Très joli titre. Évidemment, plus facile à dire qu’à faire. Vous avez l’écriture chirurgicale, qui trace sa route comme un bistouri. C’est clair, net, précis. Comme si vous vouliez nous faire comprendre que le temps pour pleurer sur soi, sur la vie, est limité. Ça manque un peu d’empathie pour moi. La situation est tellement incroyable, cette succession d’évènements si malheureux. On a envie de s’appesantir un peu, de s’arrêter, d’avoir le temps d’avoir de la compassion, mais non, vous ne voulez pas de ce temps, elle doit avancer et vite. Mais tout est dans votre titre, et le sujet, c’est la rédemption. Belle histoire.

Faire vivre ainsi Leonard de Vinci dans cette double ou triple intrigue, c’est une idée à la fois originale et très plaisante à lire. Un livre d’aventures en quelque sorte. Vivant, vif, qui je trouve vaudrait le coup d’être peaufiné, tant la narration que les dialogues. Par exemple, on aurait envie que les scènes et les dialogues quand Léonard découvre Sauveur soient un peu plus crédibles tant dans l’action que les échanges, que l’on ne doute pas que ces échanges aient eu lieu, que l’on voit parfaitement la scène telle qu’elle a pu exister. Et ce sentiment je pense est encore plus exacerbé car c’est un récit historique, qu’on a lu des dizaines d’écrits sur Leonard ou ses disciples, que j’ai visité le Clos Lucé, et qu’on « voit » ce que vous avez imaginé. Je ne sais pas si ce commentaire est partagé par d’autres lecteurs et si surtout je me suis exprimée de manière à peu près claire ?!

Une manière détournée d’aborder ce sujet immuable des souvenirs qui pèsent, qui empêchent toute réelle progression, qu’on ne connaît pas forcément, mais dont on sait qu’ils sont là, quelque part. Une manière détournée, et comme vous le dites, une manière de dire facile, de tous les jours. Peut-être un choix d’adjectifs surprenant parfois, trop systématique à mon goût, un peu forcé, comme s’il fallait absolument qualifier chaque moment, chaque scène de son qualificatif. Et en même temps, cela donne sans doute à vos mots un petit ton léger, et permet une vision concrète du moment. Vous voyez, un sentiment un peu contradictoire de ma part !

Vous avez pris un ton très allégorique pour raconter le voyage, road movie dites-vous, de votre personnage haut et fort aux pieds nus. Pour qui connaît un peu ce pays, on sent bien l’amour que vous avez de vos vallées, de cette nature étourdissante, qu’on apprend peu à peu à désirer si on ne l’a pas de naissance dans la peau. C’est beau et oui, on a le cœur palpitant à lire son aventure. Il est sûrement le témoin parlant de combien d’aventuriers dont personne n’a jamais parlé.

Je ne suis pas sûre d’avoir saisi totalement le lien entre les croyances du Japon et celles du Pays Basque et des Landes, mais j’ai trouvé votre imagination foisonnante très divertissante et pleine de ressources. Bravo, votre plume est gaie, et au-delà des valeurs que vous véhiculez, j’ai aimé la légèreté pour le dire. Si je peux me permettre, les Belges sont aussi connus pour leur talent en BD, et j’ai trouvé qu’il y avait un peu de ce talent là chez vous. Merci de ce partage.