Si les internautes téléchargent légalement, le piratage peut être organisé par des sites "officiels"L’étude réalisée en mai 2014 a porté sur 1511 internautes de 15 ans et plus. Ses principaux enseignements :
La consommation des livres numériques en nette progression. Stagnante autour des 15 % depuis 2011, elle passe d’un coup à 20 %. Elle reste néanmoins la plus faible parmi les biens culturels numériques téléchargés (musique 43 %, similaire aux 2 dernières mesures ; vidéos et films 36 %, séries TV 33 %, jeux vidéos 22 %, logiciels 20 % retrouvent leur niveau de mai 2013 après une baisse en octobre).
Les livres numériques seraient consommés de façon légale. Alors que de manière générale, le téléchargement légal, tous biens culturels confondus, représente 74 % des usages, contre 22 % qui mixent légal et pirate, les ebooks sont à 90 % téléchargés légalement. C’est aussi le cas des photos (83 %) et des jeux vidéos (82 %), contrairement aux films et vidéos (65 %). Les pirateurs occasionnels de ebooks seraient 12 % (mixant téléchargement légal et pirate), les exclusifs ne représentant que 5 %.
Motivations : le respect des créateurs en léger recul. Les internautes de la légalité ont trois raisons majeures : pour 47 % c’est la loi, pour 41 % par respect des auteurs (42 % en octobre 2013) et 35 % par crainte des virus.
Les consommateurs d’ebooks passent majoritairement par le gratuit. S’ils passent par des sites légaux, 24 % des répondants achètent contre 63 % qui recourent aux solutions exclusivement ou le plus souvent gratuites, qu’il s’agisse de promotion, d’ouvrages du domaine public…
Mais le piratage est organisé par des sites offrant des ebooks gratuits ! Ce qu’on apprend aussi, c’est que dans ces usages, exclusivement ou le plus souvent gratuits, 76 % des téléchargements proposés sont illicites contre 57 % légaux. Explications : un récent article d’ActuaLitté pointe l’existence de bibliothèques d’ebooks piratés, comportant même des livres non encore parus en librairies et des titres de la rentrée littéraire. Sans l’accord des ayants droits ça va sans dire. Cinq jours après cette révélation qui a déclenché la fronde des éditeurs, le téléchargement sur OneDrive, le cloud de Microsoft, était désactivé.
La croissance attendue du marché attise les convoitises… Microsoft préparerait lui aussi l’ouverture de son ebook store. Les chiffres sont encore modestes, mais les ventes de livres numériques ont déjà doublé en 2013 atteignant 46 millions € soit 2,3 % des ventes (source : Syndicat national de l’édition).
C’est la guerre ! Et elle s’accélère. Chacun se positionne sur le marché et les auteurs et éditeurs doivent rester vigilants pour protéger leurs droits.
Et les lecteurs ? Ils ont aussi leur mot à dire quand on voit que les livres contrefaits de ces bibliothèques pirates sont souvent bourrés de fautes d’orthographe et tellement mal présentés que la lecture devient un chemin de croix. Non, les livres ne sont pas un produit comme les autres et le lecteur a droit au respect.
Isabelle de Gueltzl
Sources :
La rentrée littéraire en téléchargement pirate sur ActuaLitté
Le cloud OneDrive de Microsoft, meilleur ami du pirate de livres sur ActuaLitté
Télécharger l’étude Hadopi-Ifop
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