La confession, c'est celle d'un père qui va avouer à ses deux enfants la pire des choses.
Nouvelle déposée il y a quelques années, elle avait suscité quelques controverses (houleuses). J'ai réécrit quelques phrases un peu lourdes. Cette version est, je l'espère, meilleure avec ces corrections… mais l'histoire reste la même.
Bonne lecture
Ce livre est noté par
@Hervesandre
Un commentaire court, mais expressif, je vous en remercie.
@Vanessa Michel
Dans mon esprit, le frère et la soeur ne font qu'un, je les sentais plutôt solidaires l'un de l'autre, comme deux enfants qui grandissent sans mère : l'autre est son repère. C'est pourquoi je ne suis pas parvenu à faire en sorte que l'un d'eux soit en colère et pas l'autre… ou alors, il aurait fallu justifier pourquoi l'un n'est pas en colère… Enfin ! c'est comme cela que les choses se sont présentées à mon esprit. Et pour l'arme, la manière de … cela deviendrait important, il me semble si, comme vous le dites, cela faisait un roman… On pourrait reprendre l'histoire du début, un écrivain qui obtient le succès, qui a plusieurs amours dans sa vie, mais sans attache réelle et qui, à 55 ans, se décide à faire des enfants etc. et developper ainsi l'histoire… jusqu'à la description du crime. Cela ferait sans doute une belle scène !
Pour l'anecdote… comme je suis gidien, je rappelle au passage que Gide ne se résignait pas, à 53 ans, de ne pas avoir d'enfant. Alors, il avait demandé à la fille de ses amis, Élisabeth Van Rysselberghe, de lui faire cet enfant. Evidemment, tout le reste de l'histoire diffère, mais j'avais en tête aussi cet écrivain qui fait un enfant pour avoir un enfant et non pas par amour pour une femme…
Mon écrivain diffère de Gide, mais la démarche est la même.
Oui… j'adore ponctuer les phrases à l'intérieur, là où l'intonation se fait, plutôt que les rejeter à la fin où ils se sont essoufflés. Je crois que j'ai toujours écrit ainsi. J'aime particulièrement les points d'exclamation, contrairement à la règle d'Elmore Leonard. Et puis ! découvrant sur le tard, il y a une dizaine d'années, Arthur Rimbaud, je me suis aperçu qu'il avait ce même tic, ce qui n'est pas pour me déplaire. Céline, lui, balance ses trois points… à l'envi. D'autres s'insurgent contre les … Je les aime bien aussi, mais je n'en sème pas partout comme lui… jusqu'à la "démence".
Enfin, pour cette rencontre Rimbaud-Van Gogh… eh bien ! elle se balade dans ma tête, mais n'est pas encore mûre.
Bonne journée à vous
Philippe
(Aparté, suite à votre réponse, je sais que nous avons tous nos sensibilités, mais là l'auteur (c'est vous !) ne fait aucune apologie, votre lecteur avait raison).
Sinon, comme Robert, je me suis demandé le comment et j'en ai conclu qu'avec son argent il avait délégué la tâche ;-) Je n'avais pas songé à la similarité de réactions de la fratrie, par contre, mais il vise juste. L'un des deux aurait pu être très en colère par exemple. Finalement, il y a de quoi écrire un mini roman, mais je vais arrêter de vous donner du boulot, parce que je n'oublie pas que Rimbaud va peut-être bientôt rencontrer Van Gogh sous votre plume.
Belle soirée à vous et à bientôt.
P.S. : J'ai bien aimé le « Et puis ! » du début, et en règle générale votre sorte de ponctuation d’avance ou de rebours.
@Philippe De Vos
Ah, ah ! À chacun son tour ;-). Je vous dirai tout ça dans un petit moment. À plus ! Patricia
@FANNY DUMOND
J'ai hâte de savoir…
Recoucou@Philippe De Vos !
Merci beaucoup Philippe pour votre réponse ! Je trouve que c’est un privilège de pouvoir discuter, approfondir avec l’écrivain de son vivant. Il m’arrive souvent, quand j’ai été happée par une lecture, de me dire que c’est vraiment dommage que je ne puisse pas en parler avec son auteur. Vous savez que je suis une grande curieuse (pas dans le sens péjoratif) que j’aime aller au fond des choses. Dans quelques jours, quand nous serons moins occupés, je vous dirai en privé ce que je retiens de votre œuvre, un petit quelque chose que je partage avec vous. Un petit indice : j’ai beaucoup aimé lire « L’œuvre de Dieu, la part du Diable » de John Irving. Bonne fin d’après-midi à vous et encore Bravo pour votre travail/amusement. Patricia
@Robert C.
Bonjour Robert C. Vous avez doublement raison : les deux enfants ne font qu'un en vérité. Il y aurait pu n'y en avoir qu'un seul, du reste, cela aurait fait la même histoire. Ils sont à égalité et réagissent de la même manière, notamment par un Quoi ! qui leur est commun au moment de l'aveu. Sans doute parce qu'ils ont vécu la même chose tout en ayant des mères différentes, parce que leur père les a élevés de la même manière. Ils font bloc entre eux. Ils ne se contredisent pas. Même cause, même conséquence.
Pour le comment du crime… vous avez raison, on ne sait pas comment. Mais comment j'évacue le côté "polar" de la nouvelle, ça ne m'a pas effleuré l'esprit de l'expliquer. C'est parce que vous m'en faites la réflexion que je me suis aperçu de la chose… et il est vrai que les enfants sont tellement abasourdis par la révélation qu'ils ne posent pas la question à leur père (ce pourrait être légitime de leur côté et on peut imaginer que dans la suite de l'histoire, ils lui demandent…)
Bonne journée à vous (merci de vous lancer dans la lecture de Mathilde, j'espère que ce court roman vous plaira).
Philippe
@FANNY DUMOND
En fait, Patricia, tout est parti d'une phrase comme cela m'arrive souvent. Elle jaillit, comme venue de nulle part, je l'écris et parfois il y a une suite et des fois non. « Mon père était un grand homme qui s’habillait toujours comme dans les années 50.» Voilà une phrase qui s'est invitée toute seule, alors que je ne lui demandais rien.
La suite… en vérité, le thème de l'écrivain traverse souvent mes écrits : Page 24, c'est un écrivain qui s'isole dans un hameau en bord de Manche pour réécrire son roman. La librairie des bannis, c'est un écrivain qui publie non pour la notoriété, mais parce qu'il est écrivain. Fergus Sansfaçon fuit les honneurs. Le revenant, c'est un écrivain qui se joue de ses personnages. 4 pour le prix de 3, ce sont des meurtres, des suicides aussi, avec une madame Bovary, Une Folcoche, Un docteur Knock et un Lafcadio… Et ici, c'est un écrivain qui se soucie de son image, tombe dans le piège des honneurs, fait ce qu'il fait (je ne dévoile pas ma propre nouvelle) pour ne pas apparaître comme le salaud de l'affaire… et il est rattrapé par Dieu… Dieu qui apparait dans Page 24 (avec son ange), dans le Retour d'Ursalim (cette fois, il apparait en personne), dans Qui a vendu mon âme au Diable, naturellement, dans On ne chasse pas les mouches (là, c'est la Vierge Marie), etc… Il y a aussi, en quelque sorte, la vie éternelle (l'apparence de vie, ici), mais aussi dans La librairie des bannis, dans Qui a vendu mon âme au Diable, dans Le Revenant… Bref, plusieurs thèmes traversent mes textes. Ici, il y en a d'autres, comme celui de l'homme publique et l'homme privé, par exemple.
Tout cela sont des thèmes que j'aime exploiter de manières diverses, en usant de la fiction, et souvent d'une fiction qui frise la science-fiction, voire le gothique.
Merci, Patricia, d'avoir relu cette nouvelle… qui n'est toujours pas parfaite, mais meilleure que la première fois où je l'ai déposée. Les petits aménagements de ces deux derniers jours lui ont été bénéfiques, je crois.
Philippe
@Erwan Le Goff
Merci Erwan d'avoir lu et laissé un commentaire sur cette nouvelle, un brin hors des conventions.
Il est vrai que j'aime la littérature qui sort quelque peu du réel (mais aussi les grands classiques, l'un n'empêche pas l'autre). Cette nouvelle, je pourrais en déployer tous les thèmes (mais comme je l'ai dit, je n'explique plus mes textes) est aussi, je l'espère, une nouvelle sur la dualité et le conflit intérieur, sur l'image que l'on renvoie de soit et celle perçue.
Bonne journée à vous
Philippe
@De Vos Philippe
Merci pour ce partage. Macabre, certes, mais j'y retrouve l'art du conte tel qu'il se pratiquait à l'époque de Barbey d'Aurevilly ou Villiers de l'Isle-Adam. L'écriture est belle, il y a des idées intéressantes sur l'art et l'hypocrisie sociale. J'ai deux petits bémols, d'abord on ne sait pas par quel moyen le crime a été commis (je ne veux pas spoiler) et il me semble que ce ne serait pas inutile de le savoir, et aussi j'ai l'impression que les deux enfants sont peu différenciables, qu'ils ont les mêmes réactions, cela m'a un peu gêné. Malgré cela j'ai beaucoup apprécié votre texte et votre sens de l'écriture. Je suis d'ailleurs en train de lire Mathilde et je suis aussi séduit par ce texte, sur lequel je déposerai un commentaire quand je l'aurai terminé.
@Vanessa Michel
Merci Vanessa. La chute est macabre, il est vrai, mais c'est ainsi qu'elle s'est présentée à mon esprit.
Lorsque j'avais déposé cette nouvelle la première fois, en 2022, il m'avait fallu faire une explication de texte et justifier ci et ça à certaines personnes. Et puis, échangeant avec un lecteur de mBS (qui a disparu du site), j'ai compris, admis, qu'un texte ne s'explique pas. Je suis donc heureux que cette confession d'un père vers ses deux enfants vous ait plu telle quelle, et heureux de vous compter une fois de plus parmi mes lectrices (et peut-êtres quelques lecteurs ?)
Philippe