Un titre de livre différent pour sortir du lot. Quand on n’a pas encore un nom en forme d’appât sur la couverture de son livre (vous voyez qui je veux dire…), comment sortir du lot (et gagner le gros !) ? À l’opposé du mode minimaliste des couvertures actuelles, le titre à rallonge, loufoque ou provoc’ serait-il le nouvel eldorado des auteurs pour se faire remarquer ? Et pendant ce temps-là, les araignées tricotent des pulls autour de nos bilboquets (Raphaële Moussafir), La femme parfaite est une connasse (Anne-Sophie Girard), Comment j’ai mangé mon estomac (Jacques A. Bertrand)… Apparemment ça met le lecteur en appétit. Voyez le box office.
Autre genre qui fait recette : les titres en forme de promesse de bonheur. Ce serait même un filon si l’on en croit Eva Illouz, professeure à Jérusalem, qui publie une analyse académique et sociologique du phénomène Cinquante nuances de Grey (E. L. James). Elle affirme que les best-sellers pourraient devoir leur succès à leur propension à traiter des conditions sociales problématiques « qui nuisent à la capacité des individus à poursuivre certaines aspirations, qu'elles touchent à la satiété, au bonheur, ou à la richesse matérielle ». Cette analyse pourrait expliquer certains des titres en haut des charts : Et n’oublie pas d’être heureux (Christophe André), La vie en mieux (Anna Gavalda), L’élixir d’amour (Eric-Emmanuel Schmidt), Vers la sobriété heureuse (Pierre Rabhi)… Le meilleur des mondes c’est déjà pris, mais si votre livre ouvre de tels nouveaux horizons, n’hésitez pas à le dire dans le titre !
Pour les auteurs indépendant, pas d’éditeur pour imposer un titre. À la fois une bonne et une mauvaise nouvelle ! Car l’exercice est difficile. Souvent, l’auteur a mis un titre sur la première page dès le début. Certains en changent au fur et à mesure de l’écriture. Quoi qu’il en soit, le secret, c’est d’en faire un vrai exercice de recherche et d’y passer du temps. Alors, un bon titre, comment on le trouve ? Des pistes pour chercher (et trouver !) un titre accrocheur, révélateur, vendeur… dans notre prochain article conseil.
Isabelle de Gueltzl
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Je suis bien d'accord avec le fait que ce sera soit le titre soit la couverture qui attirera un lecteur potentiel à empoigner votre livre pour en lire la 4eme de couverture. J'ai moi-même été confronté à ce dur dilemne pour Tempus Mortuorum. Je souhaitais un titre cohérent avec le contenu, mais je voulais à la fois pouvoir accrocher les amateurs du genre mais également les autres. Pour satisfaire les premiers, c'était facile, il suffisait d'inclure un des mots magiques "mort" ou "zombie" mais c'était prendre le risque de refroidir les autres. Ne pas utiliser un de ces mots c'était aussi m'exposer à ce que les puristes passent à côté. J'ai finalement opté pour une sorte d'entre deux avec un titre en latin (accompagné de sa traduction), en espérant que cela attiserait peut-être un peu plus la curiosité du lecteur plutôt que de le décourager. Pari réussi ?...
J'avais été intriguée par le titre du premier livre de Marie Neuser, qui publie dans quelques semaines son 4 ème roman : "Je tue les enfants français dans les jardins". Ça a été un véritable coup de coeur, mais je pense que sans ce titre particulier, je ne l'aurai probablement même pas ouvert.
Comment Charlotte De Garavan, un titre à rallonge me fait plutôt fuir...
Mais je suis bien d'accord que le titre est extrêmement important. Je me rappelle d'un roman que j'avais débuté via un blog et que j'avais intitulé "Deux idiotes pour un connard". Résultat : je n'avais jamais eu autant de lectures... Est-ce l'utilisation d'un mot choc (connard)? Le contenu de ce début de roman était pourtant fade, mais il a succité plus d'intérêt que tous mes autres romans, qui eux, ont de petits titres très simples.