L’histoire doit elle se débarasser de la littérature pour être objective ?
Comment comprendrions nous l’histoire si l’on devait le faire à partir de théâtre classique, de romans ou de poésie ? C’est pourtant ainsi qu’une grande partie de l’antiquité classique nous est expliquée.
Si l’histoire a un rapport au temps, la littérature n’en a pas. La littérature s’adresse à tous, à toute époque, et sa mission est de nous faire comprendre l’homme d’abord, à travers des contextes sociaux, politiques et culturels accessoirement
Si beaucoup d’historiens sont gênés avec l’objet littéraire et préfèrent finalement écarter leurs travaux de ce champ. On peut au même titre arguer de leur « inobjectivité » chronique. Leur propre vie, leur regard sur les choses, l’orientation de leurs recherches impliquent toujours une part d’idéologie, de représentations et de codes littéraires.
La littérature est une source documentaire pour l’histoire
Et pourtant La littérature a beaucoup à dire sur le passé, car sa « non objectivité » même en fait un outil d’analyse pointu des mœurs, des usages, des castes, des reflexes et de la nature humaine dans les époques. Elle est d’ailleurs souvent source documentaire de l’historien. Mais plus on avance vers les périodes contemporaines, plus les documents historiques « non littéraires » se font fréquents.
Les romans réalistes du XIX de Stendhal, Balzac ou Zola restent une source d’information documentaire majeure. Le fait littéraire peut nous apprendre beaucoup. il est parfois anticipateur. Il existe donc bien une vision de la littérature comme porte d’entrée dans la vie sociale d’une époque, un regard qui vient de la faiblesse des documents historiques officiels comme source unique objective de faits neutres.
» Littérature et témoignage