Foutraque, ce recueil ? Que nenni ! Je dirais plutôt : cocasse, désopilant, quelque peu désarticulé, mais surtout, très fignolé sous son apparente liberté de plume. Je n’ai pas encore lu l’ensemble de l’abondante production de Galo d’Arsac mais, pour l’instant, c’est le recueil que je préfère. Les sujets, variés, sont tous divertissants ; la versification est classique, sauf dans les ballades où les rimes ne respectent pas toujours les strictes règles du classique (bon, et alors ?).
Avant de citer les poèmes qui m’ont particulièrement plu, je décerne une mention spéciale au » Musement champaigne, et alques ordeious » (p23) qui m’a laissé émerveillé et admiratif.
Donc, dans l’ordre croissant, mes préférences vont à :
- Mon jour de gloire (p7) avec sa chute aussi savoureuse qu’inattendue ;
- Sonnet d’automne (p21) dont j’ai goûté avec délectation la métaphore filée ;
- Ballade de l’élu (p29), un « à la manière de » plaisant et si bien vu !
- Sonnet émerveillé (p13), brillant dans sa formulation et sa versification qui, tout en encensant le vers classique d’une poétesse anonyme, fait le procès du vers « qu’on dit libre », ce vers « sans âme » qui n’obéit à aucune règle. On est d’accord ou pas, mais il faut reconnaître que c’est très bien écrit...
- Sonnet exclusif (p36) : il fallait l’inventer ! Quelle plus belle démonstration de la stupidité de l’écriture inclusive !
- Les deux Ballades d’autoflagellation et d’autosatisfaction (p43&45) : elles représentent pour moi un exercice de style de haut vol.
Ah, j’allais oublier les Fatrasies (p37&41), aussi lestes que drôlatiques...
Merci Galo d’Arsac pour ce recueil, surtout ne laissez pas en jachère cette veine prometteuse !
Publié le 13 Janvier 2023