Reconnaitre les maladresses de l'écriture humaine, c'est déjà défier la machineAlors que l’I.A. en est encore à ses balbutiements, on ne compte plus les livres dont elle est la seule autrice ou l’autrice majoritaire. Internet déborde ! Des étagères même commencent à plier sous le poids du papier couvert de texte made in ChatGPT and compagnie.
Qui a écrit ? Un humain ou une machine ?
Si autrefois, il y a quelques mois seulement, on se demandait avant d’ouvrir un livre s’il allait être bien écrit, l’histoire ficelée avec art, les personnages bien campés, aujourd’hui, la seule question que l’on se pose est : Qui a écrit ? Un humain ou une machine ?
À tel point qu’on ne sait plus si on lit vraiment, ou si l’on décrypte. On pourra toujours citer Baudelaire : « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ». Eh bien, non. Voilà, sur monbestseller, nous préférons l’humain. La contrefaçon d’humain ne nous intéresse pas. Si nous acceptons le fait — incontournable d’ailleurs — que l’I.A. joue un rôle dans la création littéraire, ne serait-ce qu’au niveau des correcteurs et détecteurs d’incohérences sémantiques, nous n’avons pas envie de lire des livres écrits par une machine qui cherche à imiter l’humain.
L’I.A. maîtrise, et donne par conséquent l’impression que l’auteur maîtrise, l’orthographe, la grammaire, la syntaxe, le lexique, la ponctuation, l’arc narratif. Oui, l’I.A. est parfaite, ne commet aucune faute et produit par wagons des textes lisses et fluides, et lisses à l’infini.
Voici donc 10 astuces imparables pour que votre texte ne soit pas perçu comme sortant des ateliers GPT.
Auteurs, voici comment devenir imprévisibles et inimitables, et IA-proof !
1. Abusez de la ponctuation
La ponctuation offre des ressources inespérées, c’est une des armes absolues pour contrer la rigueur de l’I.A. qui, elle, connaît son Bescherelle. Posez vos virgules n’importe où, de préférence entre le verbe et le sujet, mais ne vous limitez pas à cette possibilité : prenez un bon paquet de virgules et lancez-les au hasard dans votre texte.
Surutilisez les points d’exclamation. Ça donnera l’impression que vous likez votre prose ! Le look publication Facebook. Succès garanti.
Surchargez votre texte de… (indémodables depuis 1932). Truffez-en votre texte, plus il y en a, plus on a l’impression que vous êtes un vrai écrivain. « Je ne sais pas… Il est trop tard aujourd’hui… C’est mal… Oui… Ce serait une erreur… »
Ne négligez pas la parenthèse. Surtout, si elle est (et elle l’est presque toujours) inutile. Une bonne flopée de parenthèses peut aussi réussir à perdre votre lecteur. Une I.A. ne perd jamais son lecteur !
2. Répétez. Répétez.
Jamais une I.A. ne commettra le péché de dire deux, ou trois, ou quatre fois la même chose. N’oubliez jamais : ce n’est pas parce que vous avez précisé que c’est le matin, que vous devez vous interdire de mentionner ensuite qu’il est 9 heures, et, pour plus de sécurité, faire contrôler l’heure par votre personnage, et pourquoi pas lui donner la possibilité de recontrôler à l’horloge de la gare qu’il est bien 9 heures, ce qui explique aussi pourquoi les boutiques qui ouvrent habituellement à 9 heures sont en train d’ouvrir. C’est ainsi qu’on ferre l’attention du lecteur. Un bon auteur I.A. ne se répète jamais. Vous, si.
3. Synonymisez à outrance
Le mauvais synonyme est une mine d’or. Vous l’avez appris à l’école : la répétition d’un même mot dans une phrase ou même un paragraphe est une maladresse à éviter. Et ça, l’I.A. le sait. Mais vous, vous avez le dictionnaire des synonymes. N’hésitez jamais à taper dans le tas. Prenons un exemple : père. Ne répétez pas ce mot, employez des synonymes : parent pour commencer, pater familias, papa, pater, paternel, vieux, géniteur, ascendant, dab… Et surtout, ne cherchez pas la nuance de sens, à partir du moment où c’est répertorié comme synonyme, c’est bon. « Sophie se pressait dans la ruelle. L’adolescente n’était pas rassurée. Soudain, une main saisit le poignet de la jeune fille et l’attira dans la pénombre. » Vous voyez ? Oubliez la nuance, le dictionnaire des synonymes est votre buffet à volonté.
4. Adoptez le pléonasme
Merveilleux pléonasmes. Remettez-vous en à leurs bons offices pour donner à votre texte une lourdeur sans pareille dont l’I.A. est bien incapable : Tri sélectif, impact notable, expérience pilote, risquer de menacer, dresser les cheveux sur la tête, glacer le sang dans les veines, moi, personnellement, reporter à plus tard, tout préparer à l’avance, danger potentiel, opportunités à saisir, etc. Semer, persillez votre texte de périssologies et de répétitions.
5. Ajoutez des anachronismes
Quoi de plus élégant qu’un bel anachronisme ? « La tension était électrique », dans un roman medieval fantasy. Un chevalier médiéval en « état de mort cérébrale ». Ou le fameux burn-out de Louis XI, la perversion narcissique de Catherine de Médicis. Une I.A. bien éduquée (bien éduquée) sait rester dans son registre. Alors que vous, vous pouvez dérailler autant que vous le souhaitez.
6. Visez la précision superflue
Une de « ces petites amoureuses » dont King a signalé l’existence. Cette considération n’a d’importance que pour l’auteur : « Il saisit sa gourde, celle que son grand-père lui avait offerte quand il était petit, et à laquelle il tenait tant, et but trois grandes gorgées. » « Elle peignait d’un geste alangui ces cheveux longs et soyeux qu’elle avait toujours refusé de couper plus haut que les pointes, et seulement quand ces dernières venaient à fourcher. » Les I.A. sont incapables de digression. Elles cherchent l’efficacité creuse. Et, comme vous allez le voir ensuite, les I.A. sont incapables d’enfiler comme des perles les subordonnées, vous, oui !
7. Faites des phrases à n’en plus finir
Visez des phrases longues comme des couloirs de RER. Plus vous vous embourbez, mieux c’est. L’idéal serait que les lecteurs se perdent dans une de vos phrases, et n’en revienne jamais… Happé par une sorte de vide sidéral créé par l’escamotage du sens. À ce jour, l’I.A. ne sait pas produire des phrases complexes, avec un grand nombre de propositions subordonnées. Pour vous, c’est un boulevard. Usez, abusez, plus c’est long, mieux c’est bon.
8. Videz le grenier des expressions toutes faites… mais uniquement vintage
Dès l’incipit, allongez des locutions que même votre grand-mère ne connaissait pas. Plus elles sont fleuries, mieux c’est. Vos personnages peuvent « aller à la pêche aux mégots », « faire mousser la limonade », « découvrir le Pérou à Orléans ». Ils peuvent être « frais comme des pots de chambre », et se « gratter la couenne avec un clou rouillé ». Mais en aucun cas ils n’auront « les yeux comme des océans », en aucun cas les silences ne « hurlent comme mille cris ».
9. Tricotez avec le participe présent
On devrait toujours penser à recourir au participe présent. Il permet de façonner, de tourner même des phrases lourdes à souhait, voire incompréhensibles qu’aucune I.A. n’est programmée à vous proposer… Et puis han han, c’est si un joli son dans une lecture à haute voix : « Étant la plus âgée, elle fit trois pas, s’avançant vers le bord, et, se penchant elle chassât une mouche en ôtant l’amarre, laissant la barque dériver lentement. »
10. Jouez avec le rythme de la phrase
Le tempo de L’I.A. est métronomique. Là où une I.A. écrira : « Le nom me coupa le souffle. Je ne l’avais pas entendu depuis des années. Un nom qui puait la trahison, les chambres scellées, les lettres brûlées. Un nom qui avait tué mes parents. » Vous écrirez, vous : « A l’énoncée de ce nom, le souffle me manqua. Depuis combien d’années ne l’avais-je plus entendu ? Je reconnus aussitôt ce qu’il charriait, je reconnus dans ces syllabes, l’odeur de la trahison ; et me revinrent alors en mémoire les chambres scellées, dans lesquelles nous croupîmes des années… les lettres brûlées. Ce nom… Celui qui avait tué mes parents le portait.
Il paraît qu’il suffit de lire à haute voix un texte pour déceler s’il est une production humaine ou artificielle.
Nous nous quittons sur cette dernière astuce. Lisez et relisez vos classiques, minimum 50 ans d’âge… Pour ceux-là, au moins, on est sûrs de l’auteur.
Dans notre prochain article, vous allez apprendre à produire un texte 100 % I.A. — et, pourquoi pas, surprendre tout le monde.
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L’IA ne fait pas tout sans un cerveau d’humain derrière !
Et heureusement !
Ces jours-ci encore, j’ai surpris mon GPS à confondre la droite et la gauche, si on l’avait écoutée, on serait partis dans le le fossé !
@Bruno Bonheur
Bonjour Bruno, tu es incidemment le héros de mon dernier polar sociologique, un professeur de français bien intentionné, mais dépassé par ses élèves de banlieue à qui il veut enseigner Eschyle, Sophocle, Balzac et Proust, Bonne lecture.
https://www.monbestseller.com/manuscrit/23840-atika-les-feux-du-soir
@Catarina Viti Oui, effectivement, en anglais, "intelligence" a souvent le sens de "renseignement / information". L'intelligence service ; les services de renseignements.
@Jane Friedrich
Un des innombrables problèmes est que "intelligence" n'a pas la même connotation en français et en anglais.
Mais une chose est sûre :
si l'IA (ou AI) compile tous les SAVOIRS, elle n'aura jamais accès à la CONNAISSANCE.
L’intelligence artificielle est une grosse daube : elle n’impressionne que ceux qui ne font pas la différence entre la connaissance et l’intelligence (qu’elle soit émotionnelle, artistique, sociale, etc.).
On peut admettre que l’IA, qui n’est qu’une immense compilation de savoirs, soit la « reine » de la connaissance… Mais d’intelligence, elle n’en a aucune, et de talent littéraire encore moins. Son nom est une escroquerie verbale.
La démonstration en a été faite récemment par une certaine dame qui a aligné deux poèmes : l’un produit par l’IA ; lourdingue et indigeste à souhait, l'autre, écrit par un poète amateur, qui, sans être exceptionnel, s'en démarque aisément.
La confusion est impossible — sauf pour elle —, et c’est bien le problème, car l’IA va débarquer et laisser sur le trottoir les écrivains et les écrivaines moyen(ne)s.
La sensibilité, l'intelligence, reprendront leurs droits. Libre à chacun de ne pas faire la différence entre la daube et le talent...
Donc, rien de nouveau sous le soleil de Satan... juste quelques coquettes littéraires qui jouent à se faire peur…
Moi aussi j'ai trouvé cette pierre un peu trop polie et je me suis abstenu de la commenter !
Pour le moment en philosophie nous résistons plutôt bien : l'intelligence artificielle semble un peu démunie, quand on lui demande de sortir des généralités et de montrer une authentique réflexion personnelle.
Merci , cependant j’ai écris des années mes livres la force qui compte .
Merci pour cet article.
L’IA pose en effet de nombreux problèmes à la création artistique, notamment l’écriture.
Elle écrit bien en apparence.
Mais ses écrits finissent par tous se ressembler; elle connaît et utilise les mêmes tendances, les rythmes, les émotions qui plaisent au lecteur
.
Elle peut élaborer un arc narratif dit « parfait ».
Et au bout d’un moment, le lecteur en aura marre des arcs narratifs parfaits, bien roulés, sans imperfections ni vides... pas assez humains!
L’IA n’a pas d’âme, comme dit précédemment, et toutes les innovations ne pourront jamais lui en donner une. Elle n’a pas de conscience, de notion de bien ou de mal, de l’importance des choses . Elle ne fait qu’appliquer et générer .
Une IA n’aura jamais d’illuminations, de révoltes, de revirements; elle ne sortira pas du cadre donné. Un auteur, lui, peut faire jaillir au milieu d’un roman un twist inespéré, son twist à lui, parti de l’âme et que personne ne saura imiter. Et le lecteur cherche un souffle, une âme justement, un coeur qui s’exprime derrière le livre.
L’erreur est humaine.
Et l’humain est erreur.
Toutefois, je ne pense pas que la solution soit de chercher à faire absolument des erreurs comme cet article le propose, cela rebuterait trop le lecteur, c’est absurde …non, plutôt de ne pas copier les schémas classiques, d’oublier les fameuses « recettes pour best seller » et ne pas suivre tous les conseils à la lettre…
garder son style sans produire la même prose que tous les autres, et penser aux attentes du lecteur.
Le ciel littéraire doit rester multicolore.
Vous avez raison sur un point : l'IA donne l'illusion aux écrivains dilettantes qu'ils sont capables de produire des livres à la chaîne et avec facilité à l'aide de l'IA. Pour montrer qu'un roman est une création humaine, il suffit d'être soi-même tout en respectant la langue française. Un pianiste joue un morceau classique grâce au solfège et aux heures de pratique, c'est donc le travail qui nous rend parfait. Il est inutile de s'acharner à se différencier de l'IA en écrivant un peu n'importe comment car la vocation de l'écrivain est de donner l'illusion aux lecteurs que l'écriture est aisée alors que l'art est difficile. Cela dit, vos remarques sont pertinentes et je dois vous dire que je n'ai pas peur de la concurrence de l'IA car elle n'a pas d'intelligence, ce n'est qu'un vivier de données ; elle n'a pas d'âme, elle n'a pas de coeur. @Sylvie de Tauriac
@F.J. Lécollier
Bonjour, Florence,
Vous soulevez, là, un point qui m’est très cher.
Je suis d’ailleurs toujours étonnée que même les grands écrivains (je ne parle pas, bien entendu, de la fabrique GPT) ne fassent et n’aient pas fait plus de pas de côté vers la langue, ou, au moins, l’expression régionale.
Il se trouve que le français de France n’est pas la seule langue que j’ai entendue dans mes premiers ans ; y figuraient à égalité : le provençal, l’italien et le napolitain. Eh bien, dans presque tous mes bouquins (disons ceux qui ne sont pas intellos), la langue dérape, s’emmêle les pinceaux et parfois prend la tangente (comme dans Noir animal, où des passages en napolitain émaillent le texte)... et pas pour faire joli ! Seulement parce que lorsqu’on descend dans ses émotions (celles qui nous pressent à écrire), on en revient dégoulinant d’une langue, et peut-être, parfois, d’une écriture.
Un inaccessible aux IA ? La liberté !
Alors, usons d'une liberté de ton, d'une imprévisibilité, d'une folie toute humaine !
Ce qui fait la beauté fragile de nos textes humains, ce ne sont pas seulement nos maladresses (que - blague à part - il serait préférable, autant que possible, d'éviter), c'est aussi l'histoire de leur écriture, histoire dont le texte garde la trace. Il faut du temps à un humain pour écrire (et souvent réécrire à de multiples reprises) un texte. Cela donne à ce texte une pâte, une densité, une musique, un rythme, une identité, parfois un style quand on est bon. Les textes produits par l'IA n'ont pas cette histoire : ils sont générés en quelques secondes.
Donc, si l'on veut se distinguer de ceux qui utilisent GPT (prout), il faut peut-être prendre le temps d'écrire, ne pas chercher un résultat immédiat à publier vite fait mal fait dans une quête immature de notoriété illusoire. Prendre le temps d'écrire, de se relire, de réécrire, d'imprimer sa marque, sa voix particulière et reconnaissable par ceux qui nous connaissent. Parce que, franchement, la notoriété, c'est quoi ? Un truc qui passe, sauf quand on est un grand, ce qui n'est le cas de personne ici. L'écriture, on le dit souvent sur ce site et je le répète, c'est comme le voyage : le chemin - et ceux de traverse aussi - pour arriver compte autant que le but du voyage, lequel but n'était peut-être que de nous faire changer.
Et pourquoi pas miser sur les langues régionales ?
Un de mes projets, c'est de glisser des dialogues en patois ardennais dans un futur tome de ma série...
Cela me fait penser au hashtag #nofilter sur Instagram. Obligés d'indiquer ne pas avoir utilisé de filtres photos, tant ils ont tout envahi...
Pas totalement sérieux cet article, à prendre au second degré, déjà parce que ce qu'écrit l'IA est qualifié de "bon" style et les conseils donnés de "mauvais". Je ne vois rien de mauvais là-dedans, la littérature n'est pas un essai académique. Dans toute démarche artistique, d'abord apprendre et connaitre les règles, puis jouer avec elles, s'en affranchir, c'est ce qui permet de créer. Ces conseils sont en fait un bon départ pour des ateliers d'écriture.
Merci pour ce billet amusant au fond quelque peu ambigu...
J'ajouterais cependant deux bémols :
1 - L'IA ne la maîtrise que moyennement la ponctuation et en ignore certaines règles... enfin, pour le moment.
9 - L'IA a elle-même tendance à abuser des participes présents.
@Michel Laurent On peut "tomber à (dans) l'eau" sans se sentir fautif aussi, même si c'est moi qui ai poussé ma copine ;-).
Bonne soirée à tous. Amicalement,
Michèle
Vive les pléonasmes ! « Préparer à l’avance » en est un bel exemple, en effet, car le caractère anticipé de la chose est bien exprimé par le seul verbe. Mais il n’est pas condamnable d’insister volontairement sur l’anticipation inhabituelle ou précoce : « Cette fois, il avait prévu à l’avance, comme on prépare son cœur à recevoir la joie ou la tempête. »
Même chose pour « tomber à terre ». Sauf à l’Ascension (et encore pas pour tout le monde), il est assez rare de tomber vers le ciel. Mais si j’écris : «Le vase tomba à terre, avec cette lenteur tragique des choses qui savent qu’elles n’auront pas de seconde chance. », je n’ai pas l’impression d’être vraiment en faute (sauf si c’est moi qui a fait tomber le vase).
Merci pour ces conseils précieux. Mon livre a été écrit de mes propres mains durant 5années. J'ai voulu le corriger avec l'I.A, mais j'ai du abandonner car trop de reformulations qui déformaient les émotions que je voulais véhiculer. Merci encore.
Merci pour ces recettes de grand-mère et cet article « frais comme un pot de chambre », qui pourrait être un excellent sujet de concours d'écriture en plus !
Très bon !
Plus sérieusement les haïkus n'ont aucune ponctuation et pas de majuscule au début de chaque vers.