
Ceci est mon histoire telle qu'elle s'est révélée à moi peu à peu. Chaque date de ce journal est en quelque sorte une lettre que j'envoie à ma grand-mère. C'est une drôle de chose d'écrire à une personne qui ne sait pas lire, qui de toute façon est morte depuis longtemps, alors qu'on est soi-même empêché d'écrire. C'est pourtant ce que j'ai tenté. Où se trouve l'écriture, où se trouve la vie ? Difficile de répondre et peut-être qu'il n'y a pas de réponses, un livre à la recherche d'un abri. Chacune des notes qui le compose représente un pas en avant dans la mise au jour de celui que je suis, qui n'avait pas de place dans mon existence et que j'avais oublié.
Mémé a été un instant mon refuge dans le gouffre du temps, dans la tempête de l'isolement et des mots, avant qu'ils ne m'emportent.
@Mario Fontaine
Je viens de terminer "Lettres à Mémé. Un autisme caché." Une lecture exigeante et enrichissante.
Exigeante car il faut apporter sa propre présence de lecteur dans le flux des discontinuités de forme ou de contenu pour être touché et questionné sur soi-même par votre texte. Ce n'est pas une démarche paresseuse que d'apporter sa propre présence comme lecteur.
Enrichissante, car on est en dynamique de découverte et presque d'apprentissage : découvrir quelque chose de cet autisme caché, apprendre de votre propre vie des éléments qui vous concernent et qui, aussi, concernent ma propre vie, parfois dans un écho proximal dont la proximité, précisément, remue, ma propre vie,
Beaucoup de subtilité, de finesse, de sensibilité, et de maturation dans vos "Lettres à Mémé. Un autisme caché." [vous observerez que je veille, intentionnellement, à employer l'intégralité de son titre en parlant de votre ouvrage].
Page 119 : il me semble qu'une voix de ténor se signale plus par la hauteur de son registre que par ses graves. Mais, à l'oreille d"un enfant... L'important, c'est que ça chante !
Page 64 : "Je dois lutter pour me maintenir vivant à l'intérieur de ce bloc-notes. Il y a une lumière entre les mots."
Je relève aussi une autre pensée, page 70 : "Je voudrais trouver l'état étrange de l'écriture avant qu'elle ne communique quelque chose." Allez savoir pourquoi, cette idée me fait penser à Marguerite Duras.
Bref (!), je termine en vous remerciant pour ce journal, ce témoignage et cette poésie diffuse, variée, qui dit elle aussi quelque chose de cet autisme caché.
Bonne soirée, Mario !
@Mario Fontaine
J'en suis arrivé à la page 110. Nouveau type d'écrit, narratif en forme de récit. Je vous adresse un commentaire quand j'aurai fini ma lecture de votre ouvrage.
Portez-vous bien !
C'est vrai, ce n'est pas une chose facile de parler de soi. Je l'ai fait au début en dehors de toute idée d'un lecteur. Ce qui me donnait une grande liberté, un peu comme quand on écrit dans un journal au jour le jour. On peut tout se permettre. Ce lecteur, cela aurait pu être simplement moi, et encore. Ou alors un lecteur potentiel qui avait très peu de chances de naître un jour. Plus tard, une fois mon travail bien avancé, la pensée m'est venue : "Et si..." J'ai tout repris, cette fois avec le désir de montrer ce que j'avais écrit..
Merci pour vos mots gentils.
Heureux que vous vous soyez lancé dans la lecture de mon texte et que, jusqu'à maintenant, il vous plaise. Que cela fasse écho à quelque chose en vous également. À bientôt.
Vous avez raison : exister en écrivant. C'est ce que j'ai ressenti plusieurs fois en travaillant sur mon texte et en le relisant aussi, pendant des années. Il était devenu peu à peu plus vivant que ma propre vie. Vous utilisez le mot liberté, c'est exactement le sentiment que j'ai eu en rédigeant : découvrir progressivement, ce qui n'était pas gagné d'avance, une liberté d'être et surtout d'aller où bon me semble, grâce aux mots qui pourtant au départ me faisaient très peur, parce que, je crois, je les assimilais à un genre de mensonge. Vous avez vu juste, merci.
Votre commentaire élogieux me rempli de joie. Avant de publier ici, j'étais très loin de savoir quel effet mon texte pourrait produire.
J'ai réalisé après m'être décidé pour le titre que de nombreuses personnes réagissaient à propos du mot "Mémé", qui pouvait paraître pour certains enfantin ou mièvre. D'après moi, cela est dû à la situation géographique : dans le nord de la France, il est très utilisé je pense comme l'équivalent de grand-mère ou mamie. Un peu comme si j'avais écrit : "Lettres à ma Mamie".
Plus au sud, on l'emploie très rarement et il a un sens un peu comique, comme dans l'expression "Faut pas pousser Mémé dans les orties". En dehors du fait qu'on appelait ma grand-mère "Mémé" parce qu'elle avait vécu un temps dans le nord, au moment de choisir un titre, j'ai aimé le mélange de gravité qu'il avait pour moi et d'humour un peu coquin qu'on pouvait lui donner aussi dans ma région. L'idée de faire sourire à propos de quelque chose de profond m'a plu. Dans mon esprit, c'était une sorte de message d'affection pour ma grand-mère, juste entre elle et moi.
Merci pour vos touchants encouragements.
Merci Peggy pour vos conseils, je vais y réfléchir. Je suis moi aussi stupéfait du nombre de lecteurs !
Chaque fois que j'ouvre monBestseller, je me sens comme dans un rêve... :)
@Mario Fontaine
Bonsoir ! J'ai donc mis votre livre dans ma bibliothèque. Je vais pouvoir le lire sans me presser, et je crois que ça conviendra bien.
J'ai lu aujourd'hui jusqu'à la page 29. J'arrive donc au chapitre Un an plus tard.
Ce que je lis me plaît et m'intéresse. Me parle et résonne en moi. Je suis personnellement sensible à ces états dans lesquels présence et absence s'entremêlent, s'échangent, se confondent et s'assimilent l'un à l'autre, presque.
A bientôt, dans quelque temps, d'autres échos de ma lecture de votre "Lettres à Mémé. Un autisme caché".
D'ores et déjà : merci, c'est très enrichissant et j'apprécie beaucoup cette lecture.
@Bonjour Mario Fontaine,
Votre livre est une mosaïque de sentiments. De fugaces introspections et réflexions où votre plume se laisse aller librement au gré de vos pensées qui virevoltent de souvenirs en impressions. C'est poétique et probablement libérateur. Exister d'écrire, c'est inestimable.
@Bonjour Mario. Place 9 et 1346 lectures ! Je suis vraiment ravie pour vous. en souhaitant que vous continuiez à grimper !
Appelez vos enfants ! (je me mêle de ce qui ne me regarde pas ! Tant pis je suis une grand mère. À un certain âge on a tous les droits pourvu qu'ils soient bienveillants !)
Que c'est gentil et rassurant. Je m'inquiétais beaucoup des trois premières pages. Je craignais, qu'en étant trop simples, ou intellectuelles, elles découragent le lecteur. Merci.
Une écriture légère. J'ai été happé par les premières pages. Bravo !
Bonjour Peggy,
Votre commentaire plein de sympathie me va droit au cœur. Oui, l'écriture de ce livre a été une libération : très lente. Pendant de nombreuses années, il a été un compagnon à qui j'ai pu confier les choses que je n'avais jamais dites à personne, ni parfois à moi-même. Mes études, puis mon travail, que j'ai beaucoup aimé, m'avaient permis de m'adapter et de trouver une place dans le monde. Mais une place loin de moi. Mes enfants ont été la chose la plus importante dans ma vie, et ils le sont toujours, même si mes difficultés à être en relation ont fini par nous éloigner, ce qui a été un grand chagrin. Au fond, peut-être, ces pages leur sont destinées.
Votre intérêt chaleureux pour mon texte, et pour ma personne, me touche. Cela ne m'est pas arrivé si souvent. Merci à vous.
Peggy Malleret
@Mario fontaine
Bonjour Mario,
Je fais partie des lecteurs qui ont lu votre livre. Vous posez souvent la question et oui j'étais dans de bonnes dispositions.
Le format lettre ou journal me plaît beaucoup avec de temps à autre juste une ligne.
Vous vous racontez très bien, c'est courageux de se dévoiler ainsi.
Plusieurs phrases sont belles et même poétiques. Je ne les ai pas relevées, d'autres lecteurs l'ont fait pour moi. La plupart du temps ce sont les mêmes.
Vous m'avez donné envie de connaître votre grand-mère qui me fait penser à la mienne mais plutôt côté Méditerranée. Toutes deux ne sont plus de ce monde évidemment.
Malgré tout le mal être que vous avez ressenti, si j'ai bien lu, vous avez fait des études et vous êtes papa.
L'écriture de ce livre vous a-t-il libéré ?
@Mario Fontaine
Merci de votre retour ! Cela me fait très plaisir à moi aussi, et parce que vous avez aimé mon appréciation. Je vous le dis : elle est vraiment sincère, je ne calcule pas. J'aime les lettres depuis toujours, je fais passer leur intérêt avant toute chose. Il y a du bon dans ce que d'autres écrivent, quel que soit le texte, le sujet, la manière. La place que nous avons tous ici est bien sûr importante mais pour moi elle ne reflète pas tout, et il y a aussi beaucoup de monde ! Tout lire est presque impossible, aussi avez-vous bien fait de mettre votre livre en avant car il mérite de trouver sa place.
Pour les corrections, rassurez-vous, il n'y en a pas des tonnes, vous êtes déjà bien là-dessus. Parfois, le flux, l'émotion, font laisser des coquilles, d'où l'importance de se relire, et aussi, de lire les écrivains ! Je relirai votre livre un peu à la fois car je ne me souviens pas des passages, et si vous connaissez le moyen pour que je vous écrive en MP, ça évitera que tout le monde voie que je vous aide à corriger. En tout cas c'est très humble de votre part, cela fait du bien dans ce monde !
"Je savais déjà que je serai toujours seul" Ce n'est peut-être pas une faute mais j'aurais mis serai au conditionnel. Ce serait plus logique.
Autrement, j'ai laissé un avis sur Amazon et je vais acheter votre livre ! En plus il n'est pas (encore)cher.
Cordialement,
L.T
Votre commentaire m'a laissé sans voix. Je l'ai relu et relu, plusieurs fois à la suite. Il m'a laissé bouleversé moi aussi. Je n'aurais pas oser imaginer que quelqu'un me dise un jour ce que vous venez de me dire. J'en rêvais mais je ne pensais pas que ce serait réel. Accepteriez-vous de m'indiquer les corrections auxquelles vous avez pensé, si vous vous en souvenez ?
Pendant plusieurs jours, je me suis demandé comment j'allais vous répondre sans trouver une solution. Alors, je vous dis simplement merci d'avoir été touchée par ce que j'ai écrit et de l'aimer ainsi. Cela a changé du tout au tout ma façon de le regarder et de le lire : mon texte est aimable et je ne le savais pas. Alors que depuis longtemps j'ai arrêté de m'intéresser aux livres, votre commentaire a éveillé ma curiosité sur "Page noire". J'ai envie de la lire à mon tour.
Merci pour la lecture attentive que vous faites de mon texte, et pour vos remarques qui me vont droit au cœur. Que certains passages aient pu vous faire rire m'a beaucoup surpris mais aussi beaucoup plu. Je me suis souvenu en vous lisant que cela avait été mon intention au départ en écrivant les lignes que vous mentionnez, en tout cas essayer un humour grinçant si je peux dire, sans être du tout sûr que cela serait réussi. J'avais hésité à le laisser tel quel. C'est très émouvant de voir qu'un texte dans lequel on est resté immergé des années et des années ait pu toucher quelqu'un. Je n'étais pas certain qu'un lecteur le lirait et encore moins jusqu'au bout.
J'ai eu moi aussi la pensée que ce que ma mère avait pu me dire à certains moments lui avait été conseillé par quelqu'un d'autre, un psychologue peut-être. Comme pour vous, je crois que cela n'enlève rien aux efforts que ma mère a pu faire, de même qu'à ceux de votre mère : c'est aussi de l'amour que de vouloir aimer.
Votre message me donne confiance en moi, votre lecture détaillée et bienveillante aussi. J'aime que vous ayez trouvé de l'impertinence dans mon livre. Je ne me rappelais pas que j'en étais capable, alors que c'est un aspect de la vie et des gens que j'apprécie beaucoup, comme dans votre texte : avoir en soi la possibilité de se rebeller.
Pour corriger ce que vous avez écrit, c'est facile : vous faîtes d'abord les modifications dans votre PDF sur votre ordinateur, en l'enregistrant ensuite comme nouveau PDF, puis vous allez dans "Modifier mon livre" (en haut à gauche de la page de votre livre). Là, on vous propose de remplacer votre PDF, vous chargez votre fichier et vous l'enregistrez en bas de page. Je l'ai fait déjà plusieurs fois, ce qui permet de rectifier les erreurs ou de continuer d'améliorer certaines pages.
Merci encore pour cet échange qui m'a fait du bien et j'espère que, de votre côté, vous poursuivrez votre travail de mise en mots du creux, "cette chose perdue que l'on sent sans pourtant la connaître", mais qu'on peut malgré tout tenter d'écrire.
@MarioFontaine
Il y a d'évidence une parenté entre votre livre et le mien, elle se situe dans les thématiques identiques comme le manque, l'introspection, la maladie, le sentiment de solitude, les chats ! ....
Lettres à Mémé : j'aime bien le mot Mémé, il recèle en lui une proximité affective et toute une série de douceurs de l'enfance. J'aurais aimé en savoir plus sur cette femme qui parlait 6 langues et même ne sachant pas écrire elle devait contenir le monde dans les histoires qu'elle devait vous raconter.
je suis aussi "troublée" si je puis dire par les mots "J'ai perdu quelque chose et je ne sais pas quoi" j'ai écrit la même phrase
Je suis également sensible aux expressions , le sentiment "d'a peu près", "L'être seul de moi" et encore un "abri sonore" et plein d'autres .
L’extrême sensibilité au monde qui vous fait écrivain n'obère pas une lucidité aiguë et impertinente.
Je vous remercie de vos commentaires ainsi que de m'avoir signaler l'erreur de page (que du reste, je ne sais pas comment corriger )
Je vous souhaite une publication prochaine
@T.Guenard
Merci pour votre réponse qui me touche beaucoup. Vous êtes la première personne dont je sais qu'elle a lu mon livre, et peut-être en entier je crois, d'après ce que vous me dîtes. Au départ, je me demandais, dans le cas où quelqu'un l'ouvrirait, s'il irait jusqu'au bout. Je crains qu'il soit assez lourd par endroits, ou difficile d'accès, et j'avais peur de ne pas avoir de réponses ou de commentaires. Mais j'espérais quand même. Vous allez jusque dans les détails de ce que j'ai écrit avec une intelligence, une sensibilité il me semble, qui m'a fait impression. Et vous semblez apprécier ce que vous avez lu. Merci pour cela. Pour les cœurs aussi.
J'ai juste une question : en lisant le livre, vous avez pensé que j'étais une fille ? Ce qui ne me choque pas, celui qui lit imagine les choses telles qu'il les ressent, et tant mieux. C'est simplement que cela a résonné étrangement en moi.
"LETTRES À MÉMÉ - Un autisme caché" est le "Livre le +" du 25 avril. Retrouvez l'article qui vous donnera envie de le lire. N'oubliez pas de laisser un commentaire à Mario Fontaine, c’est pour cela qu'il publie son témoignage sur monBestSeller.