Bien sûr qu’on ne peut qu’aimer ces histoires dont on comprend au bout de quelques pages le poids des secrets, les valises dans les placards, ou plutôt une vieille feuille de papier. Vous avez le sens des cartes postales, des personnages, des drames, des montées en tension, du suspens (un peu comme les séries où il faut attendre l’épisode suivant pour savoir !)… Mais je trouve que cela vaudrait le coup de rendre vos dialogues plus percutants, plus fondamentaux, même s’ils illustrent une scène au quotidien et aussi qu’il y a des diversions (je ne sais pas quel mot utiliser) au sujet majeur qui perturbent, qui freinent l’avancée qu’on aimerait frénétique pour savoir (ce que l’on devine très fort). Bravo pour le scénario.

C’est un joli témoignage cette ode à Brest et cette famille au fil des générations. Il y a tous ces souvenirs de nos familles avant, à la campagne, dans les maisons des grands-parents, au rythme des saisons, de la pluie et du soleil, du potager et du marché, cette vie qu’on oublie peu à peu, à marche forcée. Mais vous les faites revivre, avec ce ton plein de respect. Vous donnez envie d’y aller marcher dans vos pas.

Bravo ! Exactement ce que vous dites, elle est au vitriol. On est happée par ses phrases au scalpel et souvent à retenir un sourire ou, au fur et à mesure qu’avance le récit, une larme ou deux. La question n’est pas la fin puisqu’on l’imagine, mais tout ce que vous créez autour d’elle, votre manière de l’écrire si visuelle que l’on est dans votre scène, son regard perpétuellement cynique. Elle ne se plaint pas, et nous non plus en conséquence. J’ai l’impression qu’on s’attache à elle d’une drôle de manière, pas vraiment dans l’empathie, mais avec de l'admiration, pour son esprit, sa résistance au mal, sa façon d’être digne. Est-ce parce que vous avez voulu la rendre un peu plus sympathique que vous avez imaginé ce road trip ? Je me demande si je n’aurais pas préféré qu’il ne fasse pas le détour par Marseille que j’ai trouvé un peu rocambolesque ! Mais, très beau roman.

On lit cette vie d’hôpital comme un roman. Votre écriture est vive, brute, sans effets de manches. Ce n’est pas à charge, ce n’est pas le propos, non juste un compte rendu d’un moment de votre vie. Pas de pathos, l’affect et l’empathie au juste niveau. L’humour aussi. Humain. Et une bonne manière pour nous de regarder par le trou de la serrure de l’autre côté de la porte. Merci pour cet éclairage dont j'espère me souvenir un peu quand ce sera à mon tour d'être dans vos mains...

Quel drôle de conte ! Quasi bucolique une bonne partie, gore la suivante. J’ai aimé le style avec lequel vous écrivez, léché, soigné, et aimé cet étonnant homme des bois. Mais que lui est-il arrivé dans votre imagination pour qu’il dérape à ce point ? Et à vous, l’agronome, pour que vous poussiez à ce point vos inventions ? Des frustrations estudiantines, votre laborantine ne vous ayant pas laissé explorer vos fantasmes sylvestres ? Bref, deux histoires pour moi, et la deuxième, moins dans un registre que j’apprécie !