Tiens, un courrier qui se veut apparemment amical. Une membre de monBestseller m'écrit.
Ferme mais constructive, elle corrige avec une forme d’exigence compassionnelle l’un de nos articles maladroits dans la forme et sur le fond, relevant des fautes réelles, dont je comprends qu’elles puissent gêner.
Avec bonhommie, je fais remarquer que, même si le propos est essentiel, et que bien évidemment nous préférons un texte sans faute (nous les corrigeons beaucoup) qu’avec ; nous tenons par dessus tout à ce que le plus grand nombre trouve un réel espace d’expression propre, sans pression, sans terreur du gotha de la littérature, sans terreur du formalisme... pour vivre, pour dire. Et que bien sûr, cela implique quelques imperfections.
Que n’avais-je dit ! et surtout pourquoi n’avais-je pas relu mon mail avec une faute d’orthographe magistrale (je l’ai vu en appuyant sur « entrée » ). En retour : une analyse de texte en règle, relevant l’ensemble des fautes et faiblesses de l'article, et bien sûr la mise en exergue de la faute d'ortographe. Un trop beau cadeau. Condescendance.
Ce mépris qui isole « l’autre » et qui fait que ceux qui ont quelque chose à dire ne le disent plus, tant l’écriture est la propriété privée de "ceux qui savent", n'est pas le nôtre.
Il se trouve que mes timidités, mes culpabilités, mes hontes se placent (vraiment) ailleurs. Et même si ce n’est pas à la mode, j’aime souvent plus une bonne histoire, qu’un texte précieux au subjonctif approprié.
Les deux font évidemment un grand écrivain.
Mais surtout, j’ai compris pourquoi nous avions crée monBestSeller ; Tout simplement, pour que ceux qui font des fautes soient aidés par ceux qui n’en font pas, sans arrière-pensée, sans mépris avec juste l’idée que derrière une faute d’accord, il y a peut être un peu de talent, ou tout du moins un instant de fusion pour au moins deux personnes, un auteur et un lecteur.
monBestSeller n’est pas une Maison d’édition, il y en a beaucoup et des bonnes. monBestSeller n'est pas un donneur de leçon, mais un simple "encourageur" (Oui Madame je le sais, c'est un néologisme). Mais si nous avons 4 à 5000 visites par jour, c’est que nous rencontrons mieux ceux qui ont le goût de l’écriture, que ceux qui ne la croit réservée qu’à eux. Et tant mieux.
C’est tout, et ce n’est pas méchant…moins méchant que la signature de mon interlocutrice
« Merci pour la récré ».
» Suicide d'un écrivain