Antar Abdelaziz 77

Biographie

Parce que j'ai toujours refusé d'accepter que la vie ne puisse être que ce concentré de souffrance que mon métier de médecin m'imposait, j'ai voulu chercher quelque chose d'autre ailleurs. Je l'ai trouvé dans la lecture et surtout l'écriture. Au lieu de me contenter de rafistoler les gens, je me suis mis donc à les réinventer en les faisant vivre dans un tout autre univers que le mien ou le leur. Depuis, quand je termine un roman, il me semble rentrer d'un beau voyage, et je retrouve avec joie mon quotidien. Mon existence est devenue double, réelle et virtuelle. Comme le mari volage, chacun de nous a sans doute besoin d'une seconde vie. Mes enfants illégitimes sont au nombre de six, dont quatre vivent discrètement chez Amazon, à l'abri des regards… perdus dans la multitude.

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Bonjour @Vanessa Michel Je viens juste de terminer la lecture de votre nouvelle « Autour de la table » et je vous livre mon impression à chaud. J’ai tout d’abord été très sensible à la nostalgie qui s’en dégage, surtout à la fin. Vous en attribuez la cause à ces quatre garçons, lesquels, chacun à sa manière, ont été l’écho d’une particularité de votre âme à cette époque. Mais est-ce uniquement cela ? Pour avoir éprouvé personnellement quelque chose de comparable, je vous dirais que le regret d’un temps où notre cœur était ouvert à une infinité de possibles, de rêves, d’enthousiasmes et qui a irrémédiablement disparu, est probablement la cause fondamentale de notre attachement ému à notre jeunesse. Un âge d’or qu’on ne peut plus revivre. Ceci est ma première remarque et concerne le fond de votre texte. La seconde se rapporte à votre style. A mon humble avis, vous auriez été plus percutante si vous aviez usé de moins de détails dans la description. Ce petit défaut est peut-être lié à votre formation de peintre dans laquelle chaque coup de pinceau semble indispensable pour la réussite de la toile. Votre écriture n’est pas quelconque, vous maîtrisez les métaphores, il vous suffit d’élaguer un peu et le résultat serait parfait. Merci d’avoir partagé avec nous cette nouvelle que j’ai trouvée particulièrement intéressante.
Publié le 16 Mars 2025
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Bonjour @Corine Messonique, J’ai beaucoup aimé votre poésie et ces tranches de vie pathétiques où vous peignez la fragilité des êtres. Leur soif de bonheur et leur immense bonne volonté se fracassent contre le prosaïsme de ceux auxquels ils se sont attachés (poème : fragment d’une vie indocile). Cette quête désespérée nous remue au plus profond de nous-mêmes, car elle est pleine de vérité. Dans ce sens vous avez raison d’affirmer que « seul le cœur devine » votre poésie. En même temps, vous semblez lancer un avertissement : sujets dépourvus d’empathie ou de sensibilité, passez votre chemin ! Mais vous avez aussi des fulgurances de style qu’un grand maître ne renierait pas. Je vous cite dans ce passage où vous vous comparez à la mer : « …c’est moi qui choisis Quand tu pars, quand tu rentres Quand je t’engloutis Je suis la mer, tu es le passager » Je vous le déclare, en toute franchise, je trouve cela très beau. Au plaisir donc de lire quelque chose d’autre de vous dans la même veine !
Publié le 14 Mars 2025