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Du 23 aoû 2018
au 23 aoû 2018

Brassens, le poète inspirant

Sinh Eddine rend un hommage délicat à un jongleur de mots. Les vocations littéraires naissent bien sûr des auteurs qu'on admire. Mais avant tout des poètes, quelques soient l'art ou les disciplines qu'ils pratiquent
Brassens un déclencheur de vocations littérairesBrassens un déclencheur de vocations littéraires

 

Assis devant mon clavier, lorsque les idées et les mots se font rebelles et refusent de sortir, je mets un casque sur mes oreilles et écoute quelques chansons.

Je dois à Brassens mon retour à la parole

Parmi ces sources d’inspiration figurent en bonne place les textes de celui que j’appelle « Tonton Georges » depuis l’enfance. Je lui dois énormément. Un jour, mon grand-père m’offrit un mange-disque (vous savez ces trucs en bakélite rouge et blanche qui avalaient la galette pour en faire sortir des sons crachotants), avec deux microsillons 45 tours. : « dans les plaines du Far West » d’Yves Montand, et « l’Ancêtre » de Georges Brassens. Cette dernière fut un électrochoc pour cet adolescent mutique depuis plusieurs mois et qui refusait toute forme de communication avec son entourage. Je venais de lire « Les mots », de Jean Paul Sartre et en écoutant « l’Ancêtre » je compris l’importance de ceux-ci. Je dois à Brassens mon retour à la parole et mon amour des mots et des belles phrases. Depuis cette date, il est omniprésent dans ma vie, comme une ombre bienveillante, un ami invisible, mais rassurant. C’est mon jongleur de mots favori, mon maitre à penser et un modèle « d’être au monde ». Brut de décoffrage, bourru, libertaire, impertinent, mais aussi tendre et malicieux, il a incarné (et incarne toujours) une manière de voir le monde que je voudrais faire mienne.

Brassens : mon maître de plume

Son style d’orfèvre en linguistique a rendu ce qu’il a écrit intemporel et universel. À chaque situation de la vie, nous pouvons associer sans problème quelques vers de maitre Georges. Si l’artiste est celui qui est capable de mettre en forme ce que chacun ressent sans pouvoir l’exprimer, alors nul doute qu’il en est un Majuscule. Quand il s’empare des mots et qu’il jongle avec eux, la langue française est assurément la plus belle langue du monde. Je n’ai jamais eu la chance de le voir en concert, mais je suis tellement imprégné de ces chansons et des centaines de reprises effectuées par des artistes du monde entier, que je considère qu’il fait partie de mon cercle intime.
J’ai visité il y a peu l’espace Brassens à Sète et je me suis senti dans un endroit familier, sans surprise, comme si je revenais à la maison. Je tiens d’ailleurs à féliciter les promoteurs de cet endroit pour la sensibilité de la présentation de l’œuvre de Brassens, de l’homme et de ses mots. Profondeur et pudeur, deux termes qui définissent parfaitement le bonhomme. Lorsque j’écris, j’aime me sentir proche de celui qui est mon maitre de plume. « Elle est à toi cette chanson… »

 

Sinh Eddine

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@Sinh Eddine Bien sûr ! Voilà :
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Publié le 26 Août 2018

Merci infiniment @Sinh Eddine pour ce bel hommage à celui qui m'a valu de recevoir un savon mémorable de ma mère qui m'avait surprise en train d'écouter "ce dévergondé qui chante des insanités". Alors,comme tout interdit est fait pour être transgressé... Cordialement. Fanny l'Auvergnate.

Publié le 26 Août 2018

S'il me fallait mourir pour des idées, @Sinh Eddine, que ce soit plutôt pour celles de Brassens : être à l'ombre des cocus en ne jetant pas la pierre à la femme adultère ; ne pas écouter la musique qui marche au pas en considérant qu'elle ne me concerne pas ; trouver que la messe sans le latin manque de charme comme de mystère ; versifier tant pour les filles de joie que pour les Pénélope et autres Vénus, le tout à l'ombre d'un paratonnerre ; magnifier les copains et le bon vin ; manquer de discernement autant qu'un primate anthropoïde ; tant d'autres choses encore qui me siéraient à ravir... Tout en précisant que je préférerais ne pas mourir du tout !
A vous lire, je me rends compte que - souvent - je trempe ma plume dans l'encre iconoclaste du bleu de la Méditerranée, celle qui baigne le sable des plages de Sète...
Merci de cet hommage, rendu par vous, et qui vaut bien tous les cimetières de Paul Valéry.
Cordialement et avec humour.
Philippe.

Publié le 26 Août 2018

Merci de ce témoignage. Il se trouve que j'ai écrit un livre intitulé "95 fois sur 100", si le coeur vous en dit...

Publié le 25 Août 2018

@Sinh Eddine. Brassens... Vous en parlez avec une émotion que je partage et vous le faites avec talent. Que ceux qui ne connaissent pas ou peu Georges Brassens prennent le temps de le découvrir, cet homme à beaucoup de choses à nous apprendre. Merci pour cet hommage.

Publié le 23 Août 2018