Interview
Le 12 avr 2018

Gilles Prevel, nominé au Prix Concours de l'Auteur Indépendant 2018

Musicien, Gilles Prevel a passé une bonne partie de sa 1ère vie à noircir des cahiers de couplets et de refrains. Pour apprendre à faire passer des émotions dans un format court. Chercher la manière la plus directe d’exprimer une idée. Trouver une tournure, une punch line. Interview avec un auteur qui a vraiment le sens de la formule et dont ses premiers lecteurs ont salué la naissance d’un écrivain. « Même pas en rêve », Sélection avril Prix Concours monBestSeller.
Gilles Prevel sur monBestSeller.comGilles Prevel répond aux questions de monBestSeller. Mots humbles et pensées chocs.
Question: 

Gilles Prevel, vos premiers lecteurs de monBestSeller ont salué la naissance d’un écrivain. Rien de moins ! Qu’avez-vous envie de leur répondre ?

Réponse: 

Bien évidemment, j’ai tout d’abord envie de les remercier chaleureusement. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à un si bon accueil. Je craignais que le style rebute, que mon personnage principal soit trop clivant voire agaçant. J’ai été ravi de constater que non. Chaque commentaire m’a profondément touché, chacun à sa manière. Je remercie une nouvelle fois les lecteurs pour le temps qu’ils ont consacré à mon livre.

Il n’est pas rare que je rédige trois pages pour finalement n’aboutir qu’à une seule phrase qui résume le tout en quelques mots.

Question: 

Vous avez consacré, dîtes-vous, la majeure partie de votre vie à la musique. Comment diriez-vous que votre écriture aujourd’hui a été influencée par la musique ?

Réponse: 

J’ai débuté en écrivant des chansons, des tas de chansons. J’ai passé la quasi totalité de mon adolescence à noircir des cahiers de couplets et de refrains en tout genre. L’enjeu était d’apprendre à faire passer des émotions dans un format très court. Aujourd’hui, je garde toujours cette idée en tête lorsque je travaille sur un roman. Chercher la manière la plus simple et la plus directe d’exprimer une idée. Une tournure qui heurte, qui fait mouche, une « punch-line ». J’essaie autant que possible d’appliquer cette méthode lorsque j’écris. Il n’est pas rare que je rédige trois pages pour finalement n’aboutir qu’à une seule phrase qui résume le tout en quelques mots.

Question: 

Vos lecteurs ont salué le caractère moderne, actuel de votre roman. Diriez-vous qu’il est représentatif de l’époque ?

Réponse: 

Je n’aurais pas la prétention d’affirmer que mon livre représente quoi que ce soit, à vrai dire. Les personnages baignent dans une époque, c’est vrai, ils la subissent aussi. Le caractère moderne qui transparaît tient surtout au fait que les protagonistes utilisent un langage plutôt « actuel » et « urbain ». Au de là de ça, il doit tout de même demeurer un côté contemporain dans le livre, pour la simple et bonne raison que je serais bien incapable d’écrire à propos d’une autre époque que celle dans laquelle nous nous débattons.

même pas en rêve sur monbestseller
Question: 

Votre personnage Lucka Ravin est cash, décalé, à l’humour corrosif. Il vous ressemble ?

Réponse: 

Je crois que la littérature consiste, avant toute chose, à parler des autres pour mieux parler de soi. Lucka Ravin doit me ressembler, oui. Ou peut-être que c’est moi qui lui ressemble. Je ne saurais dire.

Question: 

On célèbre les 50 ans de 68 ? Lucka Ravin est-il un fils de 68 ?

Réponse: 

Nous sommes tous, à l’heure actuelle, des fils, des petits-fils ou des lointains cousins de 68 ; qu’on l’admette ou non. S’il était né à cette époque, Lucka n’aurait certainement pas eu le courage de monter sur une barricade, ni même de lancer le moindre pavé. Cependant, l’idée d’un tel élan de liberté et de renouveau l’aurait certainement incité à boire quelques verres, pour fêter ça.

L’important, c’est d’avoir la sensation de progresser. Encore et toujours.

Question: 

C’est votre 1er roman et demi, vous dites que le 1er n’était pas abouti. Faut-il avoir plusieurs manuscrits dans le tiroir avant d’écrire son 1er roman publiable ?

Réponse: 

Dans la mesure où je n’ai jamais été publié, je ne me sens pas vraiment la légitimité de répondre à cette question. Cela dit, je suppose qu’il est assez rare pour un auteur de voir ses premiers essais faire l’unanimité. L’écriture est un travail de longue haleine. Une accumulation d’échecs. Combien de mots raturés, de chapitres entiers qui partent au feu avant d’oser présenter la moindre ligne ? L’important, selon moi, c’est d’avoir la sensation de progresser. Encore et toujours.

même pas en rêve sur monbestseller
Question: 

Diriez-vous que les premiers commentaires que vous avez reçus de vos lecteurs pourraient vous influencer dans l’écriture de la suite de la vie de Lucka Ravin ? En d’autres mots, les lecteurs ont-ils un pouvoir sur les auteurs auto-édités ?

Réponse: 

Ce qui pourrait me décider à écrire la suite de ce livre résiderait plutôt dans le fait que Lucka Ravin me manque. Nous nous sommes côtoyés si longtemps, lui et moi. A la fin de l’écriture d’un roman, il faut couper les ponts avec nos personnages, avec leur univers ; faire son deuil en quelque sorte. Ce n’est pas chose aisée.

Les lecteurs ont un pouvoir, le plus beau qui soit : donner vie à nos pages. Un livre non lu est un livre orphelin.

Est-ce que les lecteurs ont un pouvoir ? Oui, le plus beau qui soit : donner vie à nos pages. Un livre non lu est un livre orphelin. Quelqu’un a dit : « un roman a toujours deux auteurs ; celui qui l’écrit et celui qui le lit. » Je partage tout à fait ce point de vue.

Question: 

Dans votre bio, vous dites un peu comment vous travaillez. Dîtes-nous un peu plus sur l’auteur que vous êtes ?

Réponse: 

Vous ne me verrez jamais dans un troquet à la mode, avec mon laptop, à tapoter devant un café-crème. J’ai besoin de solitude et de silence. Je m’isole chez moi, parfois avec une petite bière, ou deux, ou douze. Je n’utilise pas de plan, ni de fiche. Certains jours, il m’arrive d’écrire du matin au soir. Et puis plus rien pendant des semaines. Ou juste une phrase, par-ci par-là. Je m’emploie à ne surtout pas avoir de méthode.

Voir un sourire se dessiner sur le visage de la femme qui partage ma vie quand je lui lis mon travail de la semaine, ou l’entendre rire aux éclats, ça vaut tout l’or du monde.

Le moment le plus important dans ce processus, c’est le vendredi soir ; lorsque la femme qui partage ma vie s’assied à mes côtés. Il s’agit presque d’un rituel : je lui lis à voix haute ce que j’ai écrit pendant la semaine. Voir un sourire se dessiner sur son visage ou l’entendre rire aux éclats, ça vaut tout l’or du monde.

Question: 

Vous êtes inscrit depuis peu sur monBestSeller. Comment y êtes-vous arrivé ? Qu’attendiez-vous de cette démarche ? De la communauté des auteurs et des lecteurs ?

Réponse: 

J’ai découvert monBestSeller un peu par hasard, en cherchant sur le web un endroit où les auteurs amateurs pouvaient avoir une chance de partager leur travail et de le faire lire. Bonne pioche ! Je ne regrette pas un seul instant de m’être posé parmi vous. Non seulement les retours sont bienveillants et constructifs mais de surcroît, j’ai pu découvrir d’autres auteurs bourrés de talent. Si c’était à refaire, je le referais les yeux fermés.

Question: 

On dit qu’on écrit ce qu’on aime lire. Quel lecteur êtes-vous ? Vous avez été très élogieux à l’égard des livres que vous avez commentés. Comment les aviez-vous sélectionnés ?

Réponse: 

Je ne suis pas un lecteur idéal. Il m’arrive d’entamer plusieurs livres à la fois, de les lire en diagonale ou de débuter un roman et de le finir des mois plus tard. Cependant, quand j’aime, je suis capable de lire et de relire des chapitres entiers, en boucle.
Généralement, je choisis un livre pour son titre. De mon point de vue, un titre en dit toujours très long.
Ce que je cherche dans un roman, avant même l’histoire, c’est le style. La forme plutôt que le fond. Peu importe ce que l’on me raconte tant que le ton est singulier (et drôle si possible). Généralement, il ne faut pas plus d’une vingtaine de pages pour comprendre que le livre me touche, ou non. Il ne s’agit pas d’affirmer qu’un roman est bon ou mauvais, mais juste de savoir s’il me va ou pas du tout ; un peu comme on essaie une paire de baskets dans un magasin.
J’ai eu la chance de lire d’excellents livres sur mBS (je pense à Mahogany ou Pantinois par exemple), et je suis ravi d’avoir eu la possibilité de les féliciter ; c’est aussi toute la force de mBS.

Question: 

Que vous inspire d’être élu Sélection du mois et ainsi nominé au Prix Concours de l’Auteur Indépendant 2018 ?

Réponse: 

Lorsque j’ai appris la nouvelle, j’ai ressenti une grande fierté. Comme la plupart des auteurs, il m’arrive de souffrir de périodes de doutes effroyables ; aussi, ce genre d’encouragement m’incite à reprendre confiance et à me remettre au travail. Merci à vous, vraiment.

Question: 

Quelle ambition avez-vous maintenant pour « Même pas en rêve » ?

Réponse: 

J’aimerais, bien sûr, qu’un jour ce livre puisse être édité et lu, mais j’aimerais surtout pouvoir le tenir dans mes mains, en vrai, et l’offrir à mes parents.

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@Richard Gatineau, incroyable ! Comment as-tu atterri ici ? Par hasard ? Ca serait complètement fou ! Merci en tout cas d'avoir pris le temps de lire mon livre et de l'avoir commenté !

Publié le 22 Août 2018

@Gilles Prevel : Le hasard de la vie... Avec mes plus sincères félicitations MGP.

Publié le 20 Août 2018

@Delphine ROBIN, je vous remercie une nouvelle fois pour votre bienveillance et vos encouragements qui me vont droit au coeur !

Publié le 30 Avril 2018

Je voulais vous laisser également un commentaire bien mérité sur le lien de la nomination, encore bravo pour votre texte. et Bonne chance !
ma phrase préférée de votre écrit : une bulle de savon au-dessus d'un champs de chardon. Magnifique ! poétique et piquant comme cette histoire. Cdt, Delphine

Publié le 30 Avril 2018

Merci à vous @lamish et @Pantinois ! (je n'arrête plus de remercier depuis que je suis sur mBS ; j'ai un peu l'impression d'incarner le fils caché de miss France et Michel Drucker)

Publié le 12 Avril 2018