Bonjour Agamemnon.
Cela se passe-t-il réellement dans le futur ? Car l’histoire de l’humanité nous a souvent gratifiés de ce genre de régime totalitaire ! Et d’ailleurs, en matière d’horreur, l’humain a déjà tout inventé, et il ne nous reste plus, à nous autres, pauvres auteurs, que les lieux et les dates à changer.
Ne croit-on pas lire ce que la Révolution culturelle a fait de pire, en Chine, au temps de Mao Ze Dong, quand les enfants dénonçaient leurs propres parents et/ou grands-parents au pouvoir central ou aux Gardes rouges, et qu’on les faisait défiler, portant un écriteau sur le dos, sur lequel étaient écrits leurs nombreux crimes (supposés), sous les injures et les crachats ?
Ne retrouve-t-on pas la terreur qui régnait en URSS, sous Staline, quand la simple remarque ou réflexion d’un enfant en classe (même involontaire et c’est ce qui nous distingue de votre roman) pouvait conduire leur père au goulag pour 10 ans minimum, sans avoir même le droit de communiquer avec lui.
Ne retrouve-t-on pas la surveillance très étroite de la police des mœurs en Iran, qui peut condamner à des peines très lourdes, des personnes accusées d’avoir offensé Dieu Lui-même, pour un non-respect du port du voile, ou simplement, pour s’être tenus la main en dehors des liens sacrés du mariage ?
Ne retrouve-t-on pas les pires moments de la Terreur pendant la grande Révolution de 1789 que nous glorifions tant en France ?
Mais ce qui est plus subtil dans votre roman, c’est de montrer que ce totalitarisme de l’enfant roi est déjà bien ancré dans nos sociétés occidentales, dans lesquelles la démission des parents (ils ne peuvent pas toujours faire autrement dans nos sociétés de service où tout tourne maintenant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et dont ils sont bien souvent, les salariés, et nous les clients) ; et dans lesquelles cette absence est compensée par des biens matériels : jouets, tablettes, ordinateurs, etc… N’a-t-on jamais entendu les cris déchirants d’un enfant auquel on refusait un jouet parce que trop cher, mais que son copain possédait déjà ?
Sur la passivité des adultes face à cette dictature que représentent ce Code parental, et l’obéissance à l’autorité publique, ne vit-on pas en cette période de confinement la même chose ?
Pourquoi acceptons-nous ce confinement ? Parce que c’est pour notre bien, à tous, cela, nous le savons. Alors, si l’on arrive à nous inculquer que le respect du Code parental est bon pour la société, ne serions-nous pas d’accord pour le respecter ?
Votre livre n’est pas seulement agréable et intéressant à lire, il est surtout matière à réflexion, et nous pourrions en parler des heures.
Souhaitons seulement que cet avenir que vous nous décrivez ne reste qu’une fiction, alors soyons vigilants !
Amicalement. J2L
Publié le 02 Mai 2020