Clément et Marianne Fournier sont des sociétaires adulés de la Comédie Française. Pour leur plus grand malheur, Anne, l’enfant de leur amour, qu’ils rêvaient de voir devenir artiste, s’avère autiste.
Contre toute attente, Anne se met à parler un jour en alexandrins dont les rimes se terminent en « ique ». Les parents, subjugués par ce discours soudain, tombent dans un comas duquel ils ne se réveilleront jamais.
Grande admiratrice de Milton Erickson et désirant secrètement réveiller un jour ses parents, Anne présente un doctorat en défendant la thèse d’un choix hypnotique basé sur : les vertus des propos dodécasyllabiques.
2850 mots
Ce texte est extrait de "Morts sans queue ni tête" disponible sur ce site (rubrique Autres - autres) publié par Jean-Pierre Mabille
Ce livre est noté par
@JP LAURIER Je bois vos propos : voie lactée, vous l'actez. Vous louez mon délire. Sans délai, voyez-vous, dès lors je vais vous lire. Puissé-je puiser dans vos lignes quelques idées malignes.
@galodarsac
Si vous saviez combien votre verbe m'émeut et de quel ciel je rêve en voyant vos étoiles ! Certes, l'alexandrin que le français promeut est comme un sépia qu'un artiste rentoile. Son rythme, cependant, est celui du propos ; il nous est naturel et dans nos cœurs il chante pour exprimer l'amour ou la peur qui nous hante. Devons-nous le coucher pour trouver le repos ?