Best-seller du web, son roman Un palace en enfer a été repéré par Michel Lafon et édité. Plusieurs traductions et éditions étrangères ont suivi. Aujourd’hui, Alice Quinn sort le deuxième opus des aventures de Rosie Maldonne. Du livre numérique à l'édition traditionnelle, succès sur tous les fronts. On a voulu savoir ce qu’elle met dans sa potion magique, alors on l’a un peu cuisinée…
Votre succès a démarré en 2013 avec Un palace en enfer, auto édité en livre numérique et devenu rapidement un best-seller du web. En 2015, votre roman a été édité en version papier par Michel Lafon. Qu’avez-vous fait en 2014 ?
En 2014, j’ai eu un grave accident qui m’a immobilisée de nombreux mois. Je faisais tout au ralenti. Pendant que j’avais le sentiment que tout était stoppé net dans ma vie, des personnes prenaient contact avec moi, ce qui a entraîné la publication par Michel Lafon, la traduction en anglais et en espagnol, la publication qui a suivi par AmazonCrossing aux États Unis.
Et j’avançais (lentement) dans l’écriture de Rosie se fait la belle, l’opus numéro 2 de la série des Rosie Maldonne.
Comment avez-vous travaillé avec l'éditeur Michel Lafon ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Une vision extérieure intéressante, des corrections aiguisées, bien que le livre avait été passé à la moulinette des lecteurs depuis un an.
Ce travail avec un éditeur vous a-t-il amenée à aborder différemment l’écriture de la suite des aventures de votre héroïne Rosie Maldonne que vous auto publiez aujourd’hui ?
Non. J’ai conçu ce personnage et l’esprit de la série il y a des années, et si ma rencontre avec Michel Lafon a changé quelque chose à l’écriture de cette série c’est ni plus ni moins que toutes mes expériences vécues qui me changent, et de fait changent ma façon d’écrire et transforment les événements qui jalonnent la vie de Rosie. Mon accident est plus prégnant à ce niveau sur les aventures de Rosie.
Ce deuxième épisode va-t-il également donner lieu à une édition papier par Michel Lafon ?
Non Michel Lafon et moi avons décidé d’un commun accord de ne pas poursuivre ensemble les aventures de Rosie Maldonne. Je suis donc de nouveau la seule éditrice (auteur indépendante) de la série. Ouverte à tout éditeur qui serait prêt à réfléchir au meilleur moyen de la promouvoir en librairie.
Les aventures de Rosie Maldonne prennent donc le chemin d’une saga. Vous aviez déjà cela en tête au démarrage ?
Oui. Rosie Maldonne ne pouvait pas être l’héroïne d’un seul roman. D’ailleurs ça se sent en lisant Un palace en enfer. La fin est ouverte. J’avais l’intention dès le départ de faire un long bout de chemin avec elle, et je continuerai tant que nous ne nous fâchons pas. Pour l’instant on rigole bien ensemble, et on a envie de parler des mêmes sujets.
Votre deuxième épisode est titré Rosie se fait la belle. Rosie Maldonne s’est donc déjà fait un prénom… Elle est suffisamment connue maintenant pour avoir des aventures à son nom ?
Je ne sais pas. C’est le sentiment trompeur de la petite reconnaissance que j’ai eu sur la blogosphère des auteurs indépendants. Mais je me demande si je ne vais pas encore changer de titre. C’est ce qui est formidable avec les romans numériques, cette possibilité de toujours pouvoir apporter des changements si l’on en éprouve la nécessité.
Pouvez-vous faire un portrait rapide de votre héroïne pour ceux qui ne la connaissent pas encore ? Que lui arrive-t-il maintenant ? Vers quelles aventures l’entraîne ce deuxième opus ?
J’ai voulu que Rosie Maldonne soit un archétype. Celui de la fille grande gueule et sexy, débrouillarde, courageuse, optimiste et terre à terre. Avec un regard complètement décalé sur le monde. Une Candide actuelle. Elle a des tas de qualités et de défauts qui en font quelqu’un d’à la fois agaçant et terriblement attachant. Elle est également fraîche et simple, avec tout de même un côté astucieux et vif. C’est indispensable si elle veut survivre et se débrouiller avec ses 3 enfants qu’elle a eus très jeune, et qu’elle élève seule. Elle est inculte mais elle possède l’intelligence du cœur et la curiosité qui précède le désir de connaissance. Sa qualité principale est la générosité. Elle prend la vie avec simplicité et je l’interroge souvent dans ma propre vie quand il m’arrive des choses troublantes et que je ne sais par quel bout les prendre. Je me demande : « Que penserait Rosie de tout ça ? » La réponse fuse et me montre le chemin.
Pour faire court, dans Un palace en enfer, Rosie trouvait un gros paquet de fric dans la poubelle du McDo, le rêve, quoi ! Manque de pot, bien entendu, cet argent n’était pas très net, et allait l’entraîner dans de sombres histoires de mafia russe et de corruption. Dans Rosie se fait la belle, elle trouve un boulot insolite de dame de compagnie chez un vieux marchand de tableaux qui perd la boule et qui a la mauvaise idée de clamser dès son deuxième jour de boulot. Oui mais la voilà à la place du suspect numéro 1, n’ayant d’autre choix que de se planquer avec toute sa smala pour mener l’enquête elle-même.
Suspense et humour, c’est votre recette personnelle d’auteur ?
Ma tendance naturelle étant le pessimisme, si je m’écoutais, j’écrirais des romans noirs et tristes, qui finissent mal. Mais je lutte contre cette tendance par souci de bonne santé ! Et j’apprécie de lire des livres pleins d’humour. C’est ce qu’il y a de plus difficile à atteindre, je trouve. Alors ce n’est pas une recette, c’est un but que je me suis fixée. Apporter du sourire, de la bonne humeur, de l’humour, d’abord dans ma vie, et dans celle des personnes qui me lisent. Et surtout surtout, plutôt mourir qu’ennuyer le lecteur. Alors en plus de l’humour je rajoute le suspense. J’adore les comédies policières, très en vogue dans les pays anglo-saxons et nordiques. Moins prisées en France, en tout cas dans l’esprit des éditeurs.
Une auteure indépendante et son héroïne optimiste, c’est votre recette du succès ?
Le succès est capricieux. Il est la cerise sur le gâteau du plaisir d’écrire, mais le gâteau est très bon aussi sans cette cerise. Je pense qu’il n’y a pas de recette du succès.
Pour quelles raisons appréciez-vous monBestSeller ? Vous avez choisi d’y publier un extrait de Rosie se fait la belle. Qu’en attendez-vous ?
monBestSeller est un site ouvert qui pratique l’échange et le partage et qui tend la main aux auteurs auto-édités. J’aime cet état d’esprit.
J’espère y gagner de nouveaux lecteurs, des personnes qui ne connaissent pas Rosie Maldonne et qui la découvriront à travers cet extrait.
Quels conseils donneriez-vous à un auteur indépendant qui démarre dans l’aventure de l’auto-édition ?
L’auto-édition -par la voie numérique s’entend- ne va pas changer complètement la condition des auteurs dans le paysage éditorial actuel. Mais elle ouvre une porte qui n’existait pas avant, créant ainsi une bouffée d’air salutaire. Il ne faut pas tout en attendre mais s’en servir comme d’un outil pour aller à la rencontre de son lectorat.
Propos recueillis par Isabelle de Gueltzl
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