
Comment sortir du chaos des origines si ce n’est par le mythe ?
Gabriel rejeté par ses parents, rejeté par le monde, grandissant entre les murs d’un monastère. Gabriel pas tout à fait incarné (car n’est-ce pas l’amour de la mère qui incarne l’enfant ?) doit vivre, cependant, comme tout un chacun. Vivre ou naviguer en eaux troubles. Avec « Gabriel est parti » Gabriel Monestier rejoue à son échelle la genèse de tous les récits humains, dans ce qu’ils ont de plus brut, de plus archaïque, de plus universel.
Le mythe, c’est ce que l’individu écrit pour réparer ce que sa lignée n’a pas su dire.
Qui est Gabriel Monestier ? Il glisse entre les voix, il existe sans s’imposer, et pourtant il est là. Il est une présence dans l’absence, un éclat dans le tumulte. On murmure son nom. Il dérange et il inquiète.
Né à Toulon, Gabriel Monestier a été enseignant puis journaliste. Gabriel est parti est son premier roman.
J’ai tout d’abord apprécié votre façon d’écrire dans laquelle la langue est connue, maîtrisée. On sent que chaque terme a été soigneusement choisi, ce qui donne un texte précis, solide, avec une belle musicalité. Vous avez trouvé également un style de narration : un tempo profond et qui s’étire, ce qui convient à votre récit tout en introspection. Quant à vos personnages et leur trajectoire : eh bien, ce sont de belles trouvailles. Vos personnages sont forts (car d’une extrême fragilité), ils interpellent par leur côté sombre, leurs plaies, leurs tentatives pour échapper à leur destinée. C’est vraiment un beau roman, un grand livre. Bonne chance à votre livre : il mérite mieux que l’autopublication numérique !
J’ai beaucoup aimé certains personnages. Les moines, tout d’abord, grâce auxquels on explore de vraies profondeurs. Edmond, ensuite. Plus l’Edmond, cet homme très classe, très XIXe, que celui de la fin, et Baptiste, pour terminer. Enfin, la plume est belle dans les descriptions, même si elle n’est pas assez “habitée” par les sentiments et les pensées de l’auteur, à mon goût.
Votre texte est un bon sujet de débat. La réflexion esthétique est complexe donc intéressante. Ma proposition : un style brillant, le souci de belle forme, une écriture associative à tous crins, priorité donnée à la suggestion du sentiment, à l’état affectif complexe, aux émotions.
C’est pour cela qu’il le publie sur monBestSeller