Merci, Antonia, pour cette belle suite à votre précédent récit Les années d’or. Le résultat est d’autant plus admirable que la chronique d’une famille (et, ici, de plusieurs familles) comporte un défi supplémentaire. Tandis qu’une romancière ou un romancier peut laisser libre cours à son imagination pour ajuster les personnages et les péripéties à son gré, vous avez dû tenir compte des événements qui se sont réellement passés, notamment la mort prématurée de certains de vos ancêtres que j’aurais aimé suivre plus longtemps au fil de votre récit. (…) Certains chapitres sont particulièrement remarquables. Je retiens, parmi bien d’autres, le retour de guerre d’Antoine-Marc Guidicelli, lourd de toutes les souffrances accumulées, sublimées par les discrets gestes d’affection des deux époux à la toute fin du chapitre. J’ai beaucoup aimé, également, la scène où les enfants participent à la préparation des gâteaux pascals, scène très touchante qui apporte de la gaieté après tant d’épreuves. Notons aussi, à la page 49, le portrait de Mathieu Casanova que vous campez avec brio en un seul paragraphe! (…) Le roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon se concluait comme ceci : « Au pays de Québec rien ne doit mourir et rien ne doit changer… » De même, à la page 29 de votre récit, pour Joseph-Antoine Paoletti, « demain sera pareil à aujourd’hui, ici et pour toujours. À jamais ». L’histoire s’est bien chargée de bousculer ces attentes. Votre chronique familiale en fait foi.
Publié le 30 Mai 2024