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Le 19 sep 2024

Nouvelles brèves du Cosmos

Dans les immensités cosmiques, en banlieue de la Galaxie #BoůK, existe un système étrange appelé le Système Livresque. Ce système, entouré de matière noire, épais et mystérieux, est composé de trois planètes : la planète NǾvis, la planète ArtisẫnaX, et la très convoitée planète Édiωon. Chacune a ses particularités et ses habitants uniques. Tout ce petit monde gravite autour de la Terre, où se trouvent les observateurs silencieux de ce ballet cosmique, j’ai nommé les lecteurs.
Tribunes monBestSeller : Nouvelles brèves du Cosmos

La Planète Terre

Au centre du Système Livresque, la Terre est le lieu mythique où rêvent d’atterrir les auteurs de tout l’univers. C’est ici que se trouvent les lecteurs, les critiques et le succès tant convoité. Les habitants des différentes planètes la scrutent avec obsession, mais peu parviennent à y poser pied durablement.

Chez les Terriens existe une croyance fortement ancrée : "Le lecteur est roi". C’est lui, le lecteur (une espèce bizarre, en voie d’extinction), qui décide de la vie ou de la mort des livres. Et souvent, les peuplades des trois planètes (surtout deux sur les trois) ont tendance à oublier cette dure réalité terrestre. Pouce en haut, le livre passe et avance vers les Champs Elyséens. Pouce en bas, et c’est le Pilon.

 

La Planète NǾvis

La planète NǾvis est un amas chaotique de textes flottants, sans véritable structure. Elle se situe à "gauche" de la Terre. Le sol, composé de tous ces textes, est fort instable. Parfois, il arrive qu’on marche sur l’un d’eux et l’on s’enfonce si profondément qu’on se retrouve de l’autre côté de la planète. On a alors la tête à l’envers, ce qui n’est pas pratique pour continuer sa progression. Certains de ces livres sont des trous, d’autres des trempolines ou des toboggans, des tunnels, des terrasses.... Bref, on avance sans savoir. Les habitants, appelés les NǾvissiens, sont des êtres assez rêveurs et totalement dispersés. Ils ont chacun leur rêve littéraire, mais, la plupart du temps, ils pédalent dans la semoule, croyant que publier un texte suffit à faire d’eux des écrivains reconnus.

Nombreux sont les NǾvissiens à se croire seuls sur la planète, premier conquérant attendu par une foule en délire. Ils en oublieraient presque qu’ils sont bientôt 15 millions à avoir le même rêve. Ils en oublieraient presque qu’il y a plus de NǾvissiens dans le Système Livresque qu’il n’y a de lecteurs sur la planète Terre. Erreur de jugement ? Amnésie sélective ? A cette heure, personne n’a de réponse.

A quelques exceptions près, les NǾvissiens, assez évanescents par nature, ne semblent pas comprendre qu’il faut plus que la seule publication d’un texte sur leur planète pour capter l’attention des lecteurs de la Terre. Ils oublient résolument que leurs premiers lecteurs se trouvent précisément sur la planète NǾvis, leur planète fragile écosystème dont ils sont les principaux acteurs.

"Pédalons les uns avec les autres, les uns pour les autres" Précepte extrait du Grand NǾvis BoůK, dit aussi "Ze Holi BoůK".

Pourtant, il est une évidence que la planète NǾvis étant à propulsion humaine, elle ne peut se maintenir en orbite autour de la Terre, et tourner sur elle-même, qu’à partir du moment où tous les NǾvissiens pédalent ensemble et de concert.

Comme c’est loin d’être le cas, la planète NǾvis part en vrille, elle s’enfonce, rétrograde. Certains NǾvissiens, ne parvenant plus à être retenus au sol par la force d’attraction, sont éjectés de la surface de la planète, et dérivent pitoyablement dans les profondeurs cosmiques obscures zé glaciales.

 

La Planète ArtisẫnaX

En opposition à la planète NǾvis, la planète ArtisẫnaX (qui se trouve à "droite" de la Terre) est mieux structurée, bien que froidement instable. Les habitants, les ArtisẫnaXiens, sont convaincus que grâce à leurs procédures méticuleuses et à leur organisation ils parviendront à conquérir la planète Édiωon [terre des Germanopratins], ou même à détruire sa population pour s’y installer.

Pour la plupart, les ArtisẫnaXiens pensent que tout est question de méthode et de discipline. Ils suivent des règles, rédigent des manuels et sont persuadés que cette approche leur permettra de conquérir le marché littéraire.

Si certaines contrées de la planète ArtisẫnaX sont de plaisantes prairies, l’essentiel de cette planète est entièrement construit [genre Silicon Valley]. Ce sont généralement des villes très bien organisées, rationalisées. On y trouve, où que l’on soit, des plateformes de travail, où tous les ArtisẫnaXiens suent à grosses gouttes pour faire "monter leurs livres".

Comment faire "monter son livre" ?

Les livres sont posés au sommet de pisvis [espèces de pistons qui peuvent soit monter/descendre comme un piston, soit monter, comme une vis sans fin, jusqu’à atteindre un niveau optimal]. Quand le pisvis atteint le niveau optimal, un bras mécanique récupère le livre arrivé à sa hauteur et l’insère automatiquement dans un tube pneumatique qui le propulse vers la Terre [là où sont les lecteurs]. Pour que le pivis arrive au bras mécanique, ArtisẫnaXien doit pédaler comme un malade pour éviter au pivis de repasser en mode piston et redescendre, ce qui arrive fréquemment. On dit à ce moment-là que ArtisẫnaXien yoyotte.

 
La Planète Édiωon

La planète Édiωon, habitée par les Germanopratins est une toute petite planète de 28,2 ha, qui se situe à 48° 51′ 16″ nord, 2° 19′ 59″ est du centre de la Galaxie Galligrasseuil. Petite, minuscule, ridicule même par ses dimensions, mais extrêmement puissante, elle roule pour elle-même dans le Système Livresque et aveugle les trois autres planètes de ses incomparables lumières.

Nul ne peut se targuer de connaître les pensées des Germanopratins, nul n’en pénètre les arcanes. Les sont, en quelque sorte, les Dieux de l’Olympe Littéraire. Éloignés, adulés, ils sont inatteignables et se drapent dans leur dignité en peau lystère [quintessence du tissu infroissable, intachable et inusable].

Leur planète est l’endroit où seuls les auteurs sélectionnés peuvent espérer poser les pieds, et encore, après de longues épreuves qui font d’eux des demi-dieux.

Les Germanopratins se considèrent d’ailleurs eux-mêmes comme une race supérieure au-delà de l’humain, au-dessus des NǾvissiens et des ArtisẫnaXiens, qu’ils observent parfois avec un brin de mépris.

Longtemps seuls résidants du centre de l’Univers Livresque, ils ont été assez récemment repoussés en orbite par la génération spontanée des deux planètes NǾvis et ArtisẫnaX.

Toutefois, les Germanopratins croient encore fermement que leur système est intouchable, sans réaliser que la planète ArtisẫnaX est en train de transformer en profondeur les attentes des lecteurs terrestres, même si ce changement est encore chaotique et mal compris. Leur isolement et leur morgue les prive de comprendre les mouvements sous-jacents qui animent les autres planètes.

 

"Et le bonheur dans tout ça ?"

Le Système Livresque ne pourra vraiment tourner en rond que lorsque ces trois planètes comprendront qu’elles sont différentes et complémentaires.

Quant aux NǾvissiens, il serait bon qu’ils fassent le tour de leur planète pour en découvrir les merveilles. S’y promener, ne serait-ce qu’un peu, leur permettrait de réaliser que NǾvis non seulement regorge de ressources, mais qu’elle compte à elle-seule plus de lecteurs potentiels qu’il n’y en a sur Terre. Et que…

Si chaque NǾvissien est un lecteur potentiel, il en est un lui-même.

Le Bonheur est peut-être bien sur NǾvis si chaque NǾvissien fait pour les autres ce qu’il attend qu’on fasse pour lui.

 

Bon, mais ça, c’est ce que disent les Grands Pandits un peu naïfs (ils crèchent sur la planète m42B/S de la Galaxie Trӫ-ᶇyὄn).

Mais vous-même, comment voyez-vous la chose ?

 

 

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De douze millions, voilà que nous en sommes à "bientôt à quinze" en quelques semaines... Alors comment voir la chose ? Ben finalement, on n'est pas si mal en petit comité sur la planète m42B/S de la Galaxie Trӫ-ᶇyὄn, non ;-) ?
Merci pour ce billet sympatoche et bonne soirée,
Michèle

Publié le 19 Septembre 2024