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Le 19 déc 2023

Erotisme… Genre littéraire ou particularité à préciser  ? Le journal de Gwen A. Elle

Certains livres sont rebelles au classement. Genre, sous genre, catégorie… Mais le choix devient épineux quand le texte est érotique. D’ailleurs, à partir de quoi est-il plutôt érotique que pornographique ? Dans une société où tout objet doit être étiqueté pour le confort du consommateur, il n’y a plus seulement de « roman érotique », mais de la romance contemporaine, de la new romance, new adult, de la littérature LGBT, du roman lesbien, des pratiques anales, des fables érotiques, du témoignage libertin… Le sexe est dans tous ses états, et le lecteur a le droit de savoir ; et Gwen, notre auteure novice, s’arrache les cheveux  !

 

Toujours à la découverte de ce monde mystérieux qu’est celui de l’écriture, je me retrouve aujourd’hui à la conquête de celui de l’autoédition ! Forcément, je me heurte à de nouvelles questions (problématiques) bien compliquées.

 

Laissez-moi vous expliquer.

Mon livre « Fantasmes et contes sans fée » propose au lecteur de vivre différentes situations érotiques à travers 8 nouvelles débordantes de passion. Mon but était de réussir l’exercice ardu d’écrire des histoires érotiques passionnées pleines d’émotion.

J’aurais pu tourner autour du pot, chercher des justifications, faire de la poésie, éviter les descriptions… Mais j’ai préféré être claire, précise, délicate malgré tout, et j’ai essayé de donner au lecteur ce que je suppose qu’il aime lire.

Parce que si mes histoires doivent d’abord me plaire, elles doivent également conquérir mon lectorat ! J’ai compris que mes lecteurs attendent de vraies histoires (pas uniquement des scènes chaudes), qui les fassent rêver, et les transportent jusqu’à la jouissance.

 

Aujourd’hui donc, je suis en pleine réflexion : lorsqu’un livre contient des scènes érotiques explicites, l’auteur se doit de le signaler. D’accord. Mais cela ne me révèle pas sur quels critères je dois classer mon livre ! Ni comment en déterminer le genre !

 

Alors, voici mes épineuses questions ;

Que dois-je faire de mon livre ? Où le classer ? Dans quelle rubrique ?

 

C’est un fait : chacun a son idée de ce qui entre dans le cadre de la pornographie et dans celui de l’érotisme. De même, entre les deux, chacun place ses propres limites. L’enjeu est donc de réussir à faire de scènes chaudes, voire pornographiques, de la littérature, mais également à savoir déterminer le genre auquel ces textes appartiennent !

 

D’un côté, les moins de dix-huit ans ne sont pas autorisés à accéder à certaines rubriques (même si la plupart ont déjà bravé cette interdiction), de l’autre, les esprits chastes répugnent à tomber sur une scène à laquelle ils ne seraient pas préparés ! Il faut donc que le lecteur soit averti.

 

Il est reconnu que l’érotisme a plus d’intérêt quand il s’inscrit dans d’autres genres. Et cela ne facilite pas la tâche du classement ! Comment ranger les textes si ceux-ci ne contiennent que quelques scènes ? Classer un texte dans le genre érotique uniquement pour quelques passages osés est une erreur. Si ce texte est avant tout un polar ou de la science-fiction, non seulement, il n’y serait pas à sa place, mais, de plus, ce mode de classement ôterait tout effet de surprise !

C’est d’ailleurs exactement le même problème pour tous les genres. Faudrait-il classer un texte dans la catégorie action quand il n’y a que quelques scènes, même très violentes ?

Si les scènes torrides ne servent qu’à agrémenter ou à pimenter des histoires… En classant le texte dans le genre érotique, on rate des lecteurs qui auraient pu être conquis ! Et l’on court le risque de décevoir un public qui y trouvera trop peu de stimulation.

 

La littérature érotique évolue au fil du temps. Et il existe aujourd’hui de nombreuses catégories de « romans érotiques » : romance contemporaine, new romance, littérature LGBT, libertine…

Mais quels sont leurs critères de classement ?

Le new adult par exemple est parfois hot, parsemé de scènes très explicites !

 

Mais attention ! Le lecteur est exigeant : il veut le beurre, l’argent du beurre, et même le cul de la crémière. Il ne se laissera pas embobiner si le texte ne rentre pas dans le cadre de ce qu’il cherche !

Cependant, si le lecteur a autant de choix en ce qui concerne le genre érotique, c’est sans doute qu’il y a un « besoin » à combler. La littérature érotique a donc de beaux jours devant elle !

 

 

 

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@Eros Walker

Merci pour cette intervention ! Comme vous avez pu le constater, je peine parfois à avoir des retours !
Je me suis posé la même question : les scènes érotiques sont-elles nécessaires ? La réponse est souvent non. Et devoir classer son roman dans cette catégorie risque de faire perdre des lecteurs ! Je pense que c'est à l'auteur de choisir ce qu'il a envie d'écrire... Au risque de décevoir son lectorat...
Encore merci pour votre intervention.
Gwenn A. ELLE

Publié le 26 Février 2024

@Gwenn A. Elle : J'adhère assez à votre analyse, en particulier lorsque vous écrivez "Il est reconnu que l’érotisme a plus d’intérêt quand il s’inscrit dans d’autres genres". C'est tout à fait ma démarche et même pour mon dernier roman (un polar) qui n'est pas classé "+18", où les rares scènes de sexe ne sont pas explicites, on m'a demandé en quoi elles servaient l'intrigue.

Publié le 25 Février 2024

@lephilosophe

Bonjour, je crois que ceux qui s'y consacrent uniquement ont quelques soucis.... Mais surtout ce n'est pas le sujet de ma tribune...
Merci pour votre participation à mes réflexions. Passez de joyeuses fêtes !
Gwenn

Publié le 23 Décembre 2023

Pour ma part, je pense que la sexualité est une partie importante de la vie, mais je ne vois guère l'intérêt de se consacrer uniquement à ce point de vue.

Publié le 23 Décembre 2023