Des chasseurs prétentieux rattrapés par un rhinocéros, un chercheur capturé en Afrique pour vendre son sperme, un brave gars souffrant d'une scatophobie sévère et d'une apopatophobie extrême, et un autre qui se prend pour Napoléon afin d'exterminer sa mère.. en passant par une pin-up fétichiste de membres augmentés... Les personnages de ces 14 nouvelles sont cupides, fous, ordinaires, bizarres... et provoquent des réactions incongrues ou tragiques qui se retournent contre eux et les font sombrer dans le côté obscur de l'humanité.
Ce livre est noté par
Coucou chère @FANNY DUMOND, bon pour l'instant, notre policier savoure un délicieux cocktail en bord de mer avec Eglantine, Célestine, Joséphine, Amandine et compagnine
... soit disant parce que cela aide à réfléchir à son enquête ! Mouais.... Merci pour votre sympathique message. J'espère que vous pétez la forme ! Toute mon amitié.
Bonsoir@Steeve Badois Bravo ! Beau plongeon, médaille d'or aux J. O. Merci beaucoup, je suis en joyeuse forme, surtout après avoir lu le début de votre roman policier bien gore, j'adore ! Et drôle à la fois avec vos mots si bien choisis pour nous faire sourire. Tout en contrastes, jusqu'à avoir de l'empathie pour la morte et imaginer la scène du crime. Alors, bien sûr, comme vous m'avez mise en appétit, j'attends la suite de votre feuilleton qui, je le sens, ne va pas être piqué des hannetons, surtout en matière de futures galipettes avec la petite stagiaire Églantine. Votre plume va garder son punch pour ce roman et pour celui historique que vous tient tant à cœur. Bonne soirée à vous et à très bientôt. Bien cordialement. Fanny
Bonjour Steeve Badois
Voilà un polar qui commence de manière très rythmée. On est déjà au troisième meurtre et une madame la procureur qui me semble un peu chaudasse ! Du coup, le côté morbide de la scène est contrebalancé par l'humour. On attend la suite.
Et pour le roman historique à venir : Que la plume ne mollisse pas ! (sans rapport avec les pulsions de madame le procureur ?)
Philippe
Bonjour @Fanny Dumond et @Philippe De Vos ! J'espère que ces mots vous trouveront en joyeuse forme. Ce message pour vous informer que je viens de déposer le début de mon roman policier, ça y est, j'ai plongé !
Voici le début de ma nouvelle aventure, un roman policier " Par le trou de la serrure ". Après deux romans glissés dans un tiroir, 20 ans sur mon recueil de nouvelles, un début de collaboration pour de nouvelles nouvelles qui s'est noyé, je me jette avec appétit dans ce nouveau roman, et parallèlement, je me jette aussi avec un appétit - encore plus féroce ! dans un projet qui me turlupine depuis quelques années : fabriquer à partir de mon travail d'historien une sorte de roman historique. Que la force soit avec moi ! Que la force soit avec nous ! Que la plume ne mollisse pas !
Par le trou de la serrure
21H24.
Coup de fil du commissariat. C'est le policier Geofrroy. Mon informateur. Mon meilleur ami depuis 25 ans, sans lequel je n'aurai jamais eu cette autorisation.
Décès suspect dans un appartement.
Le bâtiment date des années 1970, il est gris, il est triste. Tu n'auras pas de mal à le reconnaître. C'est le n° 25. 25 impasse des acacias.
Je rassemble mon matériel, appareil photo, plusieurs objectifs, carnet, crayon et jette un coup d’œil dans le miroir. Beau gosse, va ! En rentrant, il faudra passer voir la ptite stagiaire Églantine. Elle t'a glissé son numéro dans la poche, tout à l'heure avant de quitter l'agence...
En bas de l'immeuble, une patrouille de police m'attend, je reconnais le caporal Geoffroy. Ils sont trois. Mon meilleur ami me fait signe de me rendre sur le lieu du crime.
Je monte au 3e étage. Même pas essoufflé ! Beau gosse qui s'entretient en salle, court un peu, mais surtout s'entretient par de belles parties de jambes en l'air. Rien de tel pour péter le feu !
Deux femmes, une mère et sa fille, sont sur le seuil de leur appartement qui jouxte celui de la morte. Elles me regardent l'air effaré. Cela fait plus d'une semaine que cela pue sur le pallier. L'odeur de pourriture glisse dans les escaliers et se faufile partout.
C'est la mère qui a fini par appeler la police, une semaine à subir cette odeur, cela n'était plus possible, il y avait forcément un truc qui cloche. Et puis, ces mouches se fracassant sur la baie vitrée, de l'intérieur, cela devenait aussi étrange. Elles avaient bien essayé d'escalader le balcon, mais elles manquaient de souplesse. Une semaine sans répondre au téléphone, ça, c'était carrément pas normal venant de leur voisine si bavarde !
Les pompiers sont passés par le balcon des deux voisines, ils nous ouvrent la porte.
Il faut attendre Madame le procureur avant de continuer.
Je dois rester sur le balcon de la morte. La scène de crime est là, face à moi.
C'est une exclusivité, mon journal va être le premier à parler de ce fait divers.
J’aperçois le corps à travers la baie vitrée.
Il est presque minuit, j'ai la dalle, moi.
La femme est allongée sur le lit. Une jambe sort de la couette et pendouille sur le côté. Elle est sur le ventre. Les cheveux sont longs, gras, luisants. La tête est figée, le cou presque cassé, tiré en arrière par une ceinture en vieux cuir usé. Les yeux sont grands ouverts, la pupille est aussi noire que les tréfonds de l'Enfer, la bouche est complètement déformée, des vers affamés grouillent de partout et prennent les orbites pour des toboggans.
C'est un vrai festin.
Elle est nue. Elle doit avoir 45 ans. Les mains attachées dans le dos par une corde serrée si fort que les chairs ont été arrachées. Tout est crade, le lit, la morte, les draps, la couette, le sang, la crasse, les blattes, les murs, le sol. La poussière est partout, les strates de bouffe, de clopes, s'entassent depuis des années sur un lino troué, bouffé, usé par une vie de misère. Soudain je vois une ombre qui surgit et frappe, j'entends les cris de la femme, elle court, elle s'agrippe au bord de cette table qui dégueule de cracks, de médicaments, de bouteilles d'alcool, elle tourne, elle est ivre, et l'ombre court plus vite, la chope par le bras, l'entraîne vers la chambre. La femme essaie encore de s'échapper mais l'ombre lui fout une grande tarte dans la tronche, elle vacille, elle tombe sur le lit.
- Merde, c'est la troisième en un mois !
Madame le procureur vient d'arriver, suivie de la police judiciaire.
Elle se penche sur le cadavre et pousse des petits gémissements.
- Putain la semaine dernière je me suis tapée un ptit jeune bien frais, les gars ! C'était cool.
L'attente continue, le médecin de garde réquisitionné fait les premières constatations.
L'attente continue et Madame le procureur nous propose une partie de pêche avec les asticots du cadavre.
Mon ventre grogne.
Il est minuit et des poussières. Et j'ai toujours les crocs.
D'un hochement de tête, Madame le procureur me fait comprendre que c'est bon, je peux entrer et faire mon boulot.
- Dépêchez-vous, j'ai un puceau qui m'attend chez moi.
Il est presque 3 heures. Je fais un tour succinct dans l'appartement, en suivant les policiers ; l'entrée, vide, juste un trousseau de clé par terre que les policiers n'ont pas vu. Trois clés et un bout de papier griffonné.
Je demande l'autorisation à Madame le procureur d'aller uriner.
Les wc sont à l'image de tout le reste, triste, fade, en un mot, merdique. C'est alors que dans ma tête tout s'enchaîne, tout s'affole. Les clés, le mot dans l'entrée, le crack sur la table, le désordre partout, et surtout la phrase du procureur " la troisième ". Nom de Zeus ! La troisième ! Je tiens là le scoop de ma vie ! Je remets en vitesse mais avec précaution mon bijou de famille dans son étui, pousse tout doucement la porte des wc et jette un œil à droite, à gauche. Les policiers sont dans la chambre, accaparés par Madame le procureur.
[...]
Je regarde la morte toujours dans sa drôle de position de yoga, partir pour son dernier voyage, sur sa civière, accompagnés de quatre galants habillés de noir. Une marche, puis deux, trois, puis plus rien, elle est dans son carrosse, en route vers le royaume d’Hadès.
La mère et la fille qui chouine en voyant passer la morte, se penchent pour mieux suivre celle qu'elles connaissaient depuis 20 ans, celle qui leur répétait que tout allait bien. Elles vont se péter le cou. Puis, quand l'escalier est vide, elles disparaissent en claquant leur porte d'entrée.
Raté pour ce soir, faudra que je revienne demain les interroger. Je sens qu'elles savent quelque chose.
Il ne me reste plus qu'à passer au commissariat pour signer de la paperasse.
La nuit est claire, je respire profondément, lève les yeux au ciel, elle est là, quelque part, libérée, une étoile de plus, délivrée de toute souffrance.
Il est 4H35.
Demain, je reviens.
Bonjour @Philippe De Vos ! Merci pour votre charmant commentaire, j'espère que les autres nouvelles vous ont plu. Ah oui, l'oseille !!!! Une de mes petites obsessions...
Bonjour @Fanny Dumond ! Trèèèèèèèèèès heureux de vous retrouver ! Oh la oui, je pense 1 an... ou presque... le temps passe vite !!!! Oui oui, des rajouts, et des améliorations. Merci encore et beaucoup ! Maintenant quand j''écris, je pense à vous.