Le titre m’avait intrigué ??? Ma seconde lecture sur ce site. Une histoire qui ne m’a pas laissée indifférente. Un style très littéraire, des fulgurances, de nombreux passages que j’ai beaucoup aimés « … mis en parenthèse entre ses deux longs bras, un corps-jogging contenait un peu de chair et d’os, sans forme, les fesses creuses enfoncées sous un tissu sale et soyeux… » « Dans son regard, une babiole un peu chancelante m’avait prodigieusement émue… »... « … une limonade à l’ancienne bredouilla dans nos bouches… ». L’entrée dans le cœur de l’histoire est un peu longue mais cela fait partie du récit, il faut accepter de se laisser accompagner par le narrateur, un personnage pour lequel j’ai d’abord éprouvé des sentiments mitigés. Une fin inattendue, du moins pour moi, elle m’a fait reconsidérer tout l’ensemble, comme un retournement qui m’a définitivement attaché au narrateur. J’ai aimé les voyages entre Paris, la Suisse et le Maroc, le bord de mer, je me suis plongée avec plaisir dans vos descriptions d’Essaouira « Un âne borgne et des chèvres aux longs poils m’avaient accueilli dans la rue. Et tout ce qui broie le cœur, la vie de tous les jours, loin des citadelles et des pavages pour touristes, des odeurs et les mains noires le long des façades anodines, les dents jaunes, la poussière chaude » « J’avais suivi la lenteur d’une djellaba blanche, elle s’était tournée vers la mosquée et je m’étais tourné vers le port… ». À l’occasion, son narrateur, c’est le psychanalyste, nous apprend aussi des choses sur la nature humaine ! Dana, Marta et les personnages marocains sont très attachants. Le temps, l’absence… une délicieuse incertitude. Comme les deux personnages principaux du roman. Merci pour ce texte.
Publié le 18 Septembre 2024