
Le 27 janvier 2022, Yann Moix et un collectif d'auteurs ont fait paraître le n°1 de leur revue littéraire baptisée «Année zéro», consacré à Gide. Sortir Gide du formol, de l'abandon, de l'oubli, voilà leur ambition.
Plus modestement, le 11 janvier 2018 , ici,
https://www.monbestseller.com/actualites-litteraire/8697-les-classiques-andre-gide-et-moi
j'avais déposé un texte sur Gide, une sorte de rencontre onirique à son adresse du 1 bis rue Vanneau, à Paris.
Ici, je publie un texte écrit fin 2017 et qui servait de base au texte publié en 2018 dans les classiques et moi.
Ce livre est noté par
@FANNY DUMOND
Patricia, merci de ce retour détaillé. Si j'ai compris quelque chose de l'oeuvre gidienne, c'est bien que l'écriture n'est pas là seulement pour asséner des vérités. Elle est, pour l'auteur, le chemin qui le mène à lui-même. Gide (c'est pas moi qui le dit, c'est Moix, dans sa revue) était un homme avec peu de confiance en lui. C'est drôle, je m'en faisais l'impression inverse. Il dit aussi qu'il était complexé par d'autres qui avaient un talent qu'il jugeait supérieur au sien, Paul Valéry, par exemple. Ce qui est sûr, c'est que c'était un homme "modeste", c'est à dire qu'il ne se jugeait pas au dessus des autres. Et comme le dit si bien Moix, c'était le contraire de l'homme ou l'écrivain aigri. C'était un dépressif joyeux, dit-il. Dépressif, je ne sais pas, mais joyeux, oui, car il avait la capacité de s'émerveiller de tout. Et dans ce tout, il y avait l'Italie, mais aussi les autres écrivains. C'était un bonheur, pour lui, de découvrir d'autres écrivains qui avaient de la valeur. Il n'en faisait pas des concurrents, mais au contraire, les aidait. Sa position à la NRF et chez Gallimard lui ont permis d'aider les autres. L'histoire de son refus de Proust, Moix explique qu'en fait il a tout bonnement fait œuvre de paresse. Il n'avait pas ouvert le manuscrit. Et comme son ami Schlumberger n'avait pas accroché à l'oeuvre proustienne, alors il a "validé" son choix. Une fois qu'il eut compris cette bévue, il est revenu dessus, mais a endossé la paternité de cette erreur, sans broncher. Tel était Gide. Et rien qu'à écrire ces mots, ça me donne envie de faire deux pas de côté, tendre le bras vers ma bibliothèque et m'emparer d'un de ses livres et en lire quelques passages.
Philippe
PS : je n'ai pas répondu sur la pédophilie parce que j'en dis deux mots dans mon texte ici et dans le Gide et moi, sur ce site. Chacun jugera s'il y a crime ou pas, si la morale s'arrête là où commence le texte de loi, etc. Mais ne jugeons pas les temps passés avec nos lunettes présentes. Ça vaut pour tout !