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Le 20 sep 2021

QUI EST LE PREMIER AUTEUR DE L’HUMANITÉ ?

130 millions. C’est, selon Google, le nombre de livres uniques que l’humanité a produit et conservés depuis l’antiquité à aujourd’hui. Bien sûr, chaque jour, de nouvelles œuvres littéraires publiées viennent se rajouter à ce nombre. Évidemment, cela ne tient pas compte de tous les auteur(e)s comme vous et moi qui publions nos écrits sur Monbestseller.
Enheduanna est la fille d'une prêtresse sumérienne, reconnue comme premier poète  de l'humanité (Marina Martin Concept Art| Illustration)Enheduanna est la fille d'une prêtresse sumérienne, reconnue comme premier poète de l'humanité (Marina Martin Concept Art| Illustration)

Vous êtes vous déjà demandé qui a été le premier être humain à avoir créé une œuvre littéraire ?

Je ne parle pas ici bien sûr d’écritures administratives ou comptables dans lesquelles les scribes égyptiens excellaient mais bien d’œuvres de créations.
Je l’ai découvert lors de l’écriture de mon premier roman « Les Veilleurs ». Pour mon intrigue, j’avais dû faire beaucoup de recherches historiques. Et c’est lors de ces « fouilles » sur internet et dans plusieurs ouvrages historiques que je l’ai rencontré.

Son nom était Enheduanna et c’était une femme. C’était une prêtresse sumérienne ayant vécu au XXIII siècle avant J.C. Le pays de Sumer se situait dans la région de l’actuel Irak. Parmi ses œuvres, on compte 42 poèmes, dont 3 hymnes religieux, dédiés à la déesse Inanna. Tous ses textes sont en langue sumérienne et en écriture cunéiforme, la plus ancienne forme d’écriture connue. En voici un extrait :

« Dame de tous les pouvoirs divins, lumière resplendissante, femme vertueuse habillée de rayons, chérie d’An et d’Uras ! Maîtresse du paradis, au grand diadème, qui aime la belle coiffure convenant aux hauts offices de la prêtresse, qui détient tous ses sept pouvoirs ! Ma dame, vous êtes là gardienne des grands pouvoirs divins. »

Certains auteurs pensent que ses poèmes sont à l’origine du « Cantique des cantiques » de la Bible, qui n’en serait qu’une réécriture.
Dans l’extrait suivant, on y découvre une écriture érotique sacrée, où la sexualité est entièrement libre, sans connotation de pêché, mais au contraire, pur symbole de vie :

« Quand pour le taureau sauvage, pour le Seigneur, je me serai baignée,
Quand pour le berger Dumuzi je me serai baignée,
Quand avec … j’aurai paré mes flancs,
Quand avec de l’ambre j’aurai enduit ma bouche,
Quand avec du khôl j’aurai peint mes yeux,
Quand de ses belles mains, mes reins auront été pétris,
Quand le seigneur, étendu au côté d’Inanna, le berger Dumuzi,
Avec du lait et de la crème aura lissé le sein,
Quand sur ma vulve, il aura posé sa main,
Quand comme son vaisseau noir il l’aura …
Quand comme son vaisseau étroit il l’aura …
Quand sur le lit il m’aura caressée,
Alors je caresserai mon seigneur, un doux destin je décréterai plus lui. »

Enheduanna fut donc la première personne recensée de l’histoire de l’humanité à utiliser l’écrit pour faire de la littérature, avec sa propre vision du monde et sa propre voix ce qui fait véritablement d’elle une auteure à part entière.

Qu'en est-il des romans ? Le premier roman de l’histoire a été écrit par une femme : une noble japonaise, Murasaki Shikibu,

Qu'en est-il des romans ? Le premier roman de l’histoire a aussi été écrit par une femme,  une noble japonaise, Murasaki Shikibu. En l’an 1007. Ce dernier, appelé « The tale of Gengi », raconte l’histoire d’un prince en quête d’amour et de sagesse.

On peut également noter, que l’auteur(e) qui détient le record du nombre de romans écrits est … une femme. Dame Barbara Cartland (1901-2000) a en effet publié 723 romans dans sa vie. Ses livres sont vendus à plus de 1 milliard d’exemplaires en 36 langues, faisant d’elle le romancier best-seller de tous les temps.

Et si vous vous demandez quel est le plus grand best-seller de l’histoire, il s’agit de la Bible, entièrement écrite par … des hommes !  (Cherchez l’erreur !)

Il me semblait intéressant et important de faire un petit focus sur ce ces faits historiques. Je tenais à travers ce petit article à rendre hommage à toutes les auteures de monBestSeller qui sont toutes de dignes descendantes littéraires d’Enehduanna, grande prêtresse de Sumer et première auteure de l’histoire.

 

Mark Miller

 

 

 

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10 CommentairesAjouter un commentaire

Merci de m'avoir instruite sur le sujet.
En plus, ça fait plaisir de savoir que ce sont des femmes qui ont marqué leur temps.

Publié le 24 Octobre 2021

@GCavion
Merci pour votre commentaire.

Publié le 29 Septembre 2021

@Catarina Viti
Bonjour et merci pour votre commentaire. En ce qui concerne l’identité de ce premier auteur de l’humanité, je me réfère à ce qu’en on déduit les chercheurs, archéologues et historiens selon les découvertes qui ont été faites. La civilisation sumérienne est la plus ancienne connue à ce jour. Ils sont à l’origine de l’écriture, de l’astronomie, des mathématiques et bien d’autres choses. Quand à la place de la femme dans leur culture elle était effectivement très importante car synonyme de fertilité comme la terre. La encore je ne me réfère qu’aux traces laissées par eux et repris par les historiens. Je n’ai pas voulu faire lien direct avec Madame Cartland. Je trouvais juste intéressant que 3 femmes soient au cœur des premiers écrits (auteur, premier roman et plus grand auteure de best seller). Il s’agit d’une simple constatation et je voulais en faire part à travers de cette rubrique.

Publié le 29 Septembre 2021

@Mark Miller, merci pour cet article, court mais intéressant, format parfait pour ce genre de petites parenthèses historiques !

Publié le 29 Septembre 2021

Si pour vous exprimer un avis divergent est polémiquer cette conversation n'a évidemment pas d'objet. J'ai cru lire péché associé avec sexualité. Puis bible avec masculinité. Si les sacrifices humains ne faisaient pas partie de l'union sacrée alors... bref. Je vous laisse à vos convictions et vos "recherches".

Publié le 23 Septembre 2021

@Yvar BREGEANT
Les sacrifices humains ne sont pas attestés chez les sumériens. Le rituel du Hieros Gamos ou « mariage sacré » avait pour but de reconstituer l’accouplement de la déesse Innana et du dieu Dumuzi afin de célébrer la fertilité de la terre ( et de la femme )
Dans cette reconstitution, c’était la grande prêtresse qui s’accouplait avec le roi, celle-ci étant donc le second personnage le plus important du royaume juste après le roi. Lors de cette de fête, il n’y avait pas de sacrifice humain. Par ailleurs, il n’est nullement question dans ma tribune de péché concernant le sexe à travers la Bible, livre que je connais d’ailleurs très bien. Je ne flatte en aucune manière la féminité mais rappelle juste qu’il fut un temps où pour certaine civilisation la femme était mise en avant et hautement considérée ce qui disparu petit à petit avec l’avènement du christianisme. Ma tribune n’avait pour but que d’indiquer que le premier auteur de l’histoire était une femme sumérienne et grande prêtresse. Il n’y a vraiment pas de quoi polémiquer.

Publié le 23 Septembre 2021

Bonjour, monsieur Miller. Après lecture de votre article, je reste, disons, comme deux ronds de flan...
Pas mal de choses ont été dites à propos de En-hedu-Ana, pas mal d'hypothèses surtout (on s'en doute), notamment celle faisant de "En-hedu Ana" un nom générique relié à un dieu, comme cela se pratiquait à Sumer en ces temps.
Je crois qu'il est un peu hasardeux d'attribuer à l'esprit de l'Antiquité les tocades du monde moderne dont fait partie le culte de la personnalité.
Ce que l'on découvre, en revanche, c'est que dans l'équivalent de temples où la présence de l'homme était proscrite, de nombreuses femmes ont tenu la fonction de scribes. Et ce que l'on a compris, c'est que la fonction de l'écriture, et la genèse des écrits étaient loin d'être ce qu'elles sont devenues chez nous depuis la fin du Moyen-âge.
Brèfle, de "En-hedu-Ana" à Barbara Cartland, il n'y a pas qu'un pas à franchir.
Et je n'ai jamais eu l'impression que la femme à l'époque du Roi Sargon était le "centre de tout" à moins de donner au terme "femme" un sens autre (hermétique)...
Je ne faisais que passer... je vous jure, je repars illico. Bien l'bonjour & bonne continuation.

Publié le 23 Septembre 2021

Les grandes prêtresses qui célébraient selon vous, "la vie" étaient les mêmes qui officiaient aux sacrifices humains et sacrifices d'enfants aux divinités qu'il s'agisse un peu plus tard d'Anat ou plus tard encore de Moloch.
Je suis assez curieux de voir votre réaction si ladite prêtresse venait chercher votre enfant pour l'immoler. Sans doute vous recontextualiseriez votre point de vue.
Dire que la sexualité est un péché, si c'est là le point de vue courant véhiculé par l'Eglise, n'est absolument pas celui des textes, la symbolique de la prise du fruit de l'arbre n'ayant jamais été un soi-disant péché de chair, mais un acte de rébellion. Le premier couple était marié et devait fonder une famille en prenant du plaisir dans sa sexualité. Vous ne les avez donc pas lus.
Vos recherches ne doivent pas véhiculer des idées reçues tout en flattant la féminité pour mieux être acceptées mais s'en tenir aux faits en les inscrivant dans leur réel contexte précis.
Ceci dit, votre tribune est très intéressante car elle a le mérite d'attirer l'attention sur une civilisation qui a grandement influencé toutes celles qui l'ont suivi.
Amicalement
Yvar

Publié le 23 Septembre 2021

@Michel Canal
Effectivement. Les femmes, jusqu’à il y’a peu de temps, n’avait pas leur mot à dire et encore moins à écrire. Heureusement que cela a changé. J’invite vraiment tous les lecteurs et lectrices sur Monbestseller à étudier la civilisation sumérienne qui est fascinante et où la femme était au centre de tout.

Publié le 23 Septembre 2021

Merci pour cet article @Mark Miller. C’est toujours un plaisir d’apprendre, et d’en apprendre sur les femmes écrivains, que l’on a, sauf quelques exceptions, surtout laissé prospérer et s’affirmer au 20ème siècle.
Je suis béat d’admiration devant la production littéraire de Barbara Cartland.

Publié le 22 Septembre 2021