Même ceux qui rechignent à lire les histoires à la première personne devraient apprécier cette oeuvre s'ils consentent à faire l'effort de lire au moins jusqu'au tiers du contenu.
Au début, la susceptibilité d'un gamin de 12 ans de Jimmy m'énervait. Pour exemple, sa réaction enfantine quand on lui reproche directement ou indirectement d'être gay. Son répondant type "Ma mère c'est une p***, ma mère c'est une p*** ?!" a failli me taper sur les nerfs, sans parler de son recours facile aux poings ! Non mais sans rire, une simple atteinte à son égo, et il vous tape.
Faut-il pointer du doigt le fait qu'il a réussi trop jeune, l'amour, la violence (merci à sa maman) et l'argent qui lui tombent dessus prématurément ?
En tout cas, au fil de la lecture, on s'immerge de plus en plus : un PDG déchu, son ascension vers une descente aux enfers (qui s'effectue lentement et progressivement, et j'ai aimé), son amitié improbable avec un clodo (qui est d'ailleurs très lucide, intelligent, voire manipulateur malgré sa situation misérable. Ce qui est très paradoxal et ironique, et j'ai adoré !), son entourage disparate (un clodo, une fille légère et bipolaire, un gamin homosexuel riche et refoulé, une grande soeur protectrice. ).
Cependant, de mon côté, il y a des trames que je n'arrive pas à comprendre (Peut-être ai-je lu trop rapidement, ce qui aurait altéré ma compréhension intégrale du récit, ou peut-être n'ai-je tout simplement pas eu assez de jugeote, lol) :
Quelle est la vraie sexualité de Jimmy ? Dans la dernière partie, à qui était finalement le corps tabassé et mutilé que Jimmy a vu dans la vidéo, si ce n'est Jeanne ? Est-ce que cette dernière a vraiment été tabassée, est-ce qu'ils se sont vraiment vus Jim et elle dans leur appartement pour la dernière fois, ou était-ce l'illusion de la démence de Jim (car honnêtement, au bout d'un moment, je ne savais plus distinguer la réalité de ce que Jim croit voir et vivre) ? Est-ce que Ray aurait volontairement fait en sorte de son côté à faire tomber Jimmy bien bas malgré son apparente amitié (question peut-être bête de ma part, mais je me risque à la poser. Quel personnage aussi, ce clodo !) ? Et à la fin, que se passe-t-il vraiment (il meurt, Ray le tue ou il tue Ray ?) ?
Bon, au final, j'ai bien pris du plaisir à le lire (900 pages qui en valent vraiment la peine). Sans les quelques fautes d'orthographe et de grammaire, j'aurais attribué la note de 5.
Merci, Fabrice Nabet, pour cette grosse et magnifique oeuvre relatant l'histoire tragique du Mark Zuckerberg Français ! Au plaisir d'échanger avec vous !
Publié le 03 Octobre 2023
