sur de fausses pistes pour mieux l'égarer, le fourvoyer, le suborner, mais "Poco ma non troppo" La logique -ou l'absurde qui obéit à une logique interne-, doivent l'emporter... Si tout est permis, plus rien n'a de sens. La logique est le fils conducteur invisible que suivent les hommes pour sortir de la caverne et qui les guident dans al recherche de la vérité. Même si inaccessible...

Publié le 02 Mars 2025

@Bérangère Patatras. Je crois bien que Twain signifie "couillon de la Lune", mais pas sûre à 100%.

Publié le 02 Mars 2025

@Catarina Viti
Machin-Chose n'est-il pas un peu con ?

Publié le 02 Mars 2025

@Bérangère Patatras,
Machin-Chose n'a-t-il pas dit que la différence entre la réalité et la fiction, c'est que la seconde devait être vraisemblable ?

Publié le 02 Mars 2025

@Catarina Viti
Hou là là ! Votre dernière question peut, si l'on n'a rien de mieux à faire, ouvrir des abîmes de réflexion...
Car, en effet, une des choses qu'on pourrait peut-être reprocher au roman "ordinaire", ce serait d'être par trop cohérent. Dans sa narration je veux dire. Et même dans la psychologie de ses personnages. La vie, sans même parler des gens, est souvent beaucoup plus plus abracadabrante et la logique, si tant est qu'elle existe, des événements qui se succèdent n'est pas toujours aussi évidente, naturelle. Mais le lecteur, en général (et même en colonel), est cartésien. Il veut bien être surpris, mais point trop n'en faut. A trop le bousculer dans sa pantouflardise, l'auteur s'en fait un ennemi irréductible. Combien ont lu jusqu'au bout "Finnegans Wake", par exemple, pourtant considéré comme un monument de la littérature du XXème siècle ?
Vous savez quoi ? Tout cela me déprime ; je retourne me coucher...

Publié le 02 Mars 2025

@Gabriel Schmitt. Merci pour votre commentaire. Tout cela nous montre que le feuilleton est un « art » en soi, et que la clé est l’écriture. Il faut savoir manier la langue (et le faire avec délectation), mais aussi avoir l’imagination fertile, ce qui revient à dire, se sentir parfaitement intégré dans l’univers qu’on propose. Souvent, les auteurs pensent qu’il suffit de se lancer dans l’exercice, que la chose est naturelle et qu’avec l’inspiration tout viendra. C’est ce qui rend, je crois, l’exercice caduc.
Quant à votre dernière remarque, effectivement le Pack Prem’s est la solution idéale, parce qu’elle offre le maximum de visibilité au texte et que le lecteur s’y retrouve naturellement, mais elle n’est pas l’unique voie. Charge à l’auteur de compenser en usant de sa créativité et de son bon sens.
@bichetdenis001, cette notion de cliffhanger est fondamentale dans le feuilleton. Pourquoi le lecteur devrait-il persévérer ? C’est à cette question que le feuilletoniste doit répondre. Et l’on comprend bien que la réponse n’a que peu à voir avec le cliffhanger du roman (encore que lorsqu’on lit « Orgueil et Préjugés », on puisse s’interroger).
À se demander si le feuilletoniste n’aurait pas à s’organiser ainsi :
1. Organiser un univers avec des personnages et une direction générale,
2. Connaissant ses capacités d’écrivain, se fixer une périodicité et un nombre de caractères à produire,
3 A la façon du storybording, placer la fin comme cible de manière à ménager le suspens.
Ceci est, bien entendu, une réflexion.
Et je terminerai sur une réflexion HPP (Haut Potentiel Philosophique) : est-ce que dans la vie tout ce qui arrive à un sens ? Si d'aventure la réponse était négative, le feuilleton ne serait-il pas la forme la mieux à même de représenter la vie en littérature ?

Publié le 02 Mars 2025

Le feuilletoniste est un équilibriste. Perché tout là-haut (parfois haut perché), il peut à tout moment se casser la gueule. Les premières des choses à savoir, c'est : est-ce qu'il a bien évalué la distance, est-ce qu'il sait avancer au bon rythme, est-ce qu'il ne souffre pas du vertige ? Si oui, alors il peut se lancer en restant bien concentré sur son affaire.

Publié le 02 Mars 2025

@Catarina Viti Merci Catarina pour cette rubrique et de d'avoir cité ma modeste participation.
1) Sans tomber dans le "cliffhanger", mot que je ne connaissais pas, la technique oui, je pense qu'il faut effectuer un découpage à la Tintin, ou façon tablette de chocolat, chaque planche, chaque épisode, tout en s'inscrivant dans l'histoire complète, doit être traitée comme une mini histoire.
2) Je pense aussi comme vous le suggérez qu'il faut un rythme de parution fréquent, rapproché et régulier (3 jours maxi).
Merci.

Publié le 01 Mars 2025

Je retiens le fait que le feuilleton est une technique narrative qui doit être maîtrisée. Pour développer un feuilleton littéraire, il faut des stratégies récurrentes qui permettent de maintenir l’intérêt du lecteur. Il faut multiplier les points d'accroche. Proposer un récit qui pourrait être prolongé à discrétion. Le feuilleton littéraire n’est pas une suite d’histoires courtes. La narration est interrompue après chaque « unité », l’art du découpage n’est pas forcément compatible avec le chapitre. D’autre part, il y a le risque de sombrer dans ce que les Anglo-saxons nomment le « cliffhanger », cette interruption du récit au moment où la tension est à son comble qui est teintée d’un esprit commercial racoleur (ce n’est pas le cas sur MBS). Les allers-retours entre l’auteur et le lecteur ne sont pas anodins, cela demande une certaine habileté où l’intrigue prend le dessus sur les portraits et les descriptions. Le plaisir vient du jeu narratif entre l’auteur et le lecteur. Tout cela doit être bien rodé.
Pour un meilleur suivi, la publication, dont l’interruption temporaire est à définir (jour, semaine…) devrait se faire en épisodes séparés et non pas dans un même document, ce qui actuellement nécessite un abonnement Prem’s.

Publié le 01 Mars 2025

Merci @Philippe De Vos pour votre implication. N'hésitez pas à répondre aux questions, s'il en vient, car je n'ai pas votre vécu.
En revanche, je vais répondre à @Bérangère Patatras.
Sur tous le réseaux sociaux, il existe des "groupes" (Facebook -je crois / à vérifier- est le réseau le plus représentatif de ce point de vue). Des groupes pour tout, et donc, des groupes d'auteurs. Ces groupes comptent des milliers de membres... qui cherchent tous la même chose : placer leur marchandise. En conséquence, personne ne lit personne tout en espérant qu'au contraire, les milliers de membres du groupe se précipiteront sur leur livre, se l'arracheront... l'achèteront (et ron et ron). Raison pour laquelle, ces groupes n'ont aucune utilité et sont seulement chronophages.

Publié le 01 Mars 2025

Une chose me demeure mystérieuse, et c'est celle-ci : pourquoi faudrait-il, bien entendu (!), éviter les groupes d'auteurs?

Publié le 01 Mars 2025

Bonjour Catarina
Tout d’abord, merci pour cet article qui a nécessité beaucoup de données, de réflexions, de synthèse.
Sur mBS, ayant déposé deux feuilletons, Ourbé & Eterna (rebaptisé plus tard Les 7 travaux de Virgile) et On ne chasse pas les mouches…, j’ai pu appréhender toute la difficulté du genre. Et il est vrai que le premier obstacle à passer est le rendez-vous régulier que l’on donne aux lecteurs. Cela offre deux avantages :
1/ils savent le jour (presque l’heure) auquel on dépose un nouvel épisode et donc, si on les a accrochés, ils auront leur petite routine de lecture.
2/Pour l’auteur, il se motive les jours précédents afin de rendre sa copie en temps et en heure. Ceci, pour la formule du feuilleton écrit au fur et à mesure, ce qui fut mon cas pour les deux exemples fournis.
La motivation, par le biais de ce rendez-vous, prend la tournure du jeu, parfois du défi. Pour mes deux feuilletons, je me suis lancé dans une aventure qui a duré environ 6 mois à chaque fois, à raison d’un chapitre par semaine (samedi 18 h pour l’un, dimanche, toujours avant midi, pour l’autre).
Il est vrai que certaines semaines, l’inspiration arrive tard. Le mercredi soir, par exemple, soit je n’avais pas écrit une ligne, soit j’avais envoyé à la corbeille 10 pages écrites ! Mais c’est bien parce qu’il y a ce rendez-vous qu’on se trouve motivé. Pour ma part, je suis toujours parti à l’aventure, me retrouvant comme le lecteur, à ne pas savoir la suite. Mon seul objectif, à chaque fois, était le chapitre suivant, sans me projeter plus loin. Cependant, il est évident que lorsque l’on écrit une aventure, on lance des intrigues, on ouvre des portes. Il faut donc se souvenir de toutes les portes que l’on ouvre pour pouvoir (et devoir) les refermer avant la fin de l’histoire. Je ne fais jamais de fiches de personnages ni d’intrigue. Je fais confiance à ma mémoire. Cependant, il est évident qu’on sème quelques éléments contradictoires ici où là. L’indulgence du lecteur est primordiale, mais son secours également. Certains de mes lecteurs n’ont pas hésité à noter mes petits écarts, si bien que j’ai pu rectifier au fur et à mesure. Il est évident que sur un roman qu’on livre une fois qu'il est abouti, on a rectifié tous les tirs, les incohérences avant la publication. Pour le feuilleton, il arrive parfois (même souvent) d’avoir écrit des choses qui nous font nous mordre les doigts. Pourquoi ai-je lancé telle piste, pourquoi ai-je écrit cela ? C’est l’aspect périlleux de l’affaire.
Bref, pour ne pas trop encombrer la page, j’arrête ici et je souhaite bon courage à tous les feuilletonistes présents et à venir.
Philippe

Publié le 01 Mars 2025