Originaire de Bretagne (terre de légendes et de caractère !), Jean-Benjamin Jouteur est un auteur autoédité au parcours aussi riche que singulier. Après une licence en droit, il entame une carrière de conseiller juridique, mais sa passion pour les arts le pousse rapidement vers le théâtre participatif. Cofondateur de plusieurs compagnies, il se spécialise dans le théâtre interactif de prévention, mettant en scène des pièces qui servent d'outils de dialogue et de socialisation. Formé aux techniques du Roy Hart Théâtre (et pratiquant l'escrime médiévale !), il devient comédien diplômé d'État en techniques d'animation théâtrale et en dramathérapie.
J-B Jouteur est tout sauf un auteur ordinaire. Avec des récits qui naviguent entre réalité et fiction, il transporte ses lecteurs dans des univers variés, toujours empreints d’émotion et d’authenticité. Il écrit comme il vit : intensément, en empruntant des chemins de traverse. Ce touche-à-tout possède une plume qui dérange autant qu’elle enchante. Ses œuvres, telles que Chroniques d'un avatar, Chemin du bout du monde ou encore Errances d'un pantouflard, s’inscrivent entre polar, thriller psychologique et autobiographie romancée, reflétant ses multiples expériences de vie. En 2017, il publie Des maux en actes, un essai sur le théâtre participatif, condensant 25 années de scènes interactives. Et Plus récemment, La messagère de verre que notre communauté a lue et élue Best Of le 2 juin 2023.
Engagé dans la communauté littéraire, J-B Jouteur court les salons, chronique les œuvres d'autres auteurs et prête sa voix de velours à des lectures… Eh oui, l’envoûtante "Voix Off" de l’autoédition, c’est lui !
Il arrive que les textes de J-B Jouteur soient remarqués, mais pas assez à notre gré :
Deux Prix littéraires obtenus pour son premier roman publié sous un pseudonyme qui restera éternellement secret.
Lauréat du Grand prix du court Short Edition 2017 dans la catégorie "Nouvelles" pour La masure d’Antoine in Cahiers d'un chevrier qui venait de la ville.
Et finaliste du Prix Concours de l'Auteur Indépendant - Sélection 2020 pour Errances d'un pantouflard.
Son univers riche et varié reflète un esprit curieux et créatif, toujours en mouvement. L’effervescence caractérisent les grands passionnés qui ne se satisfont pas des règles du jeu de la société. Notre ami J-B Jouteur est taillé dans cette étoffe.
Question:
Si l’on googlise ton nom, c’est l’homme de théâtre qui apparaît en premier. Est-ce un choix de ta part ?
Réponse:
Jean-Benjamin JOUTEUR : Si seulement j’avais ce pouvoir magique de contrôler Google… Mais, c’est plutôt les algorithmes qui ont un faible pour mon côté théâtreux. À croire que mes anciens costumes et mon jeu de scène leur manquent. A moins qu’ils trouvent que je fais plus d'effet sous les projecteurs que derrière un clavier. Mais c’est bien, ça me laisse une aura mystérieuse. Et puis, soyons honnêtes, si Google mettait en avant mon côté auteur autoédité en premier, ce serait trop facile pour mes futurs biographes.
Question:
Quand on est "agitateur d’idée" comme toi, quel rôle joue l’autoédition dans le parcours personnel ?
Réponse:
L’autoédition, c’est un peu comme décider de traverser l’Atlantique en pédalo. Tu sais que ça va être long et épuisant, mais si tu y arrives, c’est la fierté absolue. Pour moi, c’est la liberté totale : écrire ce que je veux, comme je veux, et surtout, ne rendre de comptes à personne. Parfois, je me dis que c’est aussi une façon de prouver que je peux être mon propre boss, même si, avouons-le, mon boss est un peu tyrannique.
Question:
Tu es très actif dans la communauté littéraire, tu partages, soutiens, mets en valeur tes collègues. Est-ce ta vision du monde ou de l’autoédition ? Et qu’est-ce que cela t’apporte ?
Réponse:
J-B JOUTEUR : Partager, c’est éviter de devenir un ermite asocial. Quand on écrit en solo, on a besoin des autres pour ne pas devenir complètement cinglé. Donc, je soutiens les autres parce qu’ils me soutiennent, eux aussi, parfois sans le savoir. Et puis, soyons honnêtes : c’est pratique. Si un jour je sors une grosse bouse littéraire, je compte sur eux pour me renvoyer l’ascenseur avec un petit mot gentil.
Question:
La gestion de la communication est un vrai casse-tête pour tous les auteurs autoédités, comment t’y prends-tu ?
Réponse:
J-B JOUTEUR : Facile : je bricole. Un post par-ci, un coup d’éclat par-là, et surtout, je fais semblant de maîtriser. La vérité, c’est que je joue à l’improvisation permanente, un peu comme dans mes spectacles de théâtre. Parfois ça cartonne, parfois ça fait un flop, mais au moins, personne ne peut dire que je suis prévisible. En fait, je joue la carte de l’authenticité avec une pointe de décalage. J’écris des postes comme si je parlais à un pote dans un bar. Parfois, ça fait mouche. Parfois, ça fait un flop monumental. Mais au moins, je m’amuse, c’est déjà pas mal.
Question:
Dans quelle mesure ton expérience théâtrale nourrit-elle tes personnages et tes dialogues ?
Réponse:
J-B JOUTEUR : Le théâtre, c’est ma marmite à dialogues. J’y pioche tout : les grandes tirades, les petits silences lourds de sens, et même les scènes qui finissent en pugilat. Mes personnages, ce sont un peu mes acteurs imaginaires, sauf qu’ils ne réclament pas de pause-café. Mon passé de théâtreux m’a appris à leur donner des répliques cinglantes, des entrées fracassantes et des drames bien sentis : ils entrent, font leur numéro, et parfois, ils improvisent mieux que moi. Je leur laisse carte blanche, tant qu’ils ne piétinent pas ma mise en scène.
Question:
À travers ton site et tes réseaux sociaux, quelle sorte de lien entends-tu tisser avec tes lecteurs ?
Réponse:
J-B JOUTEUR : Un lien à la fois intime et bordélique. Je veux qu’ils aient l’impression qu’on se connaît depuis toujours, mais sans trop savoir si je suis sérieux ou si je les embrouille. Donc, un lien solide mais pas trop étouffant. Je veux qu’ils se sentent assez proches pour me dire : « Eh, ton dernier livre, il pique un peu, non ? », mais pas au point de m’envoyer des photos de leur chat en MP à 3h du matin ou de débarquer chez moi à l’improviste. Bref, une amitié virtuelle détendue mais respectueuse, avec une dose de second degré.
Question:
Vu qu’avec toi nous clôturons cette année d’interviews mensuels des auteurs autoédités "heureux et fiers de l’être", tu vas devoir répondre à la question que nous nous posons tous : comment va être 2025 ? (pour l’autoédition, s’entend !)
Réponse:
J-B JOUTEUR : 2025 ? Une année pleine de surprises, forcément. L’autoédition va continuer à secouer le cocotier de l’édition classique. Peut-être que l’un d’entre nous finira sur les listes des grands prix littéraires (si on ne s’est pas fait blacklister avant, évidemment). Et si tout part en vrille avec les IA et les hologrammes, on fera de l’autoédition underground. Parce qu’on est comme ça : imprévisibles, un peu pirates, mais toujours fiers de notre liberté.
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Une personne très intéressante à découvrir. Merci pour cette interview.
@ Relecture et je ris à nouveau : "naviguer hors des clous", j'adore : au moins, on risque pas de crever un para-battage !
Une authentique richesse partagée !
Quelle richesse et quelle vie passionnante ! Merci à vous.
Merci Cat Viti, sacré portrait et hop, enlevé mais aussi bien senti ; portrait d'un inarrêtable... comme tu l'es aussi ! On a du se croiser à un salon, Berric, je crois, il y a qqs années. Berric, c'est près de Vannes (dans le Morbihan, en bref, le 56)
Alors là… chapeau bas. OK, je savais que j’avais fait quelques trucs dans ma vie, mais grâce à vous, j’ai redécouvert que j’étais quelqu’un d’intéressant, ou presque. Vous savez quoi ? je me suis surpris à jeter un œil sur ma bibliothèque, en me disant : « Tiens, ce serait pas mal que je relise un de mes bouquins. Juste pour voir si c’est aussi bien que ce qu’elle dit. »
Vous avez réveillé en moi une curiosité d’archéologue littéraire. Il se pourrait même que je me chronique moi-même, anonymement bien sûr, histoire de vérifier si tout est vrai (et si l’auteur mérite vraiment autant d’éloges).
Je vais illico me plonger dans mon CV… au cas où vous auriez oublié de mentionner une ou deux grandes aventures épiques de ma carrière, comme ce concours de poésie perdu en CE2 ou cette nouvelle philosophique rédigée sur un ticket de métro.
Bref, un grand merci pour ce voyage inattendu dans mon propre parcours. Grâce à vous, je suis prêt à me redécouvrir… et peut-être à m’envoyer des fleurs… et comme aime le dire « la voix off » : « moi, je dis ça, je dis rien ».
Très intéressant ! Merci pour cette interview ! On ne se connaît pas mais peut-être que 2025 nous offrira une occasion de se croiser ! Bonne fin d'année !