Marie Leroy, La Martinière Littérature a découvert Cathy Bonidan par monBestSeller mBS - Marie Leroy, c’est en tant que juré du Prix ConcoursmonBestSeller de l'Auteur Indépendant 2015 que vous avez découvert le roman de Cathy Bonidan, auto publié sur monBestSeller. Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce roman au point de décider de l’éditer ?
> En tant qu’éditeur, nous recevons de nombreux manuscrits, et il est si rare d’être séduit, de faire une vraie « rencontre » – j’emploie ce mot sciemment, car on rencontre un texte, on en tombe amoureux.
Et c’est ce qui s’est produit avec le roman de Cathy. J’ai été impressionnée par la façon qu'elle avait de rendre vivants son histoire, ses personnages. D’accorder à chacun des protagonistes une âme, une épaisseur – pas de second rôle ici. Tous mystérieux, tous attachants.
Impressionnée aussi de voir comment elle avait su si bien mêler les différents genres littéraires (roman épistolaire, journal, récit), au service d'une histoire forte et cohérente.
Ce roman, à la fois grave et lumineux, entre légèreté et mélancolie nous dit une chose :
la vie réserve heureusement bien des surprises.
mBS - Vous avez travaillé avec l’auteur tout au long de l’année 2016. Que s’est-il passé pendant toute cette année ? Qu’avez-vous apporté à l’auteur en tant qu’éditrice ?
> Il n’y a pas de vérité en littérature. Et sans doute autant de façons de lire un roman qu’il aura de lecteurs. Au regard de cela,
un éditeur doit rester modeste, trouver sa juste place :
celle d’un relecteur exigeant, qui interroge le texte,
mais qui ne se substitue jamais à l’auteur.
Ce qui m’émeut et me fait dire que j’ai touché juste dans mon travail, c’est lorsqu’un auteur, suite à une observation que je lui fais, me dit : eh bien justement, je me demandais si cela fonctionnait ce procédé. Ou : j’ai ajouté cet élément car on me l’a conseillé mais je n’étais pas sûr... Cela veut dire qu’on a mis le doigt sur quelque chose.
J’ai vécu un moment comme celui-là avec Cathy. Je trouvais qu’il manquait une dimension à la deuxième partie du roman dans sa toute première version. Quand elle m’a dit « Je ne voulais pas que tel personnage prenne le pas sur les autres », j’ai compris. Je lui ai dit : « Il n’y a aucun risque. Et tu ne peux pas affadir volontairement un personnage par crainte de desservir les autres. Ils peuvent tous coexister, harmonieusement. »
Et je crois – mais je ne peux parler pour elle – que cela l’a libérée d’une fausse crainte, et permis de réécrire avec plus de liberté cette partie.
mBS - Aujourd’hui, le roman « Le parfum de l’hellébore » sort en librairie. Comment allez-vous soutenir le premier roman de cette auteure (encore) inconnue ? Comment avez-vous préparé sa sortie ?
> Notre rôle d’éditeur n’est pas seulement d’accompagner l’auteur pendant le travail d’écriture. Mais aussi de se demander comment il va être reçu, de le mettre entre les meilleures mains : libraires, attachés de presse, éditeurs de poche, éditeurs étrangers…
Le roman de Cathy Bonidan a déjà séduit de nombreuses « professionnels » parmi ceux qui l’ont eu en main avant sa sortie – le 12 janvier 2017. Nous croisons les doigts désormais, car la vie d’un livre est aussi plein de mystères – rien n’est jamais écrit par avance. Mais déjà...
France Loisirs l’a sélectionné pour son catalogue,
le magazine Notre Temps pour son Prix des lecteurs…
De bien bonnes nouvelles pour un tout premier roman.
mBS - Un vœu pour 2017 ?
> Oui. Je voudrais que chacun de nous rende au temps de lecture la place que nos smartphones, nos vies pressées, la consommation compulsive de séries TV – souvent très bonnes par ailleurs – lui disputent. Parce que la littérature seule nourrit la vie intérieure avec cette intensité, la littérature seule suspend le temps, la littérature seule nous permet de vivre non pas une ou deux vies, mais un millier. C’est un vœu et une résolution que j’aimerais avoir le pouvoir de prendre pour nous tous.
Propos recueillis par Isabelle de Gueltzl
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très bien. du courage.
@Yannick A. R. FRADIN
Merci pour l'appréciation sur le titre, Yannick et je peux m'associer à ces éloges car je n'en suis pas l'auteur. Il m'a été offert par le "papa de Jeanne" (elle-même assistante de Marie Leroy) qui a appris que nous étions toutes en panne de titre et qui a eu cette idée magnifique ! Je l'en remercie encore aujourd'hui... Amicalement, Cathy.
@PhilippeMangion
Merci Philippe.. Beaucoup d'entre nous partageons votre opinion. Et devant l'immense tâche, et notre "faillibilité", ce sont des petites phrases comme les votres qui rallument la flamme et nous font avancer.
Merci pour cette interview témoignant d'une belle rencontre et d'un beau travail d'équipe :-) Félicitations à Mel, pardon, @Cathy Bonidan pour le travail accompli, à Marie Leroy pour l'amour de la lecture et de l'édition (ainsi que cet appétit qui l'a poussée à venir également goûter à des textes sur mBS), et longue vie à "Le Parfum de l'Hellébore", auquel je souhaite de nombreux lecteurs et une belle visibilité (chouette titre ceci dit en passant !). Et bien sûr, merci à l'équipe mBS, aux auteurs et lecteurs du site !
@PhilippeMangion @Brian B. Merrant
C'est une magnifique formule Brian, écrire est effectivement une extraordinaire histoire d'amour... Si le "retravail" sur le texte s'est fait avec évidence et simplicité, c'est sans aucun doute à Marie et à son équipe que je le dois. Mais comme le dit Philippe, si mon livre a été édité, c'est grâce à monBestSeller, à son équipe et à ses membres... Envoyé par la poste, mon roman n'aurait pas franchi le hall des maisons d'édition, c'est une évidence. Je n'aurais d'ailleurs jamais tenté l'aventure :). Je m'associe donc à vos remerciements en direction des lecteurs du site sans lesquels rien ne serait arrivé... Amicalement, Cathy.
A la lecture de cette interview, je me dis que si ce très beau livre avait été envoyé directement par la poste à un éditeur, il n'y aurait peut-être pas eu cette si belle rencontre, ce coup de foudre et le précieux travail qui a suivi. Cela pour des raisons dont personne n'est responsable, simplement parce qu'il aurait atterri entre les mains d'un sous-lecteur sous-payé, gavé de textes médiocres et fatigué. Je voudrais donc saluer monBestseller et les quelques auteurs de la communauté qui lisent et commentent beaucoup, bénévolement. C'est ce fonctionnement qui a su faire émerger neuf textes de qualité et très divers dans leur thème et leur expression, auxquels le jury a pu consacrer toute l'attention qu'ils méritaient.
C'est en général toujours intéressant de recueillir l'avis d'un éditeur à propos de son travail (ainsi on a l'impression que les portes d'un monde merveilleux s'entrouvrent pendant un instant), mais là... c'est vraiment un très joli retour, très humain, avec une sensibilité et une sincérité étonnantes. C'est beau de voir qu'il peut exister une rencontre forte entre 3 personnes que sont l'auteur, l'éditeur et le texte. Ça a même quelque chose d'émouvant cette alchimie, ce coup de cœur...
A lire tout ceci, j'en suis plus convaincu encore jour après jour : écrire est une extraordinaire histoire d'amour.
Félicitations Cathy Bonidan pour cette aventure, c'est très inspirant. Bonne route !
@Pierrick Blin-Paulin @BOSSY @lamish
C'est effectivement une magnifique aventure que l'édition telle que je l'ai vécue et j'en remercie Marie Leroy.
Grâce à monBestSeller, d'autres membres vont bientôt la connaître et je m'en réjouis pour eux. Je leur souhaite autant de plaisir aux différentes étapes de ce chemin...
( Mais attention, ils devront se méfier des administrateurs du site lorsqu'ils parlent d'une petite interview ;) )
C'est toujours très émouvant de voir un talent reconnu par "les professionnels de la profession". Quand un éditeur et un auteur auto édité cheminent ensemble, quoi de plus magnifique ! Bravo à l'intelligence.
@Pierrick Blin-Paulin. Il s'agit ici de remercier tous ceux qui ont oeuvré pour la naissance publique d'un beau roman. Lamish a fait le premier pas évidemment. Le site l' a mis en valeur et proposé. Marie Leroy a honoré son engagement au nom de La Martinière, prenant un risque non négligeable dans le monde très compétitif de l'édition. Nous sommes à la fois fiers et heureux de ce choix, car il est indiscutable. Nous souhaitons seulement que cette bonne entente perdure au fil des années.