L’autrice écrit d’une plume acérée, agile, virevoltante. Cela lui permet de peindre allègrement un enfiévré tableau de vie et d’action et d’en sortir indemne, en apparence du moins. La question serait alors de savoir dans quelle mesure l’on s’investit dans ce que l’on écrit et le corolaire consisterait à mesurer la juste distance que l’on peut mettre entre soi et son écriture… Mais lire un bel échantillon ne suffit pas et, pour l’heure, je n’ai lu de l’autrice que cette nouvelle dont l’épicentre est la célèbre place montpelliéraine. J’espère bien en savourer d’autres avec ou sans barbe à papa, ce qui veut dire que, malgré toutes les éventuelles réserves que je pourrais faire, cette incitation résultant de ma lecture de ce jour est tout à son honneur. Ceux et celles qui écrivent ainsi sur des thèmes drôles, inattendus, quasi surréalistes et de façon aussi primesautière, avec une facilité, soutenue par une culture littéraire distinguée - laquelle pourrait parfois paraître arrogante si elle n’était tempérée par un ton d’humour léger - sont souvent, des personnes plus complexes qu’il n’y paraît et qui s’effacent derrière l’élégante façade de l’écrivain stylé. Elles semblent être les premières à s’amuser de ce qu’elles écrivent et de la manière dont elles écrivent tout en se voilant, en toute légitimité, derrière leurs facéties. J’admets tout à fait cette dichotomie volontaire entre ce que l’on est et ce que l’on dit mais ma saine indiscrétion me pousse à en savoir davantage sur l’être qui écrit autant que sur ce qu’il écrit. C’est pourquoi je lirai les autres textes de Parthemise33 avec, je l’espère, autant de curiosité.
Publié le 24 Avril 2023