Actualité
Du 04 avr 2025
au 04 avr 2025

Faut-il lire comme un écrivain pour évaluer un livre ?

Comment lire un manuscrit qui n'est pas édité ? Avec des yeux qui regardent, bien sûr. Mais aussi avec une oreille pour entendre le rythme, une main pour tourner la phrase, et parfois un cœur qui se souvient de ce que c’est, d’être seul devant la page blanche.
Proust, un grand lecteurProust, un grand lecteur

Sur monBestSeller, commenter un texte, c’est souvent bien plus  que dire ce qu’on en pense.
C’est entrer dans l’atelier d’un auteur… et y laisser une trace utile.

 La particularité des commentaires sur monBestSeller

Sur monBestSeller, les commentaires n’ont pas le même statut que sur d’autres plateformes.
Ce ne sont ni des chroniques littéraires, comme celles que l’on peut lire sur Babelio, où l’on échange des impressions sur des livres édités, ni des notations commerciales, comme celles d’Amazon, destinées à encourager ou démotiver l’achat.

>> Des livres non édités, dans un cadre non économique

Ici, le livre présenté est publié sur l’unique volonté de l’auteur. Il arrive sans l’auréole de reconnaissance d’une maison d’édition. On le découvre dans son état brut, sans qu’il n’ait bénéficié de l’accompagnement éditorial qui offre une plus-value au texte et une légitimité à son auteur. De plus, le site monBestSeller n’a pas vocation marchande, et offre, en conséquence, un espace d’échange libéré des enjeux économiques.

Dans ce contexte, le commentaire prend une tout autre valeur que sur Babelio ou Amazon :
Il devient un acte d’attention, une tentative de lecture généreuse, souvent tournée vers l’aide, parfois vers la confrontation. Un geste qui consiste à dire à l’auteur : « Voici comment m’apparaît ton texte. Voici ce qu’il pourrait devenir ».

>> Trois cœurs, un engagement

Les trois cœurs proposés par le site pour accompagner les commentaires n’ont aucun rapport avec les étoiles d’Amazon (ou d’ailleurs) qui sont des notations 5* : Va, lis, achète, 1* : passe ton chemin.

Les trois cœurs mBS signifient l’engagement du lecteur vis-à-vis du texte.
Ils traduisent une courtoisie, une sympathie, un soutien

1 = Merci
2 = Bravo
3 = Je recommande la lecture

Le commentaire monBestSeller porte donc plus sur le résultat atteint par l’auteur autodidacte, seul devant sa copie, et sur cette partie restant à travailler. Une sorte d’entraide pour permettre de combler le manque de travail éditorial et porter le texte vers son potentiel.

Écrire consiste à faire des choix

Avant de commenter un texte, voire de le lire, il est utile de se rappeler une vérité toute simple — mais souvent oubliée : écrire, c’est choisir.

Derrière chaque page, chaque ligne, chaque mot, une multitude de possibles ont été sciemment ou non écartés par l’auteur. Un texte final est un tissu d’abandons, de renoncements, de choix.

Choisir une voix narrative plutôt qu’une autre,
Privilégier l’implicite au lieu de l’explication,
Donner le rythme d’une scène ou couper avant la dernière phrase.

L’auteur est en permanence en train d’arbitrer : entre montrer ou suggérer, accélérer ou suspendre, nommer ou taire.
Et c’est précisément dans la somme de ces choix que se construit un texte — avec sa cohérence, sa musique, ses forces… et parfois ses fragilités.

Un commentateur qui tient compte de cette dimension de l’écriture ne se contente de dire ni « j’ai aimé » ou « je n’ai pas accroché » ni « j’ai dévoré », je me suis régalé ». Il s’interroge sur les intentions de l’auteur et sur ce que ces choix produisent sur lui, le lecteur.
Est-ce que l’effet apparemment recherché est atteint ? Est-ce que la forme épouse bien le fond ? Est-ce que quelque chose cloche, non parce que c’est « mal fait », mais parce qu’un autre choix aurait été plus juste ?

Critiquer un texte, dans ce sens, ce n’est pas juger, c’est interroger le chemin emprunté par l’auteur. Et éventuellement suggérer un autre sentier, une autre lumière, une autre mise en tension.

Quels commentaires offrir aux auteurs ?

Une chose est claire, tous les auteurs n’attendent pas la même chose. Et le plus simple serait qu’ils précisent (certains le font) leurs attentes dans leur présentation.

Cela éviterait notamment à certains lecteurs-commentateurs de perdre du temps à peaufiner un commentaire détaillé dont l’auteur ne fera rien, ce qui est toujours frustrant. Et surtout, cela éviterait des crispations.
Certains auteurs postent leurs textes sur monBestSeller dans l’espoir de trouver des encouragements, du réconfort, d’autres attendent une validation, d’autres encore une forme d’accompagnement exigeant.

Hypothèse retenue : le « commentaire réfléchi »

Résumons :

Les textes postés sur monBestSeller sont présentés par leurs auteurs pour la plupart autodidactes. Ces textes n’ont pas été retravaillés avec des professionnels, ce sont des textes amateurs. Les lire et les critiquer dans le même état d’esprit que s’il s’agissait de livres édités assortis du caractère définitif que donne l’édition classique à ses ouvrages n’est pas une bonne formule.

Dès lors la lecture devient un exercice pédagogique pour le lecteur qui doit trouver un bon angle d’approche et pour l’auteur qui doit se tenir prêt à recevoir un feed-back inattendu.

Et si on lisait comme lisent les écrivains ?

Lire comme un écrivain, ce n’est pas lire « mieux » ni avec plus de culture littéraire.
C’est lire autrement.

C’est approcher un texte non pas seulement pour l’histoire qu’il raconte, mais pour la façon dont il la raconte.
C’est se glisser dans l’atelier de l’auteur, repérer les outils utilisés, les gestes d’écriture, les audaces ou les hésitations.
C’est lire avec un œil curieux : Tiens, pourquoi ce mot plutôt qu’un autre ? Pourquoi ce retournement ici ? Pourquoi ce silence à cet endroit ?

Quand on lit comme un écrivain, on cherche à comprendre les choix d’écriture qui structurent un texte — ceux qui orientent la narration, installent une atmosphère, rendent un personnage crédible ou une émotion palpable.
On lit avec attention, non pour distribuer des bons points, mais pour apprendre. On se demande :

  • Qu’est-ce que cette façon d’écrire provoque en moi ?
  • Pourquoi est-ce que ce passage me touche ou me laisse froid ?
  • Et si l’auteur avait fait un autre choix, quel effet cela aurait-il produit ?

Lire de cette manière, c’est aussi réfléchir à sa propre pratique.
Chaque lecture devient un miroir tendu à son propre travail d’écriture.
On repère une technique, une tournure, un rythme — on les note, on les interroge.
Et parfois, on les adopte, on les transforme, on les fait siennes.

Cette posture de lecture active permet aussi de commenter avec davantage de justesse.
On ne dit plus « ça ne fonctionne pas », mais « voici le choix qui a été fait, et voilà pourquoi il m’interroge ».
Le commentaire devient alors un dialogue d’écrivain à écrivain — même quand le lecteur n’a jamais rien publié.

Sur monBestSeller, ce type de lecture est précieux.
Parce que les textes partagés y sont en chantier, encore mouvants, souvent fragiles.
Et que l’aide la plus précieuse qu’on puisse offrir à un auteur, c’est de lui tendre ce regard à la fois sensible, bienveillant, mais aussi structuré : un regard qui comprend les enjeux de l’écriture, les reconnaît, les éclaire… et parfois les pousse un peu plus loin.

>> Lire comme un écrivain, c’est accorder au texte la confiance qu’il mérite : celle de pouvoir encore évoluer

C’est lire non pour noter, ni pour évaluer, mais pour comprendre.
Et peut-être, humblement, pour offrir à l’auteur ce regard rare : celui qui éclaire sans juger, qui interroge sans imposer.
Un regard qui, parfois, donne envie de continuer.

 

 

Vous avez un livre dans votre tiroir ?

Publier gratuitement votre livre

Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…

27 CommentairesAjouter un commentaire

Bonjour @Sylvie de Tauriac. Une remarque cependant : l’anglais n’est pas le français, chaque langue développe des concepts et les illustre par des mots. Pour avoir travaillé durant près de 30 ans dans la formation aux techniques managériales (oui, je sais, c’est affreux ! [rires]), certains concepts ne trouvent pas leur correspondance dans une autre langue. C’est le cas de « feed-back » qui n’est pas une réaction ou un retour, mais comme son nom l’indique « une information qui nourrit en retour ». Le verbe nourrir fait toute la différence. Il présuppose que l’émetteur du « feed-back » ait parfaitement compris le système de l’émetteur, qu’il en connaisse à la fois les présupposés et les objectifs, et que, partant de ce fait, il construise un message en accord avec les intentions et les ressources de l’auteur. Une célèbre formule : « Le feed-back est le petit déjeuner des champions » nous éclaire sur le sens véritable de ce concept. Dès lors, je ne vois pas quel mot de la langue française pourrait remplacer le mot « feed-back ». Et vous, en avez-vous une idée ?

Publié le 06 Avril 2025

Lire les autres est une façon de se remettre en question, de repérer ses faiblesses et ses qualités. Cela dit, nous avons tous un patrimoine commun : la langue française. Notre devoir est de la transmettre, de la respecter et de l'aimer. C'est pour cela que je m'insurge contre l'utilisation de mots anglais dans notre langue, alors que notre vocabulaire est si riche. Le mot feedback est inutile ( retour, réactions ). La dissolution du français illustre la fin de notre identité et de notre civilisation. Soumis au monde anglo-saxon, nous deviendrons une masse sans repère. Souvenez-vous de la chute de l'empire romain et de la mort du latin. Voici une digression, pourtant nécessaire. @Sylvie de Tauriac

Publié le 06 Avril 2025

@Catarina Viti
Une liberté que pour ma part j’apprécie et trouve précieuse. Merci, Catarina, pour cette réponse détaillée.

Publié le 05 Avril 2025

@Corine Messonique.
Non, être membre du mCL ne modifie en RIEN mes commentaires (ni ne m’oblige à faire profil corporate) pour une raison bien simple : mBS n’est pas une dictature, et ce n’est pas parce qu’on appartient à l’équipe qu’il faut louanger à tort et à travers.
mBS a ce « quelque chose en plus » qui rend la plateforme UNIQUE : on est libre d’y exprimer son individualité (et éventuellement son esprit de collectivité) telle qu’elle est.
Et je profite du moment pour bafouiller westeuterterfairefershiresauce... Merci à Christophe & Dominique, à CristoDom et DomiChris.
Pour rejoindre le mCL, on commence par éclairer trois livres (vous voyez, je n’ai pas utilisé le mot « critiquer » ou « commenter ») et l’on adresse sa demande à contact@monbestseller.com.

Publié le 05 Avril 2025

@Zoé Florent
Je viens de regarder sous votre biographie... 74 pages de lecture des autres auteurs ?!? Indéniablement vous êtes une lectrice hyper généreuse. Merci pour la réitération de votre conseil (que j'ai du mal à suivre, je l'avoue, question de caractère), pour votre investissement et votre réponse.
Bon week-end à vous aussi.
Amicalement,
Coco

Publié le 05 Avril 2025

@Catarina Viti
Le refus de la critique me fait penser au mythe de la caverne : quand il redescend dans l'ombre, pour révéler aux autres ce qu'il a vu, le philosophe n'est pas toujours bien reçu. Il faut accepter que la critique ne soit pas acceptée.
Dans l'idéal, voici ce qui pourrait se produire : chaque lecteur extérieur au texte, à condition qu'il soit honnête, est le philosophe de l'autre. Tu m'ouvres les yeux, je t'ouvre les yeux. On grandit ensemble, dans une communauté d'auteurs passionnés.
P.S. : votre biographie est super ; au lieu d'être centrée sur vous, elle parle des auteurs que vous soutenez. La classe! (Et un exemple pour nous autres, peut-être...) (Et 19 pages de commentaires, diantre!)
P.P.S. : comment fait-on pour devenir "membre mCL" et cela ne vous prive-t-il pas un peu de votre liberté de parole (de critique, justement) ?

Publié le 05 Avril 2025

@Corine Messonique Bonjour Corine,
Mon commentaire est le fruit d'une dizaine d'années d'expérience de ce site et répond à la logique d'autres tribunes déjà écrites sur le sujet.
On a reproché aux lecteurs des commentaires trop succincts, trop gentils, on a mème exigé des retours de critiques littéraires - si, si, lisez les anciennes tribunes sur le sujet -, or, toutes ont eu pour effet de les décourager.
Quant aux coeurs, qui ont succédé aux étoiles (considérées comme une note pendant 10 ans), ceux qui ont fait l'erreur de suivre les conseils du site s'en sont pris plein la figure.
Le résultat est là : la plupart des auteurs ne commentent plus que pour être commentés à leur tour. Quant aux lecteurs lambda, qui ne soient pas amis de l'auteur commenté (et je ne parle pas pseudos créés pour régler leurs comptes ou s'autocongratuler), il n'y en a plus.
J'ai lu plus d'un millier d'ouvrages ici, ai fait de belles découvertes, et suis toujours motivée pour le faire, car j'aime cela. Lorsque comme l'année dernière, je repère un Victor Desvaux, un Kaenel, un Thierry Rucquois ou encore un Laurent Giraud, cela me ravit assez pour ne pas baisser les bras.
@Michel Canal et moi sommes amis depuis 10 ans. Il a donc une longue expérience de cette plateforme aussi. Il m'a aidée, entre autres, et toujours discrètement, et j'ai à mon tour aidé nombre d'auteurs... Alors comme je l'ai déjà exprimé, chère Corine, prenez le temps d'observer avant de vous enthousiasmer ou de critiquer trop vite.
Bon week-end. Amicalement,
Michèle

,

Publié le 05 Avril 2025

@Corine Messonique. « L’auteur fait des choix... qui ne sont pas toujours conscients. » Je pense qu’il faudrait prendre un peu de temps avec cette phrase. Certains auteurs (je crois que c’est la majorité) n’ont pas l’impression de faire des choix, au contraire ils ont le sentiment d’avoir produit LE texte. La plupart du temps, ce sont aussi des auteurs qui écrivent spontanément, sous le coup de l’inspiration. Ont-ils arbitré ? Ont-ils posé plusieurs versions possibles (je dis bien : posé, écrit), pour retenir celle qu’ils publient. Je ne pense pas que ce soit de cette manière que les auteurs procèdent. Et le fameux rejet des critiques, le refus de les entendre, la manière de défendre le texte vient de là. En voici la source. Peut-être qu’une manière de « commenter » serait de demander à l’auteur du texte les raisons qui l’ont poussé à retenir cette version de son texte. En fait, ce dont nous parlons maintenant est ce qu’ailleurs on dit « travail éditorial » : le dialogue entre auteur et professionnel. Le bon travail éditorial ne serait-il pas celui qui consiste à interroger le texte ? En tout cas, voilà bien matière à réflexion.

Publié le 05 Avril 2025

@Michel CANAL
Oui, oui, Joli-Coeur.

Publié le 05 Avril 2025

@Michel Canal
Merci pour votre réponse, Michel. En effet, cela n'a empêché personne de continuer la discussion ;)

@Catarina Viti : l'auteur fait des choix... qui ne sont pas toujours conscients. D'où l'intérêt, en effet, qu'un lecteur extérieur au texte l'aide (le plus délicatement possible) à en prendre conscience, pour lui permettre, idéalement, de faire éventuellement d'autres choix, en corrigeant le texte commenté ou au cours de l'écriture de prochains textes. C'est une ouverture, une richesse, un service rendu entre pairs du même grand atelier qu'est mon best seller.

Publié le 05 Avril 2025

Pépère @Bérénice Patatras (et alias), surpris que tu n'aies pas immédiatement réagi à mon commentaire, j'ai failli croire que tu allais (enfin !) m'oublier... Hélas, le naturel revient toujours, même si ce n'est pas au galop !
Tes commentaires indigents ou malveillants sont précisément les mauvais exemples de ceux qui n'apportent rien ou qui se veulent critiques de faux sachant.
PS : Je réponds seulement pour informer ceux qui (éventuellement) ne sauraient pas que tu es, sous tes nombreux pseudos, le troll qui bordélise la plateforme.
PPS : Alors, ton avis, tu vois quel effet il peut avoir sur moi !
Bonne journée, fais de beaux rêves ! L'espoir fait vivre !

Publié le 05 Avril 2025

@Michel CANAL
Croyez-vous réellement, cher directeur de conscience, que qui que ce soit cherche à comprendre ce que vous voulez dire ou ne pas dire ? Tout le monde s'en fout, et je n'ai pas le regret de le dire.

Publié le 05 Avril 2025

Non @Coco Critique, bien sûr que non. Je voulais dire que la diversité des critères énoncés dans le titre et le chapeau et développés dans le corps de l'article me semble assez complète pour qu'un commentaire soit bien exprimé, que la philosophie qui doit l'inspirer soit bien comprise.
Je me suis amusé après cet article, eu égard à mon ancienneté sur la plateforme, à compter combien de publications j'avais mises en bibliothèque et commentées (plus de 200 sans compter celles plus courtes qui ne nécessitaient pas une mise en bibliothèque). Et comme je ne suis pas du genre à me contenter d'avis indigents, je pense être autorisé, auteur moi-même, à formuler un avis sensé, utile à l'auteur. D'où mon intérêt pour cet article et le compliment à ce commentaire qui en a fait une excellente synthèse.
La preuve en est que d'autres commentaires ont suivi, riches d'enseignement, tandis que certains confirment ce que j'ai voulu exprimer à mots couverts. Comprenne qui voudra ! MC

Publié le 05 Avril 2025

@Bérénice Patatras
Ça promet…
En tout cas, magnifique prénom…
« … Que le jour recommence et que le jour finisse/
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice… »

Publié le 05 Avril 2025

Merci pour cet article novateur. Il met en lumière un élément qui me semble primordial : l'écriture est faite de choix. Un texte publié est un parmi cent autres possibles, et c'est le ***choix opéré par l'auteur qui mérite d'être souligné***. C'est rendre à l'auteur sa responsabilité, le confronter non à ses limites mais à ses décisions. In fine, c'est l'encourager à avoir plus de choix.

Publié le 05 Avril 2025

@Coco Critique
Je ne sais plus, mais je suis la plus chiante du lot.

Publié le 05 Avril 2025

@Bérénice Patatras
Encore une sœur ??? Vous êtes combien dans la famille ?

Publié le 05 Avril 2025

@Coco Critique
C'est marrant, par moment c'est fou ce que je vous aime !...

Publié le 05 Avril 2025

@Michel CANAL
Bonjour monsieur,
« Il n’y a rien à ajouter… sauf à vouloir jouer au sachant ou à parler pour ne rien dire. »
Voulez-vous dire que tous les commentaires qui vont suivre le vôtre et celui d’Anthony Vernon « parleront pour ne rien dire » ?
Et en quoi est-ce un problème d’être un « sachant » ? Voulez-vous que l’on soit ignorant ?

Publié le 05 Avril 2025

@Zoé Florent
Bonjour Zoé,
Je me permets de vous contredire un peu. On peut tout de même accorder aux gestionnaires du site le droit de définir ce qui est un peu une ligne éditoriale ou, dit autrement, la philosophie du site qu’ils gèrent.
De plus, je ne vois rien dans la forme du texte qui soit particulièrement injonctif. Ça ressemble plutôt à une réflexion qui se déroule avec nuance et prudence.
Enfin n’est-ce pas vivifiant d’interroger parfois ses habitudes ?
J’ai formulé dans mon commentaire mes doutes sur la possibilité de réaliser le projet. Mais projet n’est pas règlement.

Publié le 05 Avril 2025

C'est drôle, comment chez certains, sans doute un tantinet paranoïaques, un simple conseil est pris pour un ordre comminatoire...

Publié le 05 Avril 2025

Alors que les lecteurs comme les lecteurs-auteurs se raréfient, ici comme ailleurs, voilà qu'on cherche à leur imposer un commentaire-type, des choses à éviter, un propos à privilégier... Je trouve la démarche assez maladroite dans le sens ou elle est plus restrictive et directrice qu'incitative.
Pour ma part, je continuerai à dire à l'auteur lorsque j'aime, j'aime moins ou je n'aime pas, et pourquoi, tout en soulignant qu'il s'agit d'un goût tout personnel.
Quant aux coeurs, j'ai l'impression de me retrouver à l'école primaire ;-) ! Sans compter la contradiction notoire entre cliquer sur "Je note ce livre" ou "Je modifie ma note" et "1 = Merci, 2 = Bravo, 3 = Je recommande la lecture"... et demander de ne pas considérer que l'on est en train de "noter".
Bon week-end à tous,
Michèle

Publié le 04 Avril 2025

Cet article m’interpelle, me parle, me rassure et m’effraie à la fois…
Ce sont les commentaires de ce genre de lecteurs que je recherche. Pas forcément un commentaire détaillé et réconfortant, juste un vrai ressenti de lecture, pointant du doigt les bons comme les mauvais cotés du manuscrit !
Alors, merci à tous pour vos retours, quels qu’ils soient !

Publié le 04 Avril 2025

Votre proposition est très exigeante, et, en effet, peut-être trop idéaliste.
Critiquer, conseiller, accompagner ? Au nom de quelle autorité que je n'ai pas ?

Ici, en effet, nous sommes entre pairs. Personne n'est un maître ayant autorité pour prononcer des paroles dignes de foi, qui ont force de loi. Aucun regard professionnel ne garantit le professionnalisme et la crédibilité d'une analyse ou d'un conseil.
Nous sommes donc tous et toutes condamnés au ressenti et la subjectivité.

Comment commenter dans ce cadre ? La prudence est de mise, on marche sur des oeufs.
Le plus simple n'est-il pas de passer son chemin ou de rédiger un commentaire élogieux ?

Admettons que malgré tout j'essaye de vous suivre. Qu'est-ce qui fait qu'un texte me touche plus qu'un autre, fait effet sur moi ? Une certaine adéquation. Ma culture, mon éducation, ma sensibilité, mon imagination rencontrent celles d'un autre humain. S'établissent ou non certaines correspondances, des affinités.

Autrement dit, tout le monde ne peut pas commenter tout le monde. Il faut une certaine zone de proximité. Il faut se reconnaître un peu en l'autre. Alors, oui, peut-être, ce que je lui dirai pourra peut-être un peu, mystérieusement, l'aider.

Et de même, de son côté, me reconnaissant de sa parenté spirituelle, il pourra se dire que, dans le commentaire que je lui fais, il y a, au-delà du ressenti et de la subjectivité, un certain degré d'objectivité consentie.

Publié le 04 Avril 2025

@VERNON Anthony, après avoir lu votre commentaire, excellente synthèse de l'article :
« Faut-il lire comme un écrivain pour évaluer un livre ? » et de son chapeau :
« Comment lire un manuscrit qui n'est pas édité ? Avec des yeux qui regardent, bien sûr. Mais aussi avec une oreille pour entendre le rythme, une main pour tourner la phrase, et parfois un cœur qui se souvient de ce que c’est, d’être seul devant la page blanche »,
il n'y a rien à rajouter... sauf à vouloir jouer au sachant ou à parler pour ne rien dire.
Il s'avère en effet que les commentaires les plus instructifs pour l'auteur, sont ceux d'autres auteurs (Je parle naturellement des commentaires objectifs, soucieux d'utilité, à opposer à ceux volontairement malveillants). Les "seulement" lecteurs — sauf exception bien sûr — n'ont pas la même approche. Le lecteur est plutôt un "consommateur" qu'un commentateur/critique, au même titre qu'un consommateur de repas au restaurant : combien consentent à mettre un avis qui serait pourtant le bienvenu pour l'un comme pour l'autre ?
Les mauvaises langues (il y en a) s'empresseront de dire qu'il s'agit d'un renvoi d'ascenseur. Par anticipation je leur rétorque, parce que mBS est avant tout une "communauté d'auteurs", qu'un retour est normal, par courtoisie, par esprit d'entraide répondant à l'objectif de la plateforme. Il est fréquent qu'un commentaire d'auteur, outre son utilité sur le fond et la forme, soit accompagné de conseils, de la signalisation de fautes à corriger, d'encouragement bienveillant... qu'il contribue à nourrir une amitié au fil des années ; une amitié qui renforce la franchise pour oser les remarques/critiques.
Merci @monBestSeller pour cet article très utile. MC

Publié le 04 Avril 2025

Vous allez sans doute trouver une fois de plus que je suis chiante, mais comment fait-on pour tourner de la main une phrase ?
Cela dit, "sans qu'il n'ait" (double négation) est une faute grammaticale. "Sans qu'il ait" aurait fait meilleure figure.
Cela encore dit, votre rubrique n'est pas inintéressante, au contraire, mais elle souffre, me semble-t-il, d'avoir été écrite pour un monde idéal. Ce que j'entends par là, c'est que, s'il est peut-être pertinent de conseiller aux lecteurs d'aborder un livre comme le ferait un écrivain (quoiqu'il resterait à prouver que les écrivains lisent ainsi), il serait peut-être bien de commencer à conseiller aux auteurs d'écrire comme des écrivains, au moins d'essayer, et non pas de plus ou moins se contenter de poster des textes ni faits ni à faire, au prétexte que savoir aligner trois mots qui se suivent au petit bonheur la chance, souvent en dehors de toutes les règles syntaxiques, suffirait pour faire du scripteur, sans doute bien intentionné mais d'une maladresse, d'une désinvolture ou d'une ignorance insignes, un auteur à part entière. Que les lecteurs s'astreignent à commenter de manière, disons constructive, soit. Mais que les auteurs commencent ! Parce que, après tout, dans l'ordre des causes et des effets, ils sont les premiers de la chaîne...
PS : Il n'est pas impossible que, demain, je tienne sans rougir un discours inverse...

Publié le 04 Avril 2025

Article très instructif, qui éclaire sur la pratique de la lecture et les attentes des lecteurs sur la plateforme. La technique est une chose, et chaque auteur développe la sienne. Chacun possède sa boîte à outils, sa façon d’assembler les éléments, de ciseler ses phrases, de poser sa voix. Et puis, il y a la subjectivité, cette part insaisissable de l’émotion (ou de son absence) ressentie à la lecture d’un texte. Ce que nous découvrons ici, ce sont souvent des manuscrits encore bruts, n’ayant pas encore passé les filtres éditoriaux. Des œuvres en devenir, qui doivent encore être peaufinées, affinées, patinées, pour révéler pleinement leur potentiel. Au moment où un auteur publie ici, 90 % du travail est déjà accompli : structure, style, point de vue narratif. Mais il reste les fameux 10 %… ceux qui feront toute la différence. Car au-delà de la qualité intrinsèque d’un texte, il y a l’effet qu’il produit sur nous, lecteurs. Cette trace fugace ou persistante qu’il laisse en nous, comme un goût en bouche ou l’effluve d’un parfum. A-t-on aimé ? Pourquoi ? Et si l’on n’a pas aimé, cela signifie-t-il que le livre est mauvais ? Ou peut-il, malgré notre propre ressenti, être objectivement bon, voire excellent ?
Lire ici, c’est accepter d’être à la frontière entre l’ébauche et l’abouti, entre la sincérité brute et l’œuvre en gestation. Et c’est peut-être cela, aussi, qui rend l’expérience précieuse : on ne lit pas seulement un livre, on accompagne un auteur.
Merci pour l'article,

Publié le 04 Avril 2025