Léa apprécia la fraîcheur du hall de l’immeuble quand elle poussa la porte cochère. Il lui restait encore trois étages à monter avant de pouvoir aller se rafraîchir sous la douche.
Arrivée au palier entre le deuxième et le troisième, elle entendit une bordée de jurons :
— Merde de merde. Putain de clef.
Bien qu’elle n’ait guère eu jusque-là l’occasion de discuter avec lui, elle reconnut la voix de son voisin. Plutôt sexy, le mec, pense Léa.
— Eh bien, monsieur, vous devez être très en colère pour jurer comme un charretier. Que vous arrive-t-il, dit-elle en fouillant dans son sac à la recherche de son trousseau de clés.
— J’ai cassé ma clé et je ne peux plus rentrer chez moi.
— Il ne vous reste plus qu’à faire appel à un serrurier. Mais attendez, j’ai peut-être… Non, rien, dit-elle en se ravisant.
— J’y ai bien pensé mais mon téléphone est déchargé !
— La totale quoi ! Venez chez moi, vous pourrez prendre mon chargeur, dit-elle en ouvrant la porte. Tenez, il est là sur le guéridon. Je vous laisse, je vais prendre une douche et enfiler une tenue plus légère.
Plutôt sexy ! pense Léo qui l’a suivie. Resté seul, Léo regarde Léa s’éclipser dans sa tenue de businesswoman et se connecte aux pages jaunes.
Quand elle revient, Léo lui dit qu’un artisan viendra demain matin à 9 heures.
— Il me reste à trouver un restau et un hôtel pour la nuit.
— Si vous aimez la cuisine asiatique, vous pouvez dîner avec moi. Je ne débrouille pas trop mal, ma grand-mère était vietnamienne. Et puis vous pouvez aussi dormir sur le canapé comme cela, vous serez à pied d’œuvre quand le serrurier arrivera.
Comment dire non, quand la femme en face de vous vient d’apparaître dans un déshabillé vaporeux, plus que suggestif ?
— Si vous voulez prendre une douche pendant que je me mets à la cuisine, ne vous gênez pas.
— Mais je n’ai rien pour me changer !
— Alors là, je ne peux rien pour vous… ou alors, dit-elle en sortant un drap d’une armoire, tenez ! prenez ça. Vous trouverez dans la salle de bain des épingles pour le fixer comme une toge romaine.
Le dîner est excellent.
Léo est confortablement calé sur le canapé tandis que Léa est en face de lui dans un fauteuil. Les pans de son déshabillé ne cachent plus ses jambes parfaites. Cela ne semble pas gêner la jeune femme qui ne manque pas de lui offrir aussi une vue magnifique sur son décolleté chaque fois qu’elle lui sert du thé au jasmin.
Il en est d’autant plus troublé qu’il constate que si sa toge dissimule son physique, elle ne cache pas son mental… et les effets de son excitation. Surtout qu’il voit bien que le regard de Léa semble se porter souvent sur cette partie de son anatomie.
Pour le dessert, elle a préparé deux coupes avec deux boules de glace sur lesquelles elle a planté une cigarette russe. Léo pense immédiatement à la forte connotation érotique de ce qu’elle lui tend, il y voit un signe d’autant plus que Léa est venue s’asseoir à côté de lui sur le canapé… près de lui… tout près de lui… tout contre lui.
* * *
Il est huit heures quand Léo sort de son sommeil. Léa, la tête appuyée sur sa main droite, le contemple.
— Tu sais tu peux peut-être décommander le serrurier, car je viens de me rappeler que j’ai un double des clés de ton appart’ que m’avait donné l’ancien propriétaire. Tu n’as pas changé la serrure ?
— Non. C’est étonnant que tu n’y aies pas pensé plus tôt.
— Il arrive que la mémoire ait des défaillances sélectives. Ça doit s’appeler un acte manqué ? Tu regrettes ? Tu n’as pas passé une bonne nuit ?
— Manqué ou volontaire ?
— Oh pour qui tu me prends ? dit-elle d’un ton faussement offusqué. J’ai dû être troublée quand je t’ai vu désemparé sur le palier.
— Finalement ; j’ai bien fait de dire au serrurier que je le rappellerai. Remarque que moi aussi je viens de penser à un truc : la clé cassée c’est un souvenir d’enfance que je garde comme un gri-gri dans ma poche. La bonne clé est dans mon autre poche.
— C’est un acte manqué ?… ou volontaire ?
— Oh, pour qui tu me prends ? Quand je t’ai entendue monter, j’ai dû être troublé.
Ni Léa ni Léo ne sont dupes.
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
@nathalieT
Merci de votre commentaire. J'enlèverais bien cette phrase mais je ne sais pas comment rectifier mon texte...Je suis un peu novice sur MBS..
Encore merci,
N. BILBEAU @LePère Noël n'est pas une ordure
@Noël Bilbeau,
Bonjour, je suis d'accord avec Maureen Hann, la dernière phrase est de trop. Sympa comme nouvelle.
Amicalement,
Nathalie Twardowski
@Maureen Hann
Merci de votre remarque. J'avais compris à demi-mot que la chute était superflue. Comme je l'ai écrit à Antall, j'en ferai peut-être une nouvelle plus longue et je tiendrais compte de votre suggestion.
@Noël BILBEAU
Merci pour votre éclairage.
Je la trouvais peut-être de trop pour avoir déjà compris cela dans le texte. L'implicite est bon parfois car le lecteur effectivement aime à s'imaginer... Ici il s'agit plutôt de quelque chose que l'on a déjà compris en lisant votre chute.
Je ne sais pas ce qu'en pense les autres lecteurs ?
Amicalement
Maureen
@SABRINA RACHEL CATHERINE MITITIERI
Heureux de vous avoir fait passer un bon moment.
@ANTALL
Merci de votre commentaire constructif.
J'ai vu que vous aviez l'expérience de l'écriture et je pense que vos remarques sont pertinentes.
Comme je souhaite utiliser cette intrigue pour une nouvelle un peu plus étoffée, je ne manquerais pas de suivre vos conseils et d'essayer d'améliorer mon texte à la lumière de vos remarques.
NB
@Maureen Hann
Merci de votre gentil commentaire. j'ai voulu insister sur le fait que tous les deux avaient bien compris que leur aventure était le fruit du hasard mais que chacun avait manipulé l'autre tout en se faisant manipuler lui-même.
Peut-être devrais-je réécrire la dernière phrase si elle n'est ps suffisamment explicite?
Qu'en pensez-vous?
Bon moment partagé.
@galodarsac
Merci pour vitre commentaire.
N. bilbeau @ Le Père Noël n'est pas une ordure
Bonjour. Je trouve l'histoire mignonne mais plombée par des dialogues ratés. Mais alors VRAIMENT ratés. Chez AB productions, vous feriez un tabac. Dès les premières répliques, c'est simple, j'ai cru à une parodie ! Du coup, l'ensemble reste très naïf. On sent que vous manquez d'expérience. Jouer sur les non-dits, les sous-entendus donnerait une autre dimension au récit.
Et puis vous décrivez trop. La tension sexuelle est digne d'un épisode de Oui-Oui. Par exemple, au lieu de "pense à la forte connotation érotique de ce qu'elle lui tend", faites-nous ressentir cette connotation par le biais de gestes discrets, de regards, d'hésitations, de bafouillages, de jeux de mots, etc... Pour cela, nous devons ressentir de l'empathie pour vos personnages (au moins l'un des deux) auquel on pourra s'identifier. Là, vous devez amener le traitement des personnages et non pas le survoler. Ils n'ont pas suffisamment de personnalité, de caractère. Pas la peine d'en tartiner des paragraphes, on peut expliquer cela en une ligne ou deux. Ainsi, les personnages trouvent du relief et il est plus facile pour le lecteur de s'identifier, de rire ou d'être ému de leurs réactions.
En résumé, je trouve que le fond est excellent. Manque la forme.
Amitiés
Norin
@N.Bilbeau
J'ai bien aimé la chute, bravo pour ce texte sympa à lire. Non contraignant.
Si je peux me permettre, que vouliez vous faire ressortir avec la dernière phrase de votre texte?
Amicalement
Maureen
Très sympa
Charmant et très bien amené !