Une plume magnifique pour décliner avec bien plus de 50 nuances de gris, la triste réalité du climat social de nos cités banlieusardes. En utilisant la peine et la sympathie, vous nous rendez attachants, vos personnages aux personnalités opposées, autant Lionel que sa fille Leïla : tandis que le père de famille s'enfonce dans son chagrin à cause du deuil qu'il n'arrive pas à faire, Leïla cherche à se sortir de ce quotidien tout en tentant de faire plaisir à son père. Le ton monte crescendo sur un rythme soutenu ! De la "pauvreté" au désarroi de l'ennui, l'alcool en plus, (et pas seulement dans les cités... car, comme vous le montrez, dans les cités, il y a aussi des gens très bien : des travailleurs qui vivent dignement) vous utilisez de petits événements (comme le vol du parfum de sa maman décédée) pour apporter du piquant et de la profondeur à l’histoire en plongeant le lecteur dans l'angoisse et la peur. On se sent aspiré dans une mélancolie profonde, car vous savez faire monter la pression d’un cran à chaque chapitre, pour lui faire atteindre son paroxysme à la fin.
Publié le 16 Juin 2016