Dialogue. Un ami de Bruno l'interroge sur la grâce. Cela l'amène à faire un lien entre "l'ouverture à la grâce" et l'écriture.
P.S. : Oyé ! Oyé ! Désormais je ne répondrai plus aux commentaires sans honneur déposés lâchement par des anonymes. Assumez vos propos, les amis ! Qu'on se le dise !
Ce livre est noté par
@Catarina Viti
Alors ça doit être votre "mystique grand teint" qui me touche quand je lis vos récits sur vos anciens patients (en particulier "La femme éléphant", comme vous le savez) ou la première partie de votre "Femme au bord du monde" !
En tout cas, s'il vous plaît, ne m'encouragez pas à lire des écriveurs qui, de mon point de vue, sont des gourous (que leur livre soit "activité" ou non, lol). Vous ne réussirez pas à me "déconvertir" : la beauté du texte des évangiles suffit pour moi à prouver qu'ils sont parole de Dieu. Alors les allégations d'un quidam (même s'il a été invité à l'Elysée) qui prétend savoir la vérité cachée sur Jésus... Vous connaissez Saint-Augustin ? C'était un type assez intelligent, non ? Et Bernanos ? Et Mauriac ? Et Claudel ? Cela vous choque si je vous dis que je leur fais davantage confiance qu'à des messieurs géniaux auteurs de "travaux qui, par leur caractère révolutionnaire, provoquèrent la « logique » censure médiatique."
Bisous
P.S. : Psaume 22. Il est logique que Jésus crucifié pense à ce psaume. Sa situation est proche de celle du serviteur souffrant qu'on trouve aussi chez Isaïe. Jusqu'au verset 19, ce psaume est très proche des récits de la passion de Jésus. Mais vous ne pouvez pas tronquer le texte de sa deuxième partie : des versets 20 à 30. Par exemple le verset 25 : "Car il n'a point méprisé, ni dédaigné la pauvreté du pauvre, il n'a point caché de lui sa face, mais invoqué par lui il écouta." Il écouta... donc il n'abandonna pas.
Bisous (grosse provision pour la naissance du sauveur !)
La suite du psaume 22 est pire encore et de pire en pire.
(Au passage, je vous conseille le travail de recherche de https://www.monbestseller.com/manuscrit/18601-jesus-lacteur-du-premier-scenario-de-lhistoire pour lequel je fis un « Regard sur un livre » sous le pseudo de François M. [comme Mitterand]. Son hypothèse explique toutes les contradictions [et Dieu — sic — sait combien elles sont innombrables].
Il faut que vous sachiez quand même que je ne suis pas athée de naissance, mais une « déconvertie » à l’âge de presque 18 ans. Et qu’avant cela, j’étais non une pratiquante catho, mais une mystique grand teint. Mais cela ne regarde personne ici, je pourrais vous raconter en privé comment mon mysticisme est arrivé [sans que je n’y sois pour rien] à son point culminant à Assise, et comment il a été détruit en une seconde à Lourdes [sans que je ne n’y sois pour rien]. Mais je vous rassure : je suis zinzin [sans que je n’y sois pour rien].
Merci pour votre lecture @Catarina Viti
Je vous réponds très succinctement : la grâce n'est pas sous copyright de l'église :-)
On peut être sensible à la grâce sans être baptisé. Même non baptisée, vous êtes (selon moi) créée par Dieu, donc, à ce titre, vous avez en vous une part divine qui "réagit" à la grâce.
"Père, pourquoi m'as-tu abandonné" est le second verset du psaume 22. Il faut le lire dans son intégralité pour comprendre ce que dit Jésus (Jésus, en bon juif pratiquant, priait avec les psaumes).
L'humain n'est pas un obstacle à la grâce. Rien n'est un obstacle à la grâce, même pas le péché. Le seul obstacle, ce serait quand on refuse librement et en connaissance de cause la grâce. Dieu ne force pas. Il nous a fait libres de faire ou non sa volonté, de lui dire oui ou non. Cela se passe dans le for intérieur et lui seul sonde les reins et les coeurs et sait ce qu'il s'y passe vraiment.
Ce soir, on fête un événement INCROYABLE : Dieu se fait homme, et même : il se fait enfant ! C'est ce Dieu vulnérable qui sera crucifié. Non par masochisme mais pour que, dans toutes les souffrances que les hommes ont vécues, vivent, vivront, il y ait, à leur côté, partageant leurs souffrances, un frère aimant qui leur dit : le Père ne vous a pas abandonnés. Non seulement il ne nous abandonne pas, mais il nous ressuscite en même temps qu'il ressuscite son Fils. En prenant notre humanité, le Fils nous offre sa divinité. C'est pas mal comme échange, non ?
Constantin, vous le savez, je suis (ou en tout cas je pense être) païenne. Le sens que je donne à cela : n'avoir aucun besoin des Ecritures pour vivre en permanence dans la Grâce.
Et j'en veux terriblement aux Chrétiens (et à tous les autres) de faire croire que
1. La Grâce est sous copyright de l'Eglise,
2. Il faut avoir la foi (de préférence chrétienne) pour y avoir accès,
3. Il faut prier pour atteindre la foi et obtenir la Grâce,
4. etc.
La grâce est là, à tout instant, dans toutes les manifestations de la vie, elle en est l'essence, mais c'est nous, les humains, avec notre cervelle dysfonctionnelle qui voyons le mal partout ; et ce sont les humains qui ne savent où placer leur souffrance. La souffrance du corps (la faim, la soif, la maladie, les blessures, etc.) si difficile à dépasser et qui devient un mur contre lequel toute religion vascille (Père pourquoi m'as-tu abandonné ?), la souffrance de l'esprit : celle induite par la maladie mentale, une horrible souffrance sans mots pour la décrire -voir Antonin Artaud), et celle induite par notre misère intérieure, notre *incapacité à vivre*, justement.
L'humain serait-il le seul obstacle à la Grâce ?
@alain.lamoliatte
Votre commentaire me touche beaucoup, Alain. Dès que j’aurai le temps, j’essaierai de vous répondre sur la grâce dans le monde où nous vivons et sur l’écriture et le narcissisme (je publierai un texte avec mon pseudo Selim Blanchet). Mon vrai prénom est Bruno. Je suis content de vous trouver ici. Vos mots et votre questionnement sont beaux et authentiques.
A très bientôt. Joyeux Noël à vous aussi.
Fraternellement,
Bruno