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Le 31 jui 2024

Les Jeux olympiques et la Littérature

Focalisés sur l’exploit physique, on oublie parfois que le but primordial des Jeux olympiques est le développement pacifique de l’humanité. Plus que la recherche de médailles d’or, le véritable enjeu de la Trêve sacrée devrait être la réconciliation dans le respect des trois valeurs olympiques : amitié, respect, excellence. Mais de quelle réconciliation parle-t-on ? De 1912 à 1948, on tenta de réconcilier le corps et l’esprit.
Tribunes monBestSeller : Les Jeux olympiques et la Littérature

Le saviez-vous ?

De 1912 à 1948, la littérature fut discipline olympique.

Eh oui, des concours de littérature au J. O. ont bien eu lieu. Et cela dans la perspective de Pierre de Coubertin qui pensait indispensable d’associer écrivains et artistes aux Jeux olympiques comme ce fut le cas en Grèce.

"Unir à nouveau d’anciens divorcés : le muscle et l’esprit", disait-il.

 

Les J.O. de Paris 1924

Les J.O. de 1924 ont vu la participation de 44 nations et plus de 3 000 athlètes. Ces Jeux ont été la vitrine du sport de haut niveau de l’époque et ont permis d’accueillir le monde entier à Paris. La France remporta trente-huit médailles, dont treize d’or, dont une : celle de la littérature attribuée à Géo-Charles.

Hm… Vous n’aviez encore jamais entendu parler de lui ?

 

Le podium de l’épreuve littérature JO. Paris 1924

Médaille d’or au Français Géo-Charles pour "Les Jeux olympiques".

Médaille d’argent au Danois Joseph Petersen pour "Euryale" et à l’Anglaise Dorothy Margaret pour "Chants d’escrime".

Médaille de bronze à l’Irlandais Oliver St John Gogarty pour "Ode aux Jeux de Tailteann" et au Français Charles-Antoine Gonner pour “Vers le Dieu d’Olympie”.

Hélas, on ne sait comment se déroulèrent les épreuves… Dommage ! Fallait-il courir avec son livre, ou le lancer très loin, ou le repêcher au fond de la piscine en apnée prolongée ? L’histoire garde ses mystères.

 

La défaite de Coubertin

Ce que l’on sait : malgré tous les efforts de Coubertin, c’est le grand flop. Participants en faible nombre, productions médiocres, médailles non attribuées ou décernées, la sauce ne prend pas.

Pourtant en 1924 (3e édition des Jeux olympiques littéraires) le théâtre des Champs-Élysées, dans sa “Grande saison d’art de la VIIIe Olympiade”, programme les Ballets russes du Train bleu, sur un livret de Jean Cocteau, avec des costumes signés Coco Chanel, ce qui n’est pas rien.

Et les jurys des concours sont prestigieux. Plus prestigieux que les concurrents. Jugez par vous-même :

Pour la sculpture, Bourdelle et Maillol.

Foujita pour la peinture. Rien que ça !

En musique, on retrouve côte à côte Stravinsky, Bartók, Fauré et Ravel. Hélas, impossible d’attribuer une médaille, le niveau n’y est pas.

En littérature, parmi les trente jurés on retrouve (excusez du peu…)

Jean Giraudoux, Maurice Maeterlinck (prix Nobel de littérature), Paul Valéry, Paul Claudel, la comtesse Anna de Noailles, Gabriele d’AnnunzioSelma Lagerlöf (autre prix Nobel), Edith Wharton, Maurice Barrès, et, président du jury : Jean Richepin. Côté compétiteurs, on n’est pas en reste puisque s’y trouve Henry de Montherlant qui soumet au Comité olympique "Le Paradis à l’ombre des épées". Une œuvre majeure à la gloire de la camaraderie virile, sous la protection de Zeus Philios, le dieu de l’amitié et de l’athlétisme.

Robert Graves, pour sa part, présente Aux Jeux, un dialogue rimé entre un Anglais et un Français sur ce que pourrait être l’esprit sportif après la guerre.

Et Dorothy Margaret Stuart, médaillée d’argent pour ses Chants d’escrime.

 

Et Tarzan dans tout ça ?

Est-ce un hasard si Johnny Weissmuller 3 médailles en or, 1 médaille en bronze (et 4 magnifiques vases créés pour l’occasion par la Manufacture nationale de Sèvres) était là ?  

Allez, pour les plus jeunes d’entre nous, Weissmuller a incarné Tarzan au cinéma de 1932 à 1948, concourant ainsi à donner son demi-siècle d’immortalité (sic) à l’œuvre de l’Américain Edgar Rice Burroughs.

 

Et pour tout le monde, pour les curieuses et les curieux, voici quelques liens pour continuer le voyage

Gallica le sport dans la littérature

Histoire de la Trêve olympique CIO

Focus sur les jeux Olympiques de Paris en 1924

Et bien entendu, un immense merci à Louis Chevaillier et les éditions Grasset qui nous ont permis de refaire ce voyage oublié “Les Jeux olympiques de littérature

 

 

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Découverte étonnante pour moi aussi. D'où l'intérêt de faire des fouilles pour mBS !

Publié le 31 Juillet 2024

Oui, un grand merci à Louis Chevaillier comme à l'équipe de monBestSeller pour cette étonnante découverte !... Enfin, pour ma pomme ;-). Et dommage que la sauce n'ait pas pris, comme vous l'écrivez... Je vais de ce pas me documenter plus avant en lisant "Les jeux olympiques de la littérature"...
Bonnes vacances à tous.
Amicalement,
Michèle

Publié le 31 Juillet 2024