Aujourd'hui, "Le parfum de l'hellébore" ouvre la rentrée et parait en librairie signé de Cathy Bonidan (alias Mel Pilguric pour les intimes de monBestSeller). Rencontre avec une auteur qui ne se prend pas pour un écrivain, et qui pourtant en est un, un vrai ! Et auquel nous souhaitons tout le succès qu'il mérite... Plus de 50 000 membres sur le site, un premier comité de soutien qui devrait le garantir !
Quand on a beaucoup lu et que vient le désir d’écrire n’est-on pas nécessairement inspiré, mais aussi inhibé par ses références littéraires… Dans quel état d’esprit est-on quand on écrit et qu’on a une culture littéraire forte ?
Bien sûr, même sans une grande culture littéraire, on est toujours inspiré par ce qu’on lit. À 7 ans, je commençais toutes mes histoires par « chers lecteurs » car j’étais sous le charme des billets d’Onc’ Léon qui paraissaient dans le journal de Mickey. À 11 ans, je voyais des meurtriers et des enquêteurs derrière chaque personnage et je mêlais sans complexe l’influence du Club des Cinq à celle d’Agatha Christie que je venais de découvrir et dont je dévorais les romans plus vite que des tartines de Nutella.
L’inhibition est arrivée à 14 ans… J’ai été émerveillée en découvrant la même année la poésie de Baudelaire et les écrits de Camus. Chez eux, l’écriture n’était plus seulement le moyen de raconter des histoires, elle devenait une symphonie où chaque mot était à sa place.
Dès lors, j’ai compris que ma passion resterait un loisir…
Comment avez-vous écrit ce roman ? d’où est venue l’inspiration ? Et de manière générale, comment écrivez-vous ?
J’avais en tête le personnage de Gilles, jeune autiste, lorsque je suis tombée sur un concours lancé par un éditeur. Le roman devait s’articuler autour de la phrase de Marcel Pagnol : « Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l’a fait ». En un instant, le jardinier et le thème du livre étaient nés.
Pour la suite, je vais être honnête : je ne sais pas construire une intrigue. Je suis incapable d’écrire un plan, de prévoir des rebondissements ou même de dire a priori où m’emmèneront les personnages.
En marge de mon travail et de ma vie, écrire reste une récréation (ne prenez pas ce terme à la légère, n’oubliez pas que je suis institutrice !), donc je n’ai ni méthode, ni horaires, juste du plaisir.
Flash back 2015… Vous n’aviez fait lire votre manuscrit à personne, envoyé à aucun éditeur, et vous l’avez déposé sur un site que vous connaissiez à peine… cachée sous un pseudo… Pouvez-vous nous en dire plus sur l’état d’esprit dans lequel vous étiez à l’époque, ce que vous attendiez, espériez… ?
(Dit comme cela, c’est un peu inquiétant. Je devrais peut-être consulter… :-) )
Flash back… août 2015… je venais de reprendre ce roman qui dormait depuis un ou deux ans sur mon ordinateur. J’avais écrit l’épilogue et redécouvert mes personnages avec un certain plaisir. Il me manquait un regard extérieur mais c’était un pas que je n’avais jamais osé faire…
Un mois auparavant, j’avais découvert le site monBestSeller.com. J’avais lu quelques œuvres...
En toute honnêteté, je ne sais pas ce qui m’a guidée ce 24 août, appelez ça courage, arrogance ou inconscience, mais en deux heures j’ai trouvé un titre, un pseudo et je me suis inscrite du côté des auteurs...
Cette audace fut de courte durée. La peur a rejailli. J’avais l’impression d’être une usurpatrice, pas seulement à cause du pseudo, mais surtout parce que j’avais glissé mon ébauche de livre au milieu de romans dont certains étaient en vente sur Amazon ou ailleurs !
Alors, après une très mauvaise nuit, j’ai pris une décision : celle de laisser mon roman trois semaines sur le site. Passé ce laps de temps, je le reprendrais, j’effacerais Mel Pilguric et il n’y aurait plus aucune trace de ma folie…cet anonymat m’a rassurée.
Quelques jours plus tard, la première critique est arrivée, je n’en revenais pas.
C’était un sentiment inédit, très fort.
Puis le 12 septembre, alors que je lisais un article rédigé par monBestSeller, j’ai aperçu la photo d’un labyrinthe qui illustrait un conseil de lecture, en haut à droite de l’écran. Alléchée par l’image, j’ai cliqué et j’ai lu plusieurs lignes avant de comprendre qu’on parlait de mon livre…
Quelqu’un que je ne connaissais pas venait de publier un article sur mon roman et il en conseillait la lecture !!!
Je peux vous livrer un extrait du commentaire que j’avais écrit ce jour-là, je ne l’exprimerais pas mieux aujourd’hui…
« J'ai imaginé un instant des dizaines de lecteurs s’immisçant au cœur de mes mots, pire... les comprenant peut-être et entrant à grands pas dans une intimité que je me garde habituellement de dévoiler. Vertige...
Vous n’étiez pas particulièrement dans le désir de publier. Et puis, il y a eu le Prix Concours monBestSeller de l'Auteur Indépendant 2015, que vous avez remporté, et la proposition d’édition de La Martinière…
2016. Comment avez-vous travaillé avec votre éditrice ? Que vous a-t-elle apporté ? Qu’avez-vous envie de dire de ce travail entre le manuscrit et le texte aujourd'hui publié ?
Si je ne souhaitais pas publier… c’est parce que c’était juste inconcevable ! C’était un rêve d’enfant, placé en deuxième position entre danser avec Fred Astaire et être pilote de ligne…
Un jour, je suis devenue adulte (du moins en apparence) et j’ai rangé mes rêves dans un tiroir secret.
Je n’ai pas les mots pour dire ce que j’ai ressenti en apprenant que mon livre allait être édité. D’ailleurs, si vous voulez tout savoir, je n’y ai cru qu’à moitié (ne m’en voulez surtout pas, je m’en excuse aujourd’hui).
Pendant les mois qui ont suivi la remise du prix, Marie Leroy (directrice des éditions de La Martinière Littérature) était très prise par les éditions en cours et j’ai parfois pensé qu’elle avait changé d’avis en relisant mon histoire…
Et puis, en attendant la phase de réécriture, j’avais peur de ne pas savoir reprendre mon texte, de ne pas être à la hauteur… Habitant en province, je savais qu’il n’y aurait pas de réunions pour échanger de vive voix et c’était là une difficulté supplémentaire.
Toutes mes craintes ont été balayées lorsque notre collaboration a démarré.
On me donnait l’occasion de me perfectionner, d’apprendre… en toute confiance. Leur travail a été formidable. J’ai redécouvert mon livre avec leurs yeux.
Derrière les grilles du centre psychiatrique Falret, s’épanouissent les hellébores, ces fleurs dont on pensait qu’elles soignaient la folie. Est-ce le secret de Serge, le jardinier taciturne qui veille sur les lieux, pour calmer les crises de Gilles ? Toujours est-il que le petit garçon, autiste de onze ans, s’ouvre au monde en sa présence.
Deux jeunes filles observent leur étrange et tendre manège, loin des grandes leçons des médecins du centre. Anne a dix-huit ans, c’est la nièce du directeur. Fuyant un passé compromettant, elle a coupé tout lien avec ses proches, si ce n’est sa meilleure amie, avec qui elle correspond en cachette.
Elle se lie d’amitié avec Béatrice, malicieuse jeune fille de treize ans, qui toise son anorexie d’un œil moqueur, pensant garder le contrôle des choses.
Mais rien ne va se passer comme prévu.
Dans ce roman lumineux et plein d’espérance, les destins de chacun vont se croiser, entre légèreté et mélancolie.
La vie réserve heureusement bien des surprises.
Janvier 2017. Votre roman sort aujourd’hui. Sous votre vrai nom, avec un nouveau titre, une nouvelle couverture… Que ressentez-vous, qu’en attendez-vous… ? Comment voyez-vous la cohabitation de votre vie de professeur des écoles et d’écrivain ?
Mon roman sort aujourd’hui… et je suis morte de trouille !
Et si les lecteurs le trouvent mauvais ? Et si les personnages leur paraissent lisses ou mièvres ? Et si l’histoire manque de construction ? Et si, et si…
Voilà mon état d’esprit à l’instant où je vous écris…
Alors j’ai envie de dire : heureusement que je ne suis pas écrivain, mais seulement professeur des écoles ! En classe, je n’ai pas une minute pour penser à la façon dont mon livre va être accueilli et c’est ce qui va me sauver de la folie. Si je raconte à mes élèves de 7 ans que j’ai écrit un roman, ils vont me répondre : « c’est normal, t’es une maîtresse… ».
D’autres projets d’écriture ? Un autre roman en cours ?
Je n’ai pas de projets définis, mais j’écris toujours deux histoires en même temps, et je sens que dans les semaines à venir, je vais avoir besoin de ces mondes imaginaires…pour garder les pieds sur Terre.
Et quand je serai prête à les partager… je n’ai plus d’inquiétude, je connais maintenant un très bon site… (J’ai le droit de faire de la pub ?)
Un vœu pour 2017 ?
Pour 2017, je souhaite une magnifique année à tous les membres de monBestSeller, pleine de lecture et d’écriture bien sûr !
Quant à nous (et nous sommes sûrs, toute la communauté monBestSeller), nous souhaitons au magnifique roman de Cathy Bonidan "Le parfum de l'hellébore", tout le succès qu'il mérite. On court chez notre libraire le commander ! On s'y retrouve tous ?!
Propos recueillis par Isabelle de Gueltzl
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@lamish
Merci pour ce petit mot et pour cette lecture au soleil et sans doute au cœur de la nature...Pour la couverture, je n'étais pas sûre mais j'ai aimé ce fond vert et flou. Il collait assez bien à l'ambiance de la première partie. Pour les ventes...mystère ! Mais cette incertitude n'est pas pour me déplaire... Amicalement, Cathy.
@Yannick A. R. FRADIN
Merci Yannick ! Et je suis ouverte à toute proposition de pseudonyme à consonance bretonne, alsacienne, occitane ou auvergnate... ;)
Amicalement, Cathy (Pour l'instant !)
Merci pour cette sympathique interview et bravo à @Cathy Bonidan pour ce joli parcours. Comme quoi, qui ne tente rien n'a rien. De belles rencontres et la suite d'une grande aventure débutée sur mBS ! Deux histoires en cours d'écriture ? Intéressant. Devons-nous guetter les publications d'une nouvelle Mel Pilguric, ou d'une de ses variantes orthographiques ? ;-)
@Michel CANAL
Lorsque j'ai reçu mes premiers commentaires, il y a un peu plus d'un an, j'étais émerveillée de découvrir que des lecteurs s'étaient évadés de la réalité grâce à mes mots... On aurait pu penser qu'avec le temps, j'allais m'y habituer. Qu'après seize mois sur le site, j'aurais apprivoisé ce frisson de l'auteur qui est lu... Il n'en est rien. En découvrant que vous aviez dévoré le début de mon livre et que vous aviez dû arrêter à regret...honnêtement, je jubilais. Alors, pour me faire pardonner ce moment de joie intense éprouvé au détriment de votre plaisir de lecteur, je vous promets de vous adresser la fin de mon roman. Il vous suffit pour cela de m'envoyer votre mail à "melpilguric@yahoo.fr" (oui, mon identité est encore aléatoire ;) Amicalement, Cathy.
@Cathy Bonidan, j'ai fait probablement comme beaucoup d'autres : j'ai vite saisi l'occasion d'aller sur "Le parfum de l'hellébore" et en peu de temps je l'ai dévoré jusqu'à la moitié avant d'être obligé de m'interrompre à regret. Quel plaisir de voir défiler vos phrases si bien construites, de dérouler votre histoire, avec en prime une présentation parfaite offrant une lecture aisée. Moi qui (défaut majeur de mon formatage professionnel axé sur la qualité du texte pour un sans fautes avant diffusion) analyse inconsciemment chaque structure de phrase, j'ai beaucoup apprécié le style. Je comprends que Marie Leroy ait été conquise, comme tous les lecteurs de mBS qui avaient eu le bonheur de vous découvrir. Avec toute mon admiration, que je partage avec beaucoup d'autres.
@Yannick Bacro
Yannick...si je devais chercher ce soir une seule raison d'être éditée...ton commentaire me suffirait !
D'ailleurs, je ne trouve plus les mots pour y répondre...En toute amitié, merci !
J’attendais l’arrivée de ce bouquin sur papier pour enfin découvrir ce que l’amie bretonne de Colette avait derrière son regard pétillant.
J’ai bien peur d’avoir été happé dés le début par cette histoire. Je viens tout juste d’en sortir sans trop savoir si je suis indemne
Ça peut paraître exagéré, mais je crois que l'on peut rester sans voix, même à l’écrit.
Une écriture limpide et riche. Des mots choisis. De l’émotion, de la tendresse, de l’amitié et, faut il le dire, de l’amour sous toutes ses formes.
J’ai été tour à tour chacun des acteurs car on ne peut choisir, ce qui m’a autorisé à laisser parfois déborder mon émotion, les personnages féminins sont nombreux et bien sur un homme ça ne pleure pas, c’est bien connu !
Merci Madame Cathy
@Dany b @Corinne Le Gal
Merci à toutes les deux pour votre commentaire. Et malgré le vent de folie qui m'emporte avec la tempête bretonne depuis deux jours, je vous promets de garder les deux pieds bien arrimés au sol... :)
Amitiés, Cathy.
Félicitations Cathy. Je suis vraiment heureuse pour vous. Je souhaite un bel avenir à votre roman. Amitiés. Corinne
J'aime votre simplicité Cathy et sans vous connaître, je suis convaincue que vous saurez garder les pieds sur terre tout en profitant de cette belle aventure. Toutes mes félicitations. Dany
@mBS @BOSSY @Philippe Mangion @Colette Bacro @Catarina Viti @lamish @Hubert Letiers @Marguerite Rothe @Pierrick Blin-Paulin @tous les membres de monBestSeller...
Et c’est ce que vous appelez un petit article sur la sortie de mon livre ???
On n’avait pas dit discret ? Je crois me souvenir qu’on parlait de « taille minimale des portraits et de simple rappel de l’histoire » !!!
Bref, j’ai failli avoir une attaque en me connectant sur le site ce soir…
A la vérité, j’ai plutôt la larme à l’œil et je vous remercie tous :
Elisabeth, Isabelle, Christophe et Dominique qui sont à l’origine de cette aventure et continuent à afficher leur soutien tous azimuts (et quel affichage !!!), Gérard Bossy, bien sûr, qui peut m’envoyer un mail pour parler de tout et de rien mais qui « oublie » de me prévenir lorsqu’il lance un appel aux armes sur le site, Philippe Mangion qui va me « griller » chez tous les libraires de son quartier et qui m’obligera dorénavant à payer mes achats en liquide si je passe acheter un livre dans le 10ème ☺, Catarina Viti qui pallie mes lacunes en informatique et en connexion en tout genre mais aussi et surtout en promo Facebook ;) , Colette Bacro et Hubert Letiers, des soutiens de la première heure dont les petits messages et la littérature me redonnent le sourire lorsque je doute, et puis, bien sûr, tous les membres de mBS pour leur bienveillance qui confère à ce site cette couleur si particulière et ce sentiment d'être ici en famille : Lamish, Marguerite Rothe, Pierrick Blin-Paulin (ça ne serait pas breton, ça ?), et tous les autres…. MERCI, MERCI !
Je vous embrasse tous…
Cathy (Oui, Michèle, pour moi aussi c’est dur d’abandonner Mel…)
Allez, fais ta modeste ! Mais nous, on était tranquilles. On te l'avait bien dit que la meilleure, c'était toi, quand tu n'y croyais pas. Et ton succès, c'est un peu le nôtre, c'est pourquoi on a lancé tous les fantassins du site à l'assaut des librairies. Tes élèves te regarderont avec des yeux qui brillent. Et c'est sans doute cela, ta plus grande récompense. Gérard.
Longue et merveilleuse route à vous !
Bravo, et encore bravo ! Et très sincèrement : longue vie à votre roman Le parfum de l'hellébore (le titre comme la couverture sont parfaits !) Amicalement et admirativement, Marguerite.