C’est l’histoire triste d’un amiral, qui est à la fois une nouvelle et un exercice de style. La langue française, qui est si belle, a été enrichie, au même titre que l’anglais et l’italien, par l’arabe. Dans ce texte court, volontairement truffé de mots d'origine arabe, figurent des termes qui étonneront beaucoup de monde. Après avoir terminé d’écrire ces quelques pages, j’ai été moi aussi surpris. J’ai découvert que les mots peuvent être, par eux-mêmes, le point de départ d’une histoire, et l’ordre habituel, qui exige qu’on ait d’abord dans la tête quelque chose à raconter avant de penser au vocabulaire pour l’exprimer, n’est pas toujours obligatoire. Il peut très bien être inversé. Je serai heureux de connaître votre avis à ce sujet.
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Un vif remerciement @Bahloul pour votre gentil commentaire ! Et toutes mes excuses de ne pas avoir pu vous répondre plus rapidement ! Oui, comme vous le dites, la langue arabe a enrichi beaucoup de domaines littéraires ou scientifiques tout en puisant chez les autres, en particulier les grecs. Mais on ne le répètera jamais assez : ce constat est valable pour toutes les langues. Pas de quoi être donc fier outre mesure. Une nouvelle fois, merci pour votre sympathique retour et bonne journée !
Bonsoir @antarabdelaziz38
Bonne année et meilleurs vœux à vous également.
Merci pour votre commentaire.
Moi personnellement, je n'utilise pas souvent le Robert. À la portée de la main, j'ai Larousse et Hachette, entre autres.
Les indications étymologiques peuvent, en effet, être différentes d'une source à une autre.
Voici, à titre d'exemple, quelques mots puisés de votre texte, dont l'origine, dans d'autres dictionnaires, est précisée turque, persane, grecque, etc.
pacha nom masculin (turc paşa) 1. Dans l'Empire ottoman, titre non héréditaire d'abord réservé aux gouverneurs de provinces et aux titulaires du grade de vizir, étendu ensuite aux titulaires d'autres grades de la hiérarchie civile et militaire.
couscous nom masculin (arabe kuskus, du berbère) 1. Semoule de blé dur.
échec nom masculin (ancien français eschac, du persan chāh, roi, avec l'influence de l'ancien français eschec, butin)
momie De l’italien mummia, lui-même issu de l’arabe مومياء, dérivé du persan موم.
quintal (vers 1220) Emprunté à l’arabe قنطار, lui-même du grec médiéval κεντηνάριον, kentēnárion, emprunté au latin centenarius apparenté à centenaire.
C'est juste des précisions d'ordre linguistique, sans plus !
NB : Grâce à votre commentaire, MBS a allongé ''la vie'' de mon texte de 15 jours.
Merci beaucoup.
Bonjour @Youcef Nemmar et merci pour votre lecture. Vous dites qu'une grande partie des termes que j'ai présentés comme étant d'origine arabe viennent en réalité d'autres langues et ont été adoptés par l'arabe. Ce n'est pas ce qu'affirme une source hautement fiable, le petit Robert en l'occurrence, dans lequel j'ai recoupé mes informations et que je vous invite à consulter. Et puis, même si ce que vous prétendez est vrai (ce que je ne pense pas) est-ce que ça a de l'importance ? Tout le monde sait qu'une langue est toujours au milieu de multiples interférences, qu'elle emprunte aux unes et enrichit les autres. Pourquoi brandir le latin, l'égyptien ancien, le persan, le turc, le grec et le berbère comme s'il y avait une compétition ou qu'il y aurait eu pillage ? Toutes les langues se valent et ne peuvent être supérieures les unes aux autres que par la qualité des oeuvres qu'elles produisent. Je suis sincèrement désolé, Youcef Nemmar, de me retrouver à pinailler et chicaner sur des futilités alors que j'espérais que mon texte allait susciter un débat autrement plus élevé. Je vous souhaite malgré tout une bonne année !
Bonjour, je viens de lire votre texte avec intérêt. Je me permets de vous faire part de quelques remarques d'ordre purement linguistique.
1. Je crois que parmi les langues européennes, c'est l'espagnol qui a le plus emprunté à l'arabe, à part le maltais qui peut être considéré comme un dialecte de l'arabe maghrébin.
2. D'une manière générale, une langue emprunte à une autre langue dans un domaine particulier. Par conséquent, il suffit d'aborder un sujet traitant de ce domaine pour se retrouver avec une multitude d'emprunts.
3. En analysant les emprunts trouvés dans le texte, j'ai découvert qu'une bonne partie d'entre eux appartiennent, en réalité, à d'autres langues telles que le persan, l'égyptien ancien, le turc, le grec, le latin et même le berbère. La langue arabe les a adoptés d'abord pour les transmettre ensuite aux langues européennes. C'est un peu comme l'espagnol qui a transmis des mots d'origine amérindienne à toutes les langues du monde.
Je suis content @Constantin Malheur que vous ayez trouvé ma nouvelle instructive. Au plaisir de vous lire de nouveau !
Bonjour @Fanny Dumond3
je suis heureux que vous ayez apprécié mon histoire et qu'elle vous ait appris l'étymologie de certains mots. Vous avez raison d'affirmer que les cultures se mélangent mieux que les individus. J'espère que la connaissance de ces mélanges contribuera à son tour à faire tomber les barrières qui séparent les hommes. Je vous souhaite une très bonne journée ! Antar.
@Alhéna Skat
Bonjour très chère Alhéna ! C'est avec toujours un grand plaisir que je lis vos commentaires pleins de gentillesse. Je suis heureux que mon " Vieil amiral " ( qui a roulé sa bosse un peu partout ) vous ait appris quelque chose que vous ignoriez sur l'origine arabe de certains mots français. Bien sûr, comme vous le dites, il serait profitable que dans les écoles les enfants en soient informés. Cela susciterait peut-être leur curiosité et les pousserait à se poser quelques questions comme celle-là : dans quelles circonstances ces mots ont atterri dans la langue française ? Ils découvriraient ainsi que la civilisation musulmane en Espagne, à un certain moment, a rayonné sur toute l'Europe, en particulier dans les domaines des sciences et de la philosophie. A cette époque, Cordoue était pour le monde ce que la Silicon Valley représente aujourd'hui pour nous. Le " canon de la médecine " d' Ibn Sina était le livre de chevet de tous les médecins d'Europe jusqu'au seizième siècle. Evidemment, je ne rappelle pas tout cela pour en tirer une quelconque gloriole en tant qu' arabe, mais seulement afin que beaucoup de gens comprennent que tous les peuples ont eu leur apogée et qu'on ne se laisse pas obnubiler par le temps présent. On se comprendrait mieux et il y aurait moins de préjugés.
Vous me demandez, chère Alhéna, si j'ai un texte court que vous pourriez lire. Malheureusement, je n'en ai pas. Je peux juste vous proposer un témoignage que j'ai posé sur la plateforme, intitulé " Un mariage d'autrefois ". Il vous suffira de quelques minutes pour le lire. Sinon, je vous signale un de mes romans qui est aussi sur le site " Un bien curieux mariage ". Mettez-le dans votre bibliothèque et lisez-en quelques pages chaque fois que vous en aurez le temps, sans vous prendre la tête comme on dit, et sans vous fixer de délai pour le terminer. La lecture, après tout, doit être un plaisir et non une corvée. Mais pardonnez-moi, très chère amie, d'avoir oublié que vous manquez justement de temps et de vous avoir infligé ce commentaire qui est presqu'aussi long qu'une nouvelle. Je m'arrête là et vous souhaite une agréable journée ! Antar.
Merci @Zoé Florent pour votre sympathique retour que j'ai particulièrement apprécié. Vous avez raison de dire que le langage rapproche les êtres à leur Insu. J'ajouterais parfois en dépit d'eux-mêmes. A mon tour de vous rapporter une anecdote. Il fut un temps en Algérie où tout le monde, dans la presse comme dans la rue, utilisait sans cesse un mot qui m'horripilait : "taxieur". Bien qu'il ne s'agisse pas de ma langue maternelle, j'avais le fantasme de la pureté du français comme certains ont celui de la pureté de la race. Eh bien, il y a trois ou quatre ans, ce terme que je
considérais comme un barbarisme impardonnable est entré dans le dictionnaire de l'Académie française, car ses membres, moins sectaires que moi, ont jugé qu'il méritait d'y figurer. On ne les appelle pas sages pour rien. La morale de tout cela est que les langues sont des organes vivants et, nous aussi, à leur image, nous devons évoluer si nous ne voulons pas nous fossiliser. Bref, merci, Michele pour votre gentil commentaire et bon week-end !
Merci @Kroussar pour votre commentaire. L'écriture est un domaine où personne parmi nous n'est savant, et tous les avis sont intéressants. Quand ils sont sincères, ils contiennent toujours une part de vérité qui est bonne à connaitre. Merci encore une fois d'avoir donné le vôtre.
Je n'ai pas d'avis littéraire sur cette façon d'aborder les mots ! Je laisse cela à ceux qui maîtrise l'art de l'écriture, car c'est un art que peut d'entre nous possède. Par contre, je dirais simplement que votre nouvelle est tout à fait surprenante !
Merci pour le partage.
@émilie bruck
Vous m'avez mal compris. Quand je parle de l'écriture affranchie, je fais allusion au point de départ que sont les mots qu'un auteur a pu choisir arbitrairement et qui impriment une direction autonome à son écriture. Je ne parle pas évidemment de l'auteur lui-même qui ne peut complètement s'effacer de son œuvre. Fatalement, en cours de route, que ce soit par l'intermédiaire de ce que vous appelez les obscures machinations de l'inconscient ou de sa pleine conscience, il ne manquera pas de laisser son empreinte. Ce serait absurde de vouloir prétendre qu'un texte est totalement indépendant de la main qui l'a écrit. Ce serait réduire son auteur à un simple ordinateur. Ce qu'il n'est pas.
Merci @émilie bruck pour votre gentil commentaire. Vous avez tout à fait raison quand vous parlez d'écriture automatique et de la charge symbolique des mots. C'est ce qui se passe lorsque le cerveau n'impose pas un discours préalable et qu'il laisse à l'écriture une totale liberté. Les mots, en quelque sorte affranchis, véhiculent des images et des idées sans à-priori. Ils s'intègrent dans le reste du texte comme dans un puzzle et ouvrent un champ, sinon plus vaste, du moins inattendu. Une nouvelle fois merci pour votre commentaire que j'ai lu avec un réel plaisir !