Actualité
Le 09 mai 2022

Comment et pourquoi écrire des scènes de sexe : le rôle clé de ces passages de charme dans un roman

Métaphores, euphémismes, évocations, érotisme délicat ou descriptions crues : comment les romanciers écrivent les scènes de sexe ? Sont-ils dans un état mental particulier ? Ont-ils besoin de créer un environnement spécifique pour les écrire ? Ces mots qui excitent et qui gênent parfois . Quel plaisir honteux, provocateur ou littéraire en tirent ils ? Quelques points de références et conseils subjectifs, bien sûr...
L' érotisme en littérature : pimenter votre roman sans l'abîmerL' érotisme en littérature : pimenter votre roman sans l'abîmer

Écrire une scène de sexe. Embarrassant non ? La sexualité revêt une dimension mystérieuse, impénétrable, si l'on peut dire. Chaque écrivain l’approche pour atteindre une forme de perfection littéraire, sensorielle et psychologique. Mais le gadin n'est jamais loin.

Et la question n’est pas seulement de se libérer des tabous, ou d’oublier sa pudeur mais de traduire un sentiment, des sensations ressenties ou imaginées, célestes, crues ou sublimées, uniques mais partageables et compréhensibles par tous.

La scène de sexe est-elle indispensable ?

C’est à vous de juger. C’est une scène comme une autre mais comme tout autre scène, elle doit servir l’intrigue, servir le roman, servir les intentions. En décrivant une dimension des personnages, en révélant leurs relations, elle crée ou enrichit un noeud d’intrigue.
Et faut-il le dire,  évoquer, créer un désir et un plaisir chez le lecteur en agissant sur une forme de libido.

Une scène intime doit faire avancer le récit

Une scène érotique est aussi un moyen d’esquisser un univers : circonstances, pratiques d’un milieu, surprise ou trahison .
Elle doit nous enseigner un type de relations dans le couple. Est-ce une première fois ? une relation brutale ? un fantasme à peine ébauché, un aboutissement évident ? une vengeance sociale ?

Un homme peut être une brute grossière. Ses manœuvres au lit sont le reflet d'un versant de sa personnalité, tout comme la délicatesse d’un homme sensuel peut enchanter son aimé(e) et traduire son sens de la protection, sa galanterie et la finesse de ses attentions. Et vice-versa.
Enfin elle conditionne le récit : l’un des protagonistes est-il marié ? Trahison ou amour passionné ? Vengeance ou moment d’égarement ?

Mais attention cette scène doit aussi exciter, et c’est là que toute la virtuosité d’un auteur se place. Un peu, pas trop…

Scène érotique : le juste équilibre entre excitation et performance littéraire

Balançons les vieux clichés : J’aime l’érotisme pas la pornographie. On sait bien tous que c’est la zone grise qui nous intéresse.
"La pornographie, c'est l'érotisme des autres", disait André Breton. On mesure là toute l'ambiguïté du bien pensant et du licencieux, l'espace ou nous souhaitons nous situer. Un espace unique que personne ne peut vraiment appréhender.
Une main qui effleure une robe de soirée en soie moirée est certes une promesse alléchante, une description crue façon boucher peut-être utile mais rarement troublante.
Alors ou est le juste milieu ? celui qui nous laisse en suspens, pantois…qui nous fascine, qui nous excite, qui nous suggère un monde aux limites incertaines ou tout devient sexe, qui va à la limite, un peu au-delà de ce que nous, nous pourrions juger convenable.

Chacun a sa propre ligne rouge en tant qu’auteur, beaucoup moins en tant que lecteur. Et c’est là ou le balancier est subtil.
Trop ou trop peu. Quoiqu’il en soit, la juste dose parait toujours un peu trop raisonnable…

Le vocabulaire est essentiel pour créer une bonne scène érotique

Ecrire sur le sexe est, pour la plupart des écrivains, aussi gênant que d’être surpris en train de faire l’amour, mais on peut aussi y trouver un plaisir d'exhibitionnisme provocateur. Car il faut bien l'avouer, l’on écrit majoritairement sur l’amour qu’à partir de ses propres exploits.
Et un fantasme écrit sent le fantasme à plein nez.
La réputation et la retenue sont un obstacle puissant dans la vie d’écrivain. Cependant, pour écrire des scènes érotiques, il faut tomber le masque et oublier toute pudeur. Pourquoi ? pour être vrai, tout simplement.

Le vocabulaire doit se fondre avec la tonalité des personnages. Une marquise ne peut utiliser le vocabulaire d’une tôlière dès qu’elle est allongée. On ne placera pas des réflexions philosophiques précieuses sur les premiers émois dans la bouche d'une prostituée.
La réciproque pour les hommes est vraie aussi bien sûr.
Évitons les propos fleuris ou poétiques (rapidement décalés ou ridicules surtout aujourd'hui) qui sont parfois une perte de temps par rapport à l’efficacité de l’action et qui ne font que la retarder, sans suspense.

En évitant les répétitions, les digressions inutiles, en faisant bon usage de métaphores simples et parlantes, de synonymes qui renouvellent les images et les émotions, on varie les plaisirs..
Un conseil pour maitriser son texte. Dressez votre glossaire, les situations qui vous ont plues ou celles qui vous ont fait fantasmer.
Relisez quelques passages classiques de DH Lawrence, Casanova, Anaïs Nin, Choderlos de Laclos… puis des passages plus crus de littérature moins recommandable, plus contemporaine. comme Virginie Despentes.
Ou simplement retour aux sources : Sade.

Entrainez vous, écrivez pour vous une scène torride en dehors de votre écrit ou de votre roman, puis polissez là. Puis ré-ecrivez la pour vos personnages.
La sexualité humaine est mystérieuse et infinie. Mais votre propre sexualité est le point de départ référent. Souvenez vous de vos expériences, quand vous avez décollé...
Ecrivez ces mots qui ont fait de ces instants un moment rare. Emotions, sentiments, sensations , détails …
Cherchez dans votre mémoire car la sexualité est aussi mentale

Une scène érotique est avant tout une scène d’action

C’est un moment ou le lecteur ne doit plus pouvoir lâcher son livre. Le rythme est haletant ou tout en retenue tendu.
Qui prend l’initiative ?  qui s’offre ? Qui prend ? Quelle a été l'occasion, le glissement ? qui parle ? quelles sont les expressions, les images ? qui demande grâce ? Les cinq sens sont évidemment sollicités et explorés, sublimés, imagés. Les gestes déclencheurs de désir doivent être sentis et (il vaut mieux sans doute) vécus.
L’attente et la non satisfaction immédiate sont un moteur du désir, le plaisir n’est qu’une fin, Les effets littéraires n’en sont que plus subtils
Rendez vos personnages désirables, désirables entre eux, mais aussi pour votre lecteur(ice). Car s’il y a un jeu de miroir entre l’auteur, ses personnages et le lecteur… C’est bien dans une scène érotique.
Soignez le « comment », votre récit, comment cela est arrivé ? Comment est-ce possible ? Comment a-t-il perdu la tête ?
Même classique, il en sera transfiguré.
Travaillez vos situations : cette scène n’a pas d’intérêt parce qu’elle parle uniquement de sexe. Elle captera votre lecteur parce qu’elle raconte aussi autre chose, un monde esquissé de volupté, de sensualité, de stupre, d'ambitions, de domination et pourquoi pas de vices...
Les préliminaires peuvent être érotiques mais aussi littéraires. Ne pas en dire trop pour en garder sous le pied comme on dit.

Le strip-tease ne se pratique pas que dans les Peep-show

Quelques références classiques de littérature de sexe

Métaphorique avec Baudelaire

Baudelaire nous emmène parfois loin. Les Fleurs du mal qui fut condamné, illustre via cet extrait de poème la violence de la putréfaction au désir éprouvé pour la jeune femme en extase. 

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.
Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
À cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !
 

Crû avec James Salter

 Un sport et un passe-temps: un roman par James Salter. Un jeune étudiant de Yale et une jeune française vivent un amour passion dans les années 60 avec des jeux multiples

«Elle est de bonne humeur. Elle est très joueuse (...) Elle est tellement mouillée au moment où il a les oreillers sous son ventre brillant qu'il va droit en elle en un long et délicieux mouvement. Ils commencent lentement. Quand il est proche de venir, il retire sa queue et la laisse refroidir. Puis il recommence, le guidant d'une main, le nourrissant comme une ligne. Elle commence à rouler ses hanches, à crier. C'est comme servir un fou.

Initiateur avec  Mario Vargas Llosa 

Dans Au Cinq Rues, Lima, Mario Vargas Llosa se plonge dans l’homosexualité féminine. Deux jeunes femmes rougissantes découvrent leurs désirs saphiques…

À force de se frôler, on finit par se toucher. Oh!, «Va-t-elle me repousser», s’interroge Marisa, toute émue.
«Non, au contraire, avec douceur, tendresse aurait-on dit, Chabela entrelaçant ses doigts aux siens, d’une légère pression tirait maintenant la main, toujours collée à sa peau, vers son entrejambe. Marisa ne parvenait pas à y croire. Elle sentait sous les doigts de sa main saisie par Chabela les poils d’un pubis légèrement renflé et l’orée humide, palpitante, contre laquelle elle la pressait.»

Brutal avec Virginie Despentes

Dans «Apocalypse Bébé». Ses héroïnes n'y vont pas avec le dos de la cuillère  :

«On a baisé jusqu'à ce que l'aube la fasse rouler sur le côté [...] Je la réveille, l'enjambe, l'empoigne, tout de son corps indique que je peux y aller. Elle me déchire, avec ses doigts, quelque chose a lâché, je trempe les draps.»

imagé avec Linda Lê

Un peu moins crue, plus spirituelle, la description d'une orgie mondaine... 

«Le colosse dégingandé répand son verre dans le décolleté de la vamp [...] Le vieux beau, la main baladeuse, tripote la rondouillarde, faute de mieux [...]
La violoniste laisse de côté son instrument pour bécoter l'albinos, qui retrousse ses jupes et fourre sa tête entre ses jambes.» 

Le plus aventureux

Francis Humbert dans la Fortune de Sila fait de la timidité un état excitant pour aborder la sexualité.

«Il fouilla des boutons, parvint par miracle à enlever le chemisier de la jeune femme, s'attela, les doigts tremblants, au soutien gorge, échoua [...] Il la voyait à peine dans l'obscurité, ce qui le rassurait un peu [...] Alors il entra en elle, sans plaisir, et il fut surpris de constater que cela ne marchait pas si mal [...] Le souffle de Jane s'accélérait, tout cela était très bon signe, cela se passait bien.»

Le plus endurant avec Yves Bichet

yves Bichet dans Resplandy

«Je n'ai même pas eu besoin de penser à mon père mort, à rien de spécial, sinon comme d'habitude aux vaches de mon enfance, aux haies pleines de passereaux, aux blocs de sel accrochés aux clôtures et bien sûr à la môme Grisou qui pue des pieds...avec, en complément, le bistrotier de l'avenue Gambetta et le pizzaïolo moustachu... Tout ça pour ne pas jouir trop vite.» 

Mais la prose maladroite est désastreuse pour un ouvrage,

La revue The Literary Review s'amuse à twitter les pires scènes de sexe en se gardant bien de mentionner. le nom des auteurs et le titre des ouvrages. On a bien envie de poser son livre, voire de quitter son roman à la lecture de ces quelques lignes. Comme quoi, une scène de sexe peut aussi faire l'effet d'une douche glacée.

● «Je me suis approché de sa bouche, elle sentait le melon mûr. Pas la pastèque rouge sang de Toscane, mais la variété vert pâle que j'avais achetée.»
● «Il plongea deux doigts dans sa vulve et commença à sonder son canal vaginal, comme s'il cherchait ses clés de voiture perdues.»
● «Elle a ressenti ses émotions monter si fort et si haut que son corps a fondu en une seule note de musique.»
● «Il me tire vers lui afin que mon corps se plie contre lui comme la position de yoga dite ‘‘de l'arc'' que nous avons déjà pratiquée. Je sens son pénis grimper le long de ma cuisse.»

 

 

 

 

 

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22 CommentairesAjouter un commentaire

Bien écrit, et ça va de ses propres fantasmes, sa pudeur, sa réputation et de l'art qui décrit les scènes, et évidemment très utile pour une œuvre érotique. Ça peut-être camouflé et ennuyeux ou très intéressant pour lecteur, tout comme ça peut-être brut et générer les deux possibilités.. Puis bien-sûr, l'équilibre selon le but donné au récit s'avère primordial... J'aime l'article et propose la lecture de Dans ma peau loge une diablesse de @Carmène Ovalès S. (Une nouvelle érotique où je prends le risque de décrire le fantasme du personnage de façon brute et romantique). Merci

Publié le 22 Mai 2022

Un regard assez complet sur les manières d'approcher l'érotisme à l'écrit, et surtout les questions qu'elles soulèvent. Un regard subjectif bien sûr mais qui nous permet de nous interroger. Peut-être serait-il intéressant de parler plus précisément des quelques livres érotiques référents.

Publié le 14 Mai 2022

@Michèle CHABERT
Compte supprimé par le Grand Manitou, chère madame. Ah là là, ce que c'est que la paranoïa !...

Publié le 13 Mai 2022

@Michèle CHABERT
Je ne dirai pas que vos vers m'ont transportée d'admiration ; sans doute suis-je une sotte trop fieffée, mais il m'a fallu pas moins de trois lectures avant de commencer à comprendre de quoi il retournait... Ceci dit, comme vous le dites, je ne vous convaincrai jamais, pourtant je n'ai pas pensé une seule seconde à vous lorsque j'ai choisi le pseudonyme de Zoé. Désolée de l'avouer, mais vous n'occupez pas constamment le fond de mes pensées. (De fait, j'ai toujours aimé ce prénom, sans doute parce que c'était celui de ma première amoureuse à l'école primaire ; de plus, j'ignorais totalement que vous l'aviez adopté). Dès lors, je n'ai jamais tenté le tour de passe-passe que j'aurais, dites-vous, réussi... M. MBS n'a pas eu besoin de moi pour vous censurer. Il fait cela très bien tout seul ; ça doit être dans son ADN ; sans doute est-il né des amours incestueuses d'une gomme et d'une paire de ciseaux.
Or donc, vous prenez votre envol vers d'autres cieux. Il ne me reste qu'à vous souhaiter bon vent, mer calme et horizons chatoyants.
PS : Je vous trouve quand même gonflée de me reprocher des flagorneries...

Publié le 13 Mai 2022

@LE JEUNE
Je ne suis pas sûre qu'il faille chercher dans la littérature érotique une source pour ses propres fantasmes. Les fantasmes sont chose tellement personnelle, tellement intime, qu'on ne peut être que déçu (ou horrifié, pour ceux qu'horrifie le moindre écart sur le chemin de la pudibonderie et de la bien-pensance) par les fantasmes d'autrui. C'est un peu, me semble-t-il, la même chose avec les adaptations cinématographiques des oeuvres littéraires. Il est bien rare qu'on ne soit pas frustré, because, lisant, nous nous sommes forgés des images, mais des images si tant tellement ancrées dans notre psyché que les images cinématographiques, fussent-elles les plus travaillées, les plus artistiques, ne sauraient rivaliser avec elles - sauf cas très particuliers où, peut-être, existe fortuitement une sorte de genre d'espèce de concordance entre les premières et les secondes. Nos fantasmes nous sont toujours beaucoup plus "parlants" que n'importe quelles réalités matérielles.
Ceci dit, essayez "Les Onze mille verges" d'Apollinaire. Je ne dis pas que ça révolutionnera votre libido, mais le bouquin vaut largement sa lecture par son style alerte et son humour noir. Autrement, je vous conseillerais, parmi les plus connus, Anaïs Nin, Henry Miller et Régine Desforges. Il y en a bien d'autres, mais il faut bien commencer quelque part...
Enfin, si les excès ne vous effraient pas, faites un tour du côté de chez Sade, qui n'est pas seulement le pornographe flamboyant que l'on sait, mais sans doute, avant tout, le prince des philosophes insurrectionnels...

Publié le 13 Mai 2022

@albumine Painsec, tellement vrai ! nous, nous sommes pudiques, discret, et tellement fin ...
Plus sérieusement, je n'ai jamais été subjugué par des écrits érotiques, peut-être n'ai-je pas trouvé celui qui me révèlerai mes fantasmes ^^
Fausse pudeur et réel tabou possiblement ! même dans mon livre,je reste succin, évasif.

Publié le 13 Mai 2022

@LE JEUNE
"La pornographie, c'est l'érotisme des autres."
André Breton

Publié le 13 Mai 2022

>J’aime l’érotisme pas la pornographie.<
Je pense qu'on peut être dans ce cas et l'aspect des vieux clichés restent ici, une image non pas hypocrite mais au gré du lecteur ou de l'observateur une réalité suggestive préférable
cela n’empêche pas d'aimer le sexe pur, avec des ébats vifs. La pudeur, les tabous sont réels selon chacun mais ont des niveaux différents de valeur.
Vive la sensualité ...

Publié le 13 Mai 2022

Ma coquetterie est d'avoir déniché, au cours de mes recherches de livres rares, la version introduite par Guillaume Apollinaire de l'œuvre subversive " les mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir " de John Cleland février 1749 (date de sa première parution). Cleland fut poursuivi en justice pour immoralité pour l'un des plus grands classiques de la littérature libertine. Le comte de Grandville obtint qu'il n'écrive plus de tels romans " pornographiques ", en échange d'une rente annuelle de 100 livres !

Publié le 12 Mai 2022

@monBestSeller
Il me revient à l'esprit un ouvrage : "La Philosophie dans le boudoir". Où ça baise, ça tronche (par tous les trous - ceux de Catarina Viti ?) et où ça philosophe à tour de bras. Ah là là, ce que c'est que de nous !...

Publié le 12 Mai 2022

@Philippe Mahenc
"La Chute" : à mon sens, le meilleur roman de l'auteur. Bref, je partage à mon tour vos propos (et pas seulement parce qu'ils rejoignent les miens), et je me souviens, ce faisant, du mentir-vrai d'Aragon.
Ceci dit, je suis d'accord aussi avec votre appréciation des citations provenant de "The Literary Review", prétendument maladroites et désastreuses. C'est trop facile d'extraire quelques phrases de leur contexte romanesque et de s'en gausser comme des imbéciles. Après tout, on peut très bien imaginer qu'elles étaient parfaitement adaptés au style choisi par leurs auteurs et qu'elles répondaient de la même manière aux exigences de la fiction. A mon avis, c'est "The Literary Review" qui est une belle bande de zozos impunément retranchés derrière leur prétendu (si, si) statut de critiques...

Publié le 12 Mai 2022

Je rejoins l’avis d’ @albumine Painsec.
La Chute, le roman de Camus, est censé se passer à Amsterdam. Lorsqu’on le lit, on ressent bien l’atmosphère de la ville la nuit : les canaux, le brouillard, l’alcool, les putains… Pourtant, Camus n’y aurait jamais mis les pieds; Je tiens cette info de mon excellente prof de français en première, je serais déçu qu’elle ne soit pas vraie (l’info pas ma prof, à l’époque les profs étaient en chair et en os, les cours en « distanciel » n’existaient pas).
De toute façon, ce qui est important dans La Chute, c’est l’atmosphère oppressante que suggère Camus, et non pas un recueil d’informations utiles façon Guide du Routard.
Ne recherche-t-on pas la même chose lorsqu’on décrit une scène érotique ou pornographique ? Une ambiance plutôt qu’un guide pratique
(« Les postures érotiques ? Il y a les manuels de Nadine de Rothschild pour ça ! » aurait dit Paul Claudel, toujours d’après mes cours de français en première, à vérifier donc)
Est-ce que, par souci de réalisme, l’ami Donatien Alphonse François, dont @monBestSeller nous recommande la lecture, a infligé à une femme véritable tous les sévices dont il accable son héroïne dans Justine ou les Malheurs de la Vertu ? Certainement pas. Plutôt que de relater ses « propres exploits », Sade crée, à travers des scènes outrancières, une atmosphère « déconcertante » (pour ceux qui ont les tripes les mieux accrochées, nauséeuses ou excitantes pour d’autres) qui provoque chez le lecteur un maelstrom d’émotions et, s’il s’en remet, l’amorce d’une réflexion philosophique. Faire l’amour juste après avoir lu Sade, c’est un peu comme aller au restaurant juste après avoir vu La Grande Bouffe au ciné : c’est une démarche qui demande réflexion ou du moins un laps de temps nécessaire pour retrouver ses esprits, sa bite et son couteau (expression qui devrait avoir un équivalent féminin comme « appeler un chat, un chat », non?).
Tout l’art de l’écrivain est peut-être de pimenter, d’enjoliver, d’outrer ou au contraire d’édulcorer, d’affadir, d’enlaidir à partir des réminiscences issues de sa propre expérience ou des rêveries suscitées par ses lectures. Prenons la phrase : « Je sens son pénis grimper le long de ma cuisse » présentée comme un exemple de prose maladroite. En la lisant, elle m’a suggéré l’image d’une chenille qui progresse le long d’une cuisse par contractions et détentes du corps selon un mouvement sinusoïdal, ce qui pour un pénis en érection supposerait soit une grande motilité, soit l’alternance de phases tumescentes et flaccides (épatant, non ?). On le voit clairement ce vaillant petit pénis ramper de toutes ses forces à l’assaut de la vulve ou du fion, c’est comme on veut, la phrase laissant planer le mystère sur la nature de l’orifice convoité. C’est peut-être maladroit mais c’est une image qui a le pouvoir d'exciter l'imagination, voire plus si affinités. Bien employée, elle pourrait donner à une scène érotique un relief particulier, cocasse ou impressionnant selon le but recherché.

Amicalement,
Philippe

PS : Comment peut-on se procurer les livres "Ange et son nouveau monde" ou "Les boxeuses amoureuses" de @Michèle CHABERT maintenant que ses comptes ont disparu ?

Publié le 12 Mai 2022

@monBestSeller
Une autre chose (si vous me le permettez, et avant que vous ne me censuriez) : @zoé c vous avait déjà fait remarquer que vous vous faisiez une drôle de conception (disons quelque peu janséniste !) des marquises et du plaisir que l'on est en droit de ressentir à tenir lors du déduit des propos orduriers (transgression orale, si vous voyez). Je m'autorise à mon tour à noter que, parallèlement, est tout à fait étonnante votre vision, disons puritaine pour rester polie, des prostituées (ou des tôlières, comme vous dites). Si l'on vous suit, parce qu'elles font commerce de leur corps, il leur serait intrinsèquement impossible de cogiter et de spéculer, en un mot de philosopher. Plutôt étrange, non ? cette manière d'interdire d'esprit celles qui oeuvrent dans la chair, la matière. Et puis (et je vous renvoie à mon précédent commentaire), s'il venait à l'esprit d'un écrivain de mettre en scène une putain philosophe (ce qui n'est pas nécessairement un oxymore), il lui appartiendrait de rendre par son art la chose plausible - et même évidente pour ses lecteurs. Parce que - rassurez-moi - il est bien question ici de littérature et non pas de moraline ? J'ai bien compris ?

Publié le 12 Mai 2022

@monBestSeller
Vous écrivez : "Car il faut bien l'avouer, l’on écrit majoritairement sur l’amour qu’à partir de ses propres exploits. Et un fantasme écrit sent le fantasme à plein nez." Personnellement, je n'avoue rien du tout et je trouve que c'est une opinion farfelue, dans le sens où, me semble-t-il, il ne faut pas être un ou une athlète de la baise pour se lancer avec succès dans l'érotisme littéraire, il suffit simplement (encore que ça ne soit pas si simple) d'être un bon écrivain. Parce que, me semble-t-il encore, c'est tout le travail et le talent de l'écrivain que de rendre un fantasme vraisemblable, de le rendre, en somme, plus vrai que la vérité. Si le fantasme écrit sent le fantasme à plein nez, pour reprendre votre formule, ne serait-ce pas tout bêtement que l'auteur n'est pas à la hauteur de sa tâche ? Au reste, toute la littérature ne procèderait-elle pas du fantasme ? Car, dans le cas contraire, il faudrait considérer que Dostoïevski (ce n'est qu'un exemple entre des millions) n'aurait pas pu écrire son "Crime et châtiment" sans avoir auparavant dessoudé lui-même une vieille usurière. Ce qui est pour le moins absurde, non ? Qu'en pensez-vous-t-il ?

Publié le 12 Mai 2022

Si tous arrêtaient de faire leurs danses du ventre si narcissiques, cela n'arriverait pas. Trop de travail (plus utile) pour donner dans la dentelle...et repérer toutes les coquetteries des uns et des autres.

Publié le 11 Mai 2022

Quand on ne sait pas où l'on va... il faut y aller, et le plus vite possible. Devise Shadock.

Feu le livre de Zoé Florent : "Paparrain" avait obtenu quelques milliers de vues.
Grâce aussi à l'investissement financier de son autrice (disons un trimestre à 225€ (merdre ! de quoi se payer au moins 5 Pléiades d'occase, tout d'même!)), ce livre conservait une 7e position au classement général.
Et là, flût'deflût' : un dérapage non contrôlé des ciseaux, et hop, à la trappe, la fille, le bouquin et le tralala.
L'informatique toute puissante saura-t-elle tout restaurer ?
Nous le saurons en suivant les zaventures de Zoé.
Quel suspens !
J'avais pourtant prévenu : faut faire gaffe aux p'tits trous, car à la fin, on tombe dans un grand trou. C'est vache. C'est la vie.

Publié le 11 Mai 2022

Hello. J'avoue que je ne comprends pas. J'ai eu le temps de lire et même savourer les commentaires de @zoé c et Zoé Florent. Ils m'ont paru drôles, pertinents et instructifs sur le thème de la sexualité en littérature. C'est d'ailleurs la lecture du commentaire de @zoé c qui m'a fait réagir pour participer à cette conversation. Quant à Zoé Florent, son message était aussi épatant. Non seulement elle identifiait 4 des 5 auteurs à partir des extraits que je retranscris (seul Esparbec lui a échappé; c'est très porno, Esparbec, et c'est très efficace aussi) mais elle proposait aussi de magnifiques extraits d'un 6ème auteur dont je ne 'ai pas eu le temps de noter le nom ni les références.
Car, pfuit! leurs messages ont disparu et elles-mêmes (ou eux-mêmes, toutes ou tous les deux, sinon une seule dédoublée, comment savoir qui joue au funambule sur la toile de l'araignée virtuelle?) sont passés à l'état de fantômes!
Ne peut-on pas les ressusciter, pas que pour mon plaisir particulier, mais aussi pour l'intérêt de la conversation?

Publié le 11 Mai 2022

Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous...
Y a d'quoi s'prendre un flingue.

Publié le 11 Mai 2022

@monBestSeller, avec « La sexualité en littérature : le rôle clé de ces passages de charme dans un roman » vous avez ouvert une tribune intéressante et bien illustré le sujet par les multiples questions qui peuvent le nourrir. Je répondrai sérieusement à certaines.

Comment les romanciers écrivent les scènes de sexe ?
Chaque écrivain l’approche pour atteindre une forme de perfection littéraire, sensorielle et psychologique.
La question n’est pas seulement de se libérer des tabous ou d’oublier sa pudeur, mais de traduire un sentiment, des sensations ressenties ou imaginées, célestes, crues ou sublimées, uniques mais partageables et compréhensibles par tous.

La scène de sexe est-elle indispensable ?
Elle est l'essence même du genre, au moins en partie. Que seraient les écrits (sous leur vrai nom ou sous pseudo) de Sappho, Casanova, Restif de la Bretonne, Choderlos de Laclos, Sade, D. H. Lawrence, Oscar Wilde, Guillaume Apollinaire, Pierre Louÿs, Colette, qui se savaient licencieux à leur époque, puis plus tard Anaïs Nin, Henry Miller, Jean Bruce, Pauline Réage, Emmanuelle Arsan, E. L. James, Françoise Rey, Gérard de Villiers… et de tant d'autres s'ils/si elles n'avaient décrit des scènes de sexe qui ont été leur signature ? Parfois avec un réel succès au point d'avoir été adaptés au cinéma.

Vous avez aussi cherché à l'argumenter selon différents angles d'approche :

Une scène intime doit faire avancer le récit.
Bien sûr, en esquissant un univers, en enseignant au lecteur le type de relations dans le couple, cette scène doit aussi exciter, et c’est là que toute la virtuosité d’un auteur se place.
Scène érotique : le juste équilibre entre excitation et performance littéraire.
Vous avez raison de préciser qu'entre érotisme et pornographie, c'est la zone grise qui intéresse le lecteur, et que chaque auteur a sa propre ligne rouge. Je me permettrai, en tant qu'auteur (occasionnel) d'écrits érotiques, de préciser que écrire l'érotisme — pour rester dans la zone grise — est très difficile. D'aucuns vont jusqu'à prétendre que le genre érotique est le plus difficile à exprimer. Je partage leur avis.

Le vocabulaire est essentiel pour créer une bonne scène érotique.
Vous écrivez : « Ecrire sur le sexe est, pour la plupart des écrivains, aussi gênant que d’être surpris en train de faire l’amour, mais on peut aussi y trouver un plaisir d'exhibitionnisme provocateur. » (…) « pour écrire des scènes érotiques, il faut tomber le masque et oublier toute pudeur. » Vous citez à juste titre Virginie Despentes qui doit son succès à « Baise-moi ». Vous avez aussi raison d'écrire que : « La sexualité humaine est mystérieuse et infinie ».

Une scène érotique est avant tout une scène d’action.
Oui, c'est normalement un moment où le lecteur ne doit plus pouvoir lâcher son livre. Cette scène n'a pas que l'intérêt de parler de sexe. Elle doit capter le lecteur parce qu'elle raconte aussi autre chose : un monde esquissé de volupté, de sensualité, entre autres.

Vous citez un riche panel de références classiques de littérature de sexe chez Baudelaire dans « Les fleurs du mal » ; James Salter dans « Un sport et un passe-temps » ; Mario Vargas Llosa dans « Au Cinq Rues, Lima » ; Virginie Despentes dans « Apocalypse Bébé » ; Linda Lê dans la description d'une orgie mondaine ; Francis Humbert dans « la Fortune de Sila fait de la timidité un état excitant pour aborder la sexualité » ; Yves Bichet dans « Resplandy ».

Terminant par le fait que "la prose maladroite est désastreuse pour un ouvrage", la revue The Literary Review s'amusant à twitter les pires scènes de sexe.

J'espère que les nombreux auteurs qui ont publié des écrits érotiques sur cette plateforme apporteront leur contribution. J'ai essayé de le faire sérieusement et méthodiquement, en suivant votre argumentaire.
Je salue au passage l'amusant commentaire de @Philippe Mahenc, que je découvre au moment de poster le mien et que je vais lire avec le plus grand plaisir. Bravo aussi aux réponses de @Zoé Florent, qui se sont ajoutées entre temps.

Publié le 10 Mai 2022

Je m’interroge sur l’expression « appeler un chat un chat » utilisée par
@zoé c. Étant donné le thème de l’article, je dirais plutôt « appeler une chatte une chatte ». C’est plus délicat, non ? et ça sonne moins « matou dominant ».
Justement, parmi les écrivains qui appellent une chatte une chatte, il y en a qui n’ont pas été cités et qui pourtant sont des orfèvres en la matière.
Plutôt que les énumérer platement, je propose le jeu suivant. Je donne ci-dessous un florilège de scènes érotiques (ou même pornographiques) que je trouve émouvantes. Il faut en deviner l’auteur. Je donnerai les réponses dans une semaine. Si d’ici là quelqu’un trouve toutes les réponses, je réfléchis à un prix que je pourrai lui remettre (de toute façon, c’est un exploit qui me semble impossible à réaliser).

Classique:
« Je la suivais, rempli d’attente et de désir.
La regarder sans fin était mon seul plaisir,
Et je restais debout dans la même posture,
Muré dans mon amour comme en une prison.
Les lignes de son corps fermaient mon horizon ;
Mon espoir se bornait aux nœuds de sa ceinture. »

Lyrique:
« Tenue par lui, tête renversée, elle entrouvrit les lèvres comme une fleur éclose, et ils burent l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus, et ce fut le grave langage, soudain furieux langage de jeunesse, longue lutte mouillée, lèvres et langues unies. Plus bas maintenant, osa-t-elle imperceptiblement murmurer.
Plus bas maintenant, osait-elle parfois murmurer après les baisers, honteuse de sa demande, parfois entrouvrant elle-même le haut de sa robe, et il se penchait alors sur le sein nu, elle aussitôt fermant les yeux pour avoir moins honte et ne rien savoir, ne savoir que la magique nuit où elle entrait, attentive aux suavités qui circulaient, ô elle amollie et fondue, muette aux écoutes d’une agonie exquise, parfois sortant du silence par un râle d’approbation, parfois l’encourageant et le remerciant par de lentes hésitantes caresses sur les cheveux, parfois osant lui murmurer de prendre l’autre maintenant. »

Effervescent:
« D’un mouvement du torse, elle enleva la combinaison qu’elle jeta par derrière avec la même désinvolture qu’une coupe de champagne une fois bue. Elle replongea aussitôt la main dans la braguette de Lucien. Elle ne sentit pas de ramollissement du sexe. C’était même le contraire.
Elle malaxa un peu la bourse dans l’idée de créer un effet émollient. La verge ne s’en trouva que plus turgescente – un vrai petit fût monté sur essieu – c’était amusant. Elle céda à la tentation de baguer la hampe de ses doigts, en laissant du jeu pour sentir le frémissement de la chair en creux de paume. Prétextant que ce contact l’aiderait à s’endormir, elle demanda à Lucien la permission de le tenir ainsi tandis qu’elle s’allongeait contre lui.
Celui-ci recula pour lui retirer l’instrument qui se mit à osciller de haut en bas. Sorti du licol avec l’air d’un âne qui agite la tête, le gland semblait opiner à la perspective de servir de hochet à Hélène.
Des veines saillantes se vrillaient autour du membre dont le bout protubérant prenait une teinte vineuse. Lucien sentait d’agréables frissons hérisser le poil de son échine et une brise tiède lui monter à la tête. »

Cash:
« Entre les poils où luisaient des filaments de mouille comme autant de fils d’araignées, les chairs roses se dépliaient en accordéon, toutes baveuses. Et le trou s’arrondissait comme une bouche muette qui implore. Ernest, ça le fascinait, toutes ces petites viandes fragiles, on dirait de la dentelle. Il renifla le clito, puis le lécha doucement. Il l’aspira entre ses lèvres. Il sentit la languette de chair frémir sous sa langue ; son menton anguleux, baignant dans la mouille tiède, creusait un cratère dans le vagin qui l’aspirait comme une ventouse. Il aurait voulu pouvoir y enfoncer toute la tête pour voir comment c’était, vu du dedans. »

Tâtonnant:
« Comme elles sont douces tes caresses, dit-elle. Promets-moi de ne pas t’introduire en moi. »
Il jura qu’il n’en ferait rien. Il respectait trop l’institution du mariage. Ne sentait-elle pas d’ailleurs sa verge pétrifiée contre ses reins ?
« Si, je la sens, murmura-t-elle. Elle bouge un peu tout de même. »
Ce n’était rien. Elle furetait sans plus. Elle n’irait pas plus loin, assura Lucien.
Il fit tomber une bretelle du soutien-gorge d’une main qu’il glissa à l’intérieur du bonnet. Frémissant au contact de la peau, les doigts s’insinuèrent sous la rondeur d’un sein. Ils en épousèrent la forme pour dégager l’étoffe et libérer le mamelon. La chair se dilata autour du téton étonné par l’index qui, tournoyant en cercles concentriques, le titillait par des frôlements de plus en plus appuyés.
Simultanément, la palme déployée sous le postérieur, en malaxait la pulpe comme pour se gorger de son élasticité. Hélène se mit à gémir : « Elles sont douces tes caresses, si douces… Ne t’arrête pas, je t’en prie. »

Jardinier:
« Je me penchais alors pour m’emparer de cette masse de poils touffus, encore trempés de rosée. Elle me repoussa dans le lit puis, s’allongeant sur moi, me prit aussitôt la queue dans sa bouche rouge et chaude. Je glissai un doigt en elle pour la faire juter un peu. Puis, l’attirant sur moi, je l’estoquai jusqu’à la garde. C’était l’un de ces cons qui me vont comme un gant. Ses contractions musculaires fort habiles me firent bientôt haleter. Et tout le temps, elle me léchait le cou, les aisselles, les oreilles. Mes deux mains la faisaient monter et descendre, son bassin tournait tant et plus. Enfin, avec un grognement, elle se laissa aller sur moi de tout son poids ; je la fis rouler sur le dos, lui levai les jambes par-dessus mes épaules et l’attaquai bille en tête ; Je crus que je n’arrêterai jamais de jouir ; cela jaillit comme l’eau d’un tuyau d’arrosage. »

PS: on peut copier-coller les extraits sur la toile pour aider; ça m'étonnerait qu'ils révèlent tous qui se cache derrière.

Publié le 10 Mai 2022

@zoé c
:-)

Publié le 10 Mai 2022

Moi je rajouterai Leila Slimani a votre liste non exhaustive d'auteur à lire. Le sexe s intègre toujours parfaitement a l histoire, le plus souvent sous un angle et un point de vue tres moderne de ces heroines.

Publié le 08 Mai 2022