Alors, voilà un livre qui va en faire vaciller quelques-uns. Une sorte de fatwa sur les auteurs (en particulier de best-seller, heureusement pas encore monBestSeller) frappe la France. L’enquête est menée tambour battant pour démasquer le supposé coupable « Le libraire ». Suspense mais aussi émotions, l’enquêteur (le mari d’une auteure en vogue assassinée) mène une double recherche : retrouver le tueur mais aussi mener un combat pour l’amour des livres. Cette traque le conduira loin, sur les dangers de la célébrité littéraire mais aussi sur sa vie personnelle. Drôle et tendu.

En racontant une série de moments marquants de la vie, notamment une scène où le héros est témoin d'un tsunami, le texte est à la fois introspectif et descriptif. Que ce soit face à une vague géante ou lors de réflexions sur son enfance, les sentiments sont décrits avec une sincérité brute et réaliste d'une grande force. Et c'est la force du récit. Le fil narratif semble parfois un peu erratique, sans structure visible passant d’un moment à un autre sans transitions. On se prend alors à manquer de repères dans cette diffusion continue.

Une enfance tragique marquée par la violence familiale, les tensions raciales et une série de traumatismes personnels. Un père distant et parfois violent, et une mère qui lutte pour garder le contrôle.. Une maladie de peau en plus. C'est presque trop. Pas un répit. Absence de moments de légèreté ou d'espoirs qui pourrait "oxygéner un peu le récit. (Mais cela est tout personnel) Mais bien sûr, le ton brut même cynique fonctionne. L’utilisation de la première personne est essentielle, il est d'une grande justesse , ilpermet une identification qui rend le écit poignant, crédible et universel.. C'est un livre vrai et puissant .

J'aime ce récit inattendu, un récit double et pourtant unique. La partie rêvée est plus réaliste et vraisemblable que la partie réelle. Et l'auteur nous tient en haleine sur le pont entre ces deux récits dont on cherche le lien. IL semble que la partie "historique" soit très documentée et précise (sans s'étaler), ce qui ne nuit en rien à la dimension romanesque qui conduit le récit.

"Humour crash" ne suffit pas à qualifier cet écrit. Smuff-movie, parricide maquillé en scènes de sexe, crimes accidentels ou pas, satyres à la sortie du lycée, massacre sur un tournage de film porno construisent un petit monde clos fondé sur sexe pornographie et hémoglobine. C'est bien, c'est drôle mais c'est bien aussi quand ça s'arrête :-))