J'ai dévoré votre roman sur mon île par une chaleur accablante de circonstance. Je me souviens de l'été 76 et vous l'évoquez avec une précision implacable: on transpire avec Célénie, on a soif comme Bacchus. Votre narratrice est étourdissante de justesse, d'humanité. Ce mélange de lucidité et de fatalisme dont vous la parez rend l'histoire très poignante. Mais elle nous laisse un goût amer, on se révolte devant les choix de Célénie à la fin du livre, on brûle d'envie de révéler tous ses secrets, de régler son compte à son mari. Vous menez votre récit de main de maître. Il y a du Faulkner dans vos descriptions de la vie rurale, dans la noirceur de vos personnages, dans la cruauté du sort, dans l'humour aussi (il fallait oser appeler son fils Claude François!). Des relents d' Été meurtrier et de Dupont Lajoie aussi. Un très grand livre comme on aimerait en lire plus souvent.
Publié le 02 Janvier 2024