Il m’a suffi d’un chapitre pour me rappeler votre histoire que j’avais lue dans un autre recueil, si bien amenée, en puissance douce, en fine progression, en tension, pour cette chute (que je ne dévoilerai pas et que je ne qualifierai pas ! et donc qui m’empêche de dire quoi que ce soit finalement, sinon…) bravo et merci pour ce cadeau. Et tous mes vœux pour cette nouvelle année, qu'elle soit magnifique..

Je suis saisie, je viens de terminer votre incroyable roman. Votre écriture est belle, et paradoxale, elle est généreuse, pas avare de détails, et sobre tout en même temps. C’est un équilibre très addictif à lire. Vous nous emmenez dans les pensées intérieures de cette femme d’il y a 50 ans, presqu’un monologue avec cette narration à peine interrompue, avec ses réflexions puissantes, frappées de bon sens, avec une langue totalement polie (du verbe polir !), discrète, posée. Et puis on comprend peu à peu le double enjeu, le vrai sujet, le prétexte à cette histoire de faits divers, on se perd, on ne cherche même plus à savoir, on accepte ce que vous voulez bien nous dire des secrets d’un village, de ses secrets, on garde ses étonnements pour soi. C’est assez vertigineux. Le rapport entre les différents personnages, la justesse des psychologies, la véracité des dialogues, la chute. Et ce qui n’est pas dit et qu’on ne peut s’empêcher de prolonger. Bluffant.

L’idée est surprenante et prenante ! Et subtile. J’ai aimé l’enfant, sa vie, sa découverte de ce phénomène, ses relations avec sa sublime mère. L’adulte parfois est un peu longuet j’ai trouvé, sur ses descriptions, ses explications, ses questions. Ou répétitif, quelques excès de mariages, non ? qui enlèveraient presque un peu de crédibilité à cette histoire qu’on ne résiste pas à imaginer possible… il y ces phrases de Molière toutes à propos. Il y a Elodie jamais loin, Sophie qu’on aimerait connaître plus. J’ai applaudi, c’est intrigant, et la fin… est.. une vraie fin, de celles qui donnent envie de continuer l’histoire, de regretter que le livre soit fini. Bravo !

La définition même du road movie. Mais un lent road movie (un peu trop lent peut-être ?). Votre résumé annonce une accélération de l’histoire, donc j’ai été tendue par ça. Et effectivement, l’histoire s’accélère. J’ai aimé votre manière de raconter, c’est visuel, mais je verrais bien un rythme un plus soutenu ?

C’est amusant comment vous avez découpé, rationalisé, analysé. Il m’est arrivé la même chose il y a des années, et je ne me rappelle que de ma déprime une fois la douleur disparue, moi moi, et m’être réfugiée dans les séries, à l’époque 24h chrono. J’avançais à 2 vitesses, moi à 2 à l’heure, Jack Bauer à 1000 ! Cela dit, j’ai revécu dans vos mots des moments, des questions. Bonne analyse.