Tout d’abord merci d’avoir remis votre livre en ligne. Le sujet m’a touché, et la manière dont vous l’avez abordé aussi, beaucoup. Pas à cause d’un crime, ou d’un drame, juste pas le plan, pas le moment. Et la beauté de votre livre pour moi, c’est la simplicité de cette conversation intérieure, par petites touches, comme un impressionniste, chaque scène est un tout, mais seule la vue complète représente l’entièreté, de sa décision, des conséquences qu’elle vit. J’aime cette manière de tout dire, en ne disant pas tout justement, de laisser des blancs, ou plutôt des noirs, que nous lectrices allons remplir, chacune j’imagine à notre manière. A la fausse légèreté du début apportée par ces allers et retours, ces flash-backs, ces scènes annexes, succède la densité de son débat intérieur, du drame qu’elle vit. Cela dit, et même si les dépressions n’ont pas de date de péremption, peut-être et parce que c’est un roman et non un témoignage, j’ai eu envie qu’elle avance un peu plus, un peu mieux, un peu plus vite, que l’on aperçoive le bout du tunnel, puisqu’on ne doute pas (puisqu’on espère ?) qu’il va venir. Merci de ce très beau partage et des réflexions personnelles qu’il induit.

J’ai aimé cette histoire incroyable, votre sens de la narration, de l’avancée de votre récit, c’est vivant, bien conté, toujours prenant, un vrai roman avec sa part d’intrigue, de mystères, certains que vous voulez nous faire entrevoir entre les lignes, d’autres plus secrets, plus scoops. Vos personnages ont des personnalités rares, elle, bien sûr, ses deux amies, ses parents aussi, et tous ceux qu’on rencontre peu à peu, c’est juste, on comprend qui ils sont en peu de traits, un peu comme une esquisse. Mais il y a aussi quelques clichés, ou conventions, à mes yeux superflus, des adjectifs un peu trop évidents, Et des dialogues sans doute un peu écrits. Mais toutes ces petites critiques ne m’ont pas empêché d’avoir envie d’avancer, de connaitre le fin mot de l’histoire, des histoires d’ailleurs, tant votre roman en fourmille, celles d’aujourd’hui et celles d’avant... Bravo !

Vous m’avez fait rentrer dans un monde fantasmé. Tant d’histoires, de livres, de films qui attirent irrésistiblement. Et j’ai aimé la votre, simple, profonde, troublante. C’est beau, avec un ton toujours juste. Jamais dans le pathos, parfois presque pas assez ?, jamais longtemps dans la détresse, mais sans esquiver non plus. Une dose de tristesse, une dose d’humour pour mettre la balance au milieu, des pensées qui touchent, si bien pensées ! si justes, l’équilibre est rare. Équilibre subtile aussi dans les passages d’un monde à l’autre, des habitants de l’un et de l’autre, on s’y perd parfois juste ce qu’il faut pour entretenir le doute, et la réalité. Tant celle du bon, que de la tentation, de l’irréversible. Équilibre encore entre le narratif et les dialogues, bien vus, bien dits. Équilibre encore et encore entre le fantasme et la parabole. C’est un très beau livre d’espoir sur la vie d’après et d’ici.

Votre roman a suscité pour moi des sentiments contradictoires. D’abord, chapeau pour votre art de la description, vous faites rentrer votre lecteur avec une lente progression, on la découvre peu à peu, vous nous laissez le temps peu à peu de la comprendre. C’est fin. Et vous avez su créer un décalage entre sa situation et l’empathie qu’elle pouvait générer. Il y a de la dérision. Mais, compte tenu de sa personnalité, de son apparence, j’ai ressenti une espèce de voyeurisme, comme s’il y avait une espèce de complaisance à décrire sa différence avec ce talent de fluidité, d’aisance. Et à la fin, je ne suis pas arrivée à me l’approprier, à avoir de la sympathie (et on peut en avoir pour les personnes les pires qui soient dans la littérature ou le cinéma). C’est vraiment pour moi, une question d’équilibre dans le traitement de ce que vous avez voulu en dire. Mais je reviens sur la manière progressive de la description que j’ai trouvé très subtile.

Je suis enthousiaste. Quel personnage, on s’attache incroyablement à lui ! Vous l’avez vraiment bien conçu, un personnage de roman qui survole sa vie, son monde, et en délivre une version simple apparemment. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Ce que vous le dîtes avec beaucoup de talent, il y a des phrases très belles, très bien dites qui donnent envie d’être relues. Bravo (et je suis impatiente de découvrir vos autres livres).