Été 1976. Sous le soleil brûlant, la plaine desséchée vibre, la terre se craquelle, le bourg se pétrifie.
Le bourg, on s'y ennuie tant qu'on peut, il ne s'y passe jamais grand chose... Pourtant, les esprits s'échauffent quand le Ferlu, marginal brutal qui vit à l'écart du hameau avec sa famille, est découvert égorgé et pendu par les pieds à un arbre dans sa parcelle de bois. Mais lorsque quelques jours plus tard, une jeune monitrice est retrouvée violée et étranglée non loin de la colonie de vacances, les passions se déchaînent, les langues se délient au comptoir du Rendez-vous-des-Chasseurs ou dans les petits commerces.
Célénie Tribouillard, secrétaire de mairie, épouse du garde champêtre, ménagère sans histoires, est entraînée malgré elle au cœur de ces drames.
@Jean Daigle-Roy Merci pour vos encouragements, Jean! Je vais tâcher d'en faire bon usage....
@Armelle Guégant. Bonjour, Armelle. Je suis heureux d’avoir rouvert les oubliettes où vous pensiez que votre texte était tombé. Je vous encourage à reprendre la plume et, cette fois-ci, je n’essaierai pas de vous l’arracher! Bravo encore une fois pour votre roman Triple chance.
@Jean Daigle-Roy Bonjour Jean, j'ai été surprise par l'arrivée de votre message car je croyais la lecture de mon texte définitivement désactivée et mon roman tombé au fin fond des oubliettes du site! C'est donc avec un vif plaisir que j'ai découvert votre commentaire qui me touche par son analyse fine. Merci d'avoir porté une telle attention à mon texte et d'avoir pris le temps de me transmettre vos impressions. Les retours de lecture sont toujours étonnants parce qu'ils offrent un regard neuf sur un travail dont on ne connaît que trop tous les détours au fil d'une longue élaboration. Difficile d'avoir le recul nécessaire pour juger soi-même du résultat final! Oui, le fatalisme autant que la résignation de Célénie peuvent paraître révoltants mais son parcours l'a malgré tout transformée et lui a offert le germe d'une force nouvelle ... Encore merci pour le temps que vous m'avez consacré et pour ce partage.
@ Loïc Chan Bonjour Loïc, merci d'avoir pris le temps de lire ce texte et de m'avoir fait part de vos remarques. Oui, ce village existe, même si j'ai assez librement tiré parti des lieux pour écrire ce roman...
@SANDRINE FERNANDES Merci Sandrine pour ce commentaire bref mais efficace ! Je le reçois avec grand plaisir !
@Regis Wallon Merci Régis pour votre commentaire chaleureux, j'en suis touchée.
@COCHE Fanny Bonjour Fanny, un grand merci pour votre commentaire qui résonne juste avec ce que j'ai souhaité exprimer. Les années 70 sont souvent présentées comme des années festives et libératrices sous les paillettes des débuts de la grande consommation et les images véhiculées par la télévision.... la réalité était souvent moins brillante. Je suis touchée par vos encouragements et contente si je vous ai offert un agréable détour par cette année où vous êtes née.
La vie des campgnards nous apparait ici avec ses viĺlenies ses secrets honteux . La haine pour tout ce n’est pas du village est taxe d’etranger a forciori s’il vient d’un autre pays. L’heroine si sa conscience la tourmente choisira le silence . Un beau tableau bien peint qui nous invite a partager. Regis Wallon
@Armelle Guégant Bonjour Armelle, toutes mes excuses si mon propos prête à confusion, je me suis mal exprimée. C’est bien en me plaçant au niveau des personnages (des villageois notamment) que j’évoquais les mystères persistants autour de la résolution. Et c’est bien ce point qui a piqué (un petit peu) ma frustration de lectrice (peut être trop habituée au format des policiers conventionnels). Mais il y a évidement une résolution pour le « lecteur » dans votre récit, encore une fois je suis désolée si mon manque de clarté a laissé sous-entendre le contraire. Dans tout les cas, j’ai pris un grand plaisir à vous lire, sur le fond comme sur la forme. Vous avez une très belle plume, très « Duras » je trouve. J’y suis plus que sensible.
@Monbuvard.com Bonjour, je découvre votre long commentaire avec grand plaisir et vous remercie de me faire partager les impressions que vous a inspiré la lecture de ce texte. Une remarque toutefois me surprend. Vous laissez entendre que l'identité des coupables ainsi que leurs motivations restent une énigme non résolue. Si elle est peut-être moins explicitée que dans certains romans policiers classiques, la solution n'en est pas moins donnée aux lecteurs. Deux faux coupables pour satisfaire la communauté villageoise et sauver les apparences, mais trois véritables meurtriers dissimulés par des mensonges et silences complices pour des intérêts privés, que ce soit pour préserver l'équilibre précaire d'un ménage, pour la réputation des uns ou des autres, par intérêt pécuniaire ou au nom de l'amitié. Une vengeance qui repose sur les racontars d'une jeune fille et deux meurtres à la suite d'un viol pour échapper à la justice et à l'opprobre... Mais il est vrai que chaque protagoniste tente de fuir, chacun à sa manière et pour différentes raisons, la réalité et ne livre qu'une part de ses secrets.
@Annabelle Markarian Bonjour Annabelle, un grand merci à vous pour ce commentaire chaleureux, il est encourageant ! Je suis contente si ce récit vous a entraînée et fait découvrir une facette de cette époque révolue où vous n'étiez pas née. Je vous souhaite bonne chance pour la suite !
@Chris Korman Bonjour Chris, un grand merci pour votre commentaire riche et sensible qui me touche beaucoup. Oui, j'ai voulu écrire un roman rude, brutal, à l'image de cette plaine aride accablée de chaleur pendant l'été 1976. Les lieux influencent les vies et je crois que la proximité de la terre, immuable, dure et souveraine pour ceux qui la travaillent, invite à ce fatalisme que vous avez relevé. J'ai écrit ce roman comme une sorte de road movie immobile, avorté, mort dans l'œuf avant que d'éclore, où partir, s'échapper, fuir n'est plus qu'un songe vain qui accompagne le naufrage. Et puis, dans la société particulièrement bavarde qu'est la nôtre, où chacun peut s'exprimer (voire s'exhiber) à tort ou à raison, où tout doit être dit, analysé, décortiqué, j'ai souhaité interroger la place du silence. Silences coupables, silences meurtriers, mais aussi silences pudiques, peut-être salvateurs.... Reste l'amitié, victorieuse à sa manière....
Encore merci, Chris! Ici, c'est l'hiver, chemins boueux, forêts dénudées et semelles de gadoue!
@DUREZ Pierre Bonjour Pierre,
tout d'abord, je souhaite vous remercier pour le temps que vous avez consacré à la lecture de ce texte et pour vos commentaires.
Si des événements liés à l'été 1976 ainsi que la description de certains lieux sont bel et bien réels, ce roman n'en est pas moins une fiction. Une fiction nourrie d'observations et de souvenirs personnels mais aussi de témoignages recueillis et de recherches diverses.
Bien que n'étant pas d'un tempérament porté à la morosité, j'ai opté effectivement pour un roman assez sombre mais la lumière n'y est pas absente bien que pudique et tamisée.... Personnellement, je pense que la vie est faite de choix et par là même de renoncements petits ou grands, puisqu'il nous faut trancher entre plusieurs possibilités. Chacun de nous, me semble-t-il, est amené à faire le deuil de rêves, d'idéaux qui s'avèrent parfois illusoires, d'espoirs... C'est une réalité plus ou moins douloureuse selon les circonstances avec laquelle il nous faut composer. Refuser ? Regretter ? Ou accepter ? La résignation est-elle une faiblesse ou une forme de sagesse ? Réclame-t-elle du courage, est-elle une force? Nous apprend-elle quelque chose sur nous-mêmes ou sur les autres ? Aucune certitude, juste une proposition...
@Martine Elisabeth Merci pour ce message encourageant et enchantée si j'ai pu vous offrir un agréable moment de lecture.
@Albert H. Laul Bonsoir cher lecteur de passage, et merci pour votre détour par mon texte et pour votre sympathique commentaire. Et oui, c'est un fait, j'ai la manie des phrases à rallonge... Figurez-vous qu'une étude relativement récente en neurosciences a mis en évidence une corrélation étroite et assez inattendue entre gestes fins et langage. La manipulation d'outils développerait notamment une aptitude particulière à la compréhension des syntaxes complexes. Maître artisan depuis une trentaine d'années, serais-je victime d'une sorte de déformation professionnelle ? Diantre ! Bonne soirée à vous !
@Armelle Guégant
Un début accrocheur, une écriture intéressante et des personnages bien décrits.
Vous avez une manière toute à vous de manipuler les longues phrases sans perdre en clarté. Bravo !
Mais sur la longueur ?
L'intérêt du lecteur n'y tiendra qu'à l'aide d'une histoire en béton. Ce qui semble être le cas.
Merci pour ce partage.
Cordialement
Albert H. Laul
@Boneur Richard Un commentaire concis mais bien sympathique à lire ! Merci !
@iseut Aaah, la Beauce...! Déjà peuplée de "mangeux d'terre" à l'époque de Gaston Couté! Dans la catégorie morne plaine, je pense qu'elle remporte la palme!
@iseut Bonjour Iseut! Merci pour votre appréciation et vos remarques intéressantes ! Je suis assez étonnée par les deux romans que vous citez, en parallèle avec mon texte. Bien qu'ils dépeignent, en effet, un monde rural où se déroulent des drames sordides, je n'aurais pas fait de moi-même le rapprochement.
J'admire beaucoup la belle écriture de Giono, riche et inspirée, qui retranscrit un univers pastoral teinté de lyrisme poétique ( même si "Un roi sans divertissement " est un roman plutôt noir, enveloppé dans un décor de monts et de vaux, de forêts sombres, de neige silencieuse, de ciel bas et de brouillards épais, très éloigné, je vous assure, de la plaine gâtinaise en plein été!).
Quant à Zola, il est, pour ma part, un auteur qui s'est attaché à dénoncer la misère aiguë qui s'est abattue au XIXe siècle sur l'Angleterre et la France notamment, suite à une industrialisation brutale qui a bousculé les sociétés ( dans leur économie, bien sûr, mais aussi leurs repères culturels, leurs structures sociales etc...).
Dans les années 70, la grande misère n'affecte plus vraiment les campagnes où s'invite la société de consommation. Dans les foyers, on regarde la télévision (même dans les fermes), on écoute la radio, on prend sa voiture pour aller faire un tour et des courses à la ville. Outre l'ambiance particulière liée à la sécheresse et à la canicule de l'été 76, si j'ai choisi cette date c'est parce qu'avec le recul, ces années 70 m'apparaissent comme une période charnière pour le monde rural. De ce point de vue, les ouvrages de Jeanne Favret-Saada, ethnologue (que j'ai lus après), sont des témoignages parlants de cette époque où cohabitent deux discours en apparence antagonistes. Un monde rural où pénètrent "le progrès ", "la modernité", mais où l'on cultive aussi les silences, les vieilles rancunes assorties de préjugés, les croyances ancestrales...
Par ailleurs, je me suis aussi intéressée aux archives de l'INA concernant le viol, encore considéré comme un délit (voire la faute des femmes pour certains esprits obtus!) et non comme un crime dans ces années 70.
@Pointurier Quel enthousiasme, quelle vigueur, quelle énergie dans le propos! Un jugement aussi coupant qu'une lame, presque un rappel à l'ordre.... Je suis impressionnée mais j'apprécie votre soutien. Remerciements.
@Muriel Nonette Bonsoir Muriel,
un grand merci pour votre lecture attentive et pour votre commentaire si positif. En effet, malgré les élans libérateurs des années 70, l'émancipation des femmes n'a pas été une évidence dans l'immédiat pour toutes les représentantes du "deuxième sexe".... S'échapper du quotidien, quitter une vie devenue trop pesante et étriquée, c'est aussi pour Célénie prendre le risque de l'inconnu...
@lila Bonsoir Lila,
tout d'abord, je vous adresse un grand merci pour votre commentaire si encourageant et pour le temps que vous m'avez accordé. Votre attention me touche beaucoup. Et je suis très sensible à la manière dont vous avez reçu ce texte, ses silences, ses non-dits.... Juste la vie, avec ses rencontres parfois ratées, ses regrets, ses malentendus, ses rancœurs, ses espoirs avortés...et sa poésie étrange qui surgit malgré tout. Encore merci à vous et enchantée si j'ai réussi à vous faire passer un agréable moment.
Arrière petite-fille d'imprimeur, petite-fille de typographe linotypiste, élevée sans télévision dans une maison garnie d'une...
"Triple chance" est le "Livre le +" du 10 novembre. Retrouvez l’article qui vous donnera envie de le lire. N'oubliez pas de laisser un commentaire à Armelle Guégant, c’est pour cela qu'elle publie son roman sur monBestSeller.