Apprendre à danser, oui. Mais apprendre à écrire ? Force est de constater l’indulgence portée à toute forme de dilettantisme. Dans les arts comme dans les sports, qui ne s’émerveille pas devant une jeune fille qui s’essaie à ses premières pointes en danse classique ? Qui n’applaudit pas dans l'effort la course maladroite d’un joueur de tennis éternellement débutant ? Qui ne sourit pas avec indulgence aux croûtes de ses amis peintres du dimanche ? Qui n’encourage pas les troupes amateurs de théâtre qui esquintent nos textes classiques et parfois nos oreilles ?
Notre jugement de lecteur nous expose...
Alors pourquoi sommes-nous embarrassés dès qu’il s’agit d’écrit, de littérature, de roman ?
Là d’un seul coup, notre exigence devient professionnelle. Nous faisons fi de toute tolérance. L’indulgence se mue en sens critique. Oui, pourquoi ?
Tout simplement parce que en tant que lecteur nous sommes exposés, individuellement.
Notre lien à l’auteur est unique. Plus encore que toute forme d’art, l’écrit engage son spectateur, c’est à dire son lecteur. Un lecteur qui sera lui aussi évalué pour la qualité de son jugement, donc pour son intelligence.
A l’inverse de la peinture exposée aux regards de tous, de la danse ou de la musique qui sont « tentatives » donc en processus permanent d’amélioration.
Un livre est un lien individuel, pas un lien social
Un livre est un lien individuel où seuls se confrontent l’auteur et le lecteur dans une évaluation particulière, un combat singulier sans regard social pour se rassurer.
Quand on lit, personne avec qui rire, avec qui pleurer, ni même avec qui partager. L’affrontement est solitaire. Seul l’auteur, cet émetteur sourd et aveugle, et nous et notre capacité de jugement.
Et si l’auteur s’expose, le lecteur s’expose lui aussi. Il est plus exigent car il met en jeu son intelligence à travers son jugement.
Il faut être Flaubert pour écrire…
Vous avez compris, s’il n’est pas nécessaire d’être La Callas pour chanter, s’il n’est pas nécessaire d’être Manet pour peindre , ni d’être Fédérer pour jouer au tennis, il est en revanche nécessaire d’être Flaubert pour écrire…
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Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…
Une amusante provocation qui aurait bien moins fonctionné, évidemment, si elle avait été publiée un 1er avril ! :-) Décidément mBS est un site plein de surprises...
@christophe lucius.
En fait, je crains qu’il y est une confusion initiale dans cette analyse. Le principe de départ stipulé serait qu’on est indulgent avec les arts comme la danse, le théâtre, la musique, etc… mais pas avec la littérature.
Si on regarde les exemples pris, ça parle de fillette qui s’essaye à la danse, d’amis qui réalisent des croutes, etc…
Et pour la littérature, on passe dans un registre où l’auteur du livre est un inconnu.
Et c’est de là que vient la divergence.
Inversons les rôles : une adulte qui chante faux (ex : le film Marguerite), va t on avoir de l’indulgence ou va t on critiquer/se moquer ? Votre fille de 10 ans vous a écrit une petite histoire de 10 pages. En tant que lecteur, quel sera votre jugement de cette littérature ? Même si ce n’est pas très bon, vous lui direz évidemment que c’est super. Comme on le ferait à enfant qui s’essaye à la danse ou à la musique.
Le problème n’est finalement pas le type d’art mais le lien que l’on a avec l’artiste.
Et que ce soit la musique, le cinéma, la danse ou je ne sais quoi d’autre, si l’auteur vous est inconnu, vous ne jugerez que son art. Et sans aucune indulgence.
@jezzabel.Mais non, très chère, je ne vous fuis pas, vous spécialement. J'ai l' habitude de sortir du ring quand le combat tourne au pugilat. J'aime quand on donne des coups de poing, mais avec élégance.Ne croyez pas, j'adore votre maniement de la langue ( ce n'est pas une allusion salace !!). Venez me voir sur "Trois jours, Trois nuits", je suis sûr qu'on s'entendra mieux. Bisous
@jezzabel
Ah il n'est pas difficile de vous faire tomber dans les pièges. Deux brindilles, trois feuilles,un peu de mousse. Une petite phrase provocatrice rédigée à bon escient. Et voilà que vous dépensez toute votre énergie dans une diatribe folle passant par les salons de thé et les duels de cap et d'épée... Il est intéressant de faire du deuxième degré sur du deuxième degré...Mais on peut s'y perdre. J'ai la clef de contact, je la garde
Je vous en livre une autre :
"Il faudrait être Jezzabel pour écrire". N'y passez quand même pas tout le week end....
Jenesaisqui dit christophe lucius
@jezzabel
Vous êtes bien jolie, boire le thé avec vous, ça doit être une expérience...
@lamish, en passant... J'ai pris note de votre remarque concernant la mise en page de mon roman, et grâce à l'aide d'un très bonne ami, j'ai pu régler ce problème. Je vous invite très chère à y jeter un œil ;)
Non, il n'est pas nécessaire d'être Flaubert pour écrire... et heureusement !
Ce n'est pas le rêve de tout un chacun de devenir écrivain... et heureusement !
Cependant, force est de constater qu'un grand nombre éprouve à un moment de sa vie (ça peut être très tôt ou aussi sur le tard) le besoin d'exprimer "quelque chose" par le moyen de l'écriture, avec ou sans talent. Quelle que soit la motivation, elle est légitime, salutaire parfois. Leur écrit peut rester confidentiel, ou limité au cercle familial. Ceux-là maîtrisent leur ambition, connaissent leurs limites, et c'est tant mieux. A l'opposé, je crains celles et ceux qui, par vanité, s'arrogeant le titre d'écrivain sans avoir parfois les moindres connaissances des règles et des codes de l'écriture, osent rendre publics des manuscrits non aboutis, d'un niveau tel qu'ils sont dans certains cas extrêmes une insulte à la langue française et aux lecteurs potentiels.
Entre les deux extrêmes, d'autres, une majorité, ont fait l'effort de se lancer dans l'écriture après avoir appris les rudiments, sollicité l'avis de proches, s'être fait corriger dans les meilleurs des cas avant de se publier. Ceux-là sont conscients de leur niveau d'amateur, accepteront de se corriger, de se perfectionner, seront heureux d'échanger.
mBS a le mérite d'avoir ouvert sa plate-forme aux auteurs en herbe que nous sommes majoritairement, nous permettant de confronter nos écrits à l'avis des lecteurs et des autres auteurs, de tester notre talent, l'intérêt de nos histoires.
mBS a eu aussi le mérite, au fil des mois, de mettre à la disposition des auteurs toute une gamme de services leur permettant, sinon de devenir des Flaubert, de parvenir à produire un manuscrit corrigé, abouti, assorti éventuellement d'un avis de professionnel pour en reprendre l'écriture.
Les lecteurs doivent savoir que les auteurs ont besoin de connaître leur ressenti à la lecture de leur ouvrage. Leurs commentaires objectifs, structurés si possible, nourrissent leur motivation.
@Michel AllowinTer
Oui vous avez raison, entre le créateur et son œuvre, il n'y a aucune différence. Par contre entre l'œuvre et le spectateur, lecteur, la littérature demande une position interne active, qui exige d'aller à la rencontre. De se mettre debout. Pour les autres disciplines, il est plus question d'être récepteur, passif, dans son siège, en somme. Voilà où surgit la tolérance zéro: Je veux bien sortir de mon confort intérieur pour te lire mais surtout ne te loupe pas, car je ne reviendrai une seconde fois. Toute proportion gardée, bien sur... il y a évidement, les amis, les forums, les sites comme MBS... cela dit, on ne peut nier que le parcours de l'écrivain reste mystérieux. ;)
@Michel AllowinTer
Bonsoir,
Vous le dites vous-mêmes. Ceux sont des écoles. Hors, je ne pense pas qu'il y aura un jour d'école en littérature. Parce que ça échappe aux critères de la fausse note, de mauvais pas de danse. C'est de l'ordre de l'invisible. On reconnaît le bon chanteur, grâce à l'harmonie, grâce à la différence être bonne et mauvaise note. Mais comment reconnaît-on une bonne plume. et même si notre enfant montre un talent certain pour la littérature, il n'y aura pas d'école où le placer pour qu'il puisse s'améliorer. La fac de lettre, ce n'est pas suffisant...sans manquer de respect... C'est donc pour cela que la tolérance zéro sévit impitoyablement. On peut accompagner, un sportif, un chanteur, un musicien...mais un écrivain...son chemin vers la reconnaissance, ne lui sera révélé qu'à chaque pas, à chaque mot. amicalement.
@lamish Bonsoir,
L'écriture est un art de l'esprit, un art de l'invisible, qui ne peut malgré les styles et les techniques, se draper de belles formes, pour séduire, pour se vendre, comme le font la musique, cinéma, peinture, sport, qui sont des arts de l'âme, des arts qui n'on de profondeur que dans leur formes, qui ne sont que vitrines et jamais contact, c'est la raison pour laquelle l'écriture reste un terrain pur, sauvage, non contaminé, par les modes, les époques, le temps. On écrit pas pour gagner, pour plaire, c'est l'expansion que cherche notre cœur au travers de la littérature, la communion.
Concernant le talent, je n'y crois pas réellement. Différentes sensibilités oui. Là où, l'écart se creuse, c'est dans le vécu de chacun, c'est en ça que le talent réside, à vivre, pleinement, sans retenu. Plus on a de vie en soi, et plus notre plume est vivante, il n'y a pas de secret. En ce cas, je peux dire, que vivre est l'art vrai, le seul, l'ultime, l'écriture juste son miroir.
amicalement.
@Colette bacro Je suis bien d'accord avec vous et un peu moins avec le propos de l'article. Il me semble qu'avec tous les télé crochets pour chanter, danser et autres, le monde entier s'est érigé en fin connaisseur de ses disciplines. On dit sans mal qu'un film est merdique sans égard pour le travail colossal que représente un film même moins bien réussi. Critiquer est à la porter de tout e monde, s'émerveiller aussi. Il me semble que quand le talent et le travail se rejoignent chez un artiste, ça met tout le monde d'accord ou presque.
"Il est en revanche nécessaire d'être Flaubert pour écrire."
Pfffiou... doudouladidon, vl'à qui remonte le moral...