Les maisons d’édition sont nombreuses sur le marché. Comment travaillent-elles, comment choisissent-elles les manuscrits qu’elles éditent, qu’apportent-elles aux auteurs, comment choisir celle(s) à approcher ? Autant de questions qui se posent à l’auteur au moment de chercher la sienne. Réponses et bons conseils pour savoir à quoi s’attendre et mettre toutes les chances de son côté.
Le site du syndicat national des éditeurs (SNE) annonce 10 000 éditeurs en France.
Un chiffre à moduler car parmi eux, seulement une vingtaine de « grandes » maisons d’édition avec 5 000 titres chacune à leur catalogue et environ 5 000 éditeurs ayant moins de 10 titres chacun. Les autres sont des éditeurs particuliers –souvent ponctuels- qui peuvent être des collectivités territoriales, associations…
Le SNE précise qu’environ 1 000 structures d’édition ont une activité d’édition régulière, c’est à dire vivent du livre lui-même. Elles n’ont pas toutes le même fonctionnement, la même organisation, économie, logistique, mais toutes sont des « passeurs de texte » vers les lecteurs.
C’est un chef d’orchestre. À partir d’un manuscrit auquel il croit, l’éditeur déclenche toute la machine de l’édition et la gère de A à Z, c’est à dire du perfectionnement éventuel de l’écriture et du récit jusqu’à la distribution et la vente du livre.
Éditeur, c’est « le plus beau métier du monde » disait la « papesse de l’édition » -comme elle fut souvent qualifiée- Françoise Verny (Grasset, Gallimard, Flammarion) en titre de ses mémoires. Pour l’écrivain, un éditeur c’est le graal, mais déclencher son coup de cœur n’est pas évident.
Ces lecteurs, rarement intégrés à la maison d’édition, sont généralement payés au manuscrit. Chacun remet une note de lecture à travers une grille d’appréciation (l’action du personnage, la trame de l’histoire, les plus, les moins, etc. selon les maisons d’édition).
Dans le cas d’un comité de lecture, il peut comprendre cinq à quinze membres lecteurs, parfois plus (chez Gallimard par exemple, 17 membres sont élus à vie). Les membres se réunissent régulièrement et défendent chacun le livre qu’ils aimeraient voir publié. Si le lecteur convainc, une deuxième lecture du livre est effectuée. À l’issue, l’avis favorable est confirmé ou non. Il arrive parfois qu’un éditeur envoie un manuscrit à un confrère qu’il pense plus apte à le publier. Mais ce n’est pas une règle donc il ne faut pas trop compter dessus.
Qui sont ces lecteurs ? On ne sait pas bien. Quelle est leur légitimité ? On parle de passe droit, de coteries, de cooptation, de recommandations qui mettent certains manuscrits sur le haut de la pile, de lecteurs fils ou fille de…, de journalistes… Face à ces attaques, les éditeurs opposent aujourd’hui un recentrage de leur recrutement basé sur les connaissances que la personne peut avoir du monde de l’édition (anciens éditeurs, critiques, auteurs qui ont déjà été publiés…). Reste qu’ils sont rois et que 99 % des auteurs ne sont pas édités.
L’éditeur finance toute la filière d’édition jusqu’à la distribution.
L’auteur n’a pas à investir d’argent. Une fois qu’il a fini d’écrire son livre, c’est l’éditeur qui prend en charge la correction, la mise en page, l’impression, la promotion, la diffusion et la distribution. Selon sa taille, il dispose de plus ou moins de ressources internes ou fait appel à des professionnels extérieurs pour certaines étapes (correcteur, maquettiste, photographe, illustrateur, documentaliste, attaché de presse…). Il confie à des prestataires extérieurs l’impression et, s’il n’a pas de réseau de distribution propre –ce qui est le cas de la majorité des éditeurs hormis quelques grosses maisons d’édition-, la diffusion (le diffuseur démarche les librairies et circuits de diffusion, et prend les commandes) et la distribution (le distributeur achemine les livres aux points de vente).
L’auteur signe un contrat et cède ses droits d’auteur à l’éditeur.
> Ce contrat fixe le cadre de la collaboration, les domaines d’exploitation dans lesquels les droits sont cédés (édition, traduction et vente à l’étranger, éditions dérivées –illustrée par exemple, adaptation pour les enfants, livre audio…-, adaptation cinématographique…) et le pourcentage de droits que l’auteur percevra sur les ventes du livre.
> Dans certains cas, l'éditeur peut verser un à-valoir à l'auteur c’est à dire une avance sur les droits qu’il percevra sur les ventes. Les contrats d'édition prévoient la plupart du temps que les à-valoir restent acquis à l'auteur, quoi qu'il arrive.
> Propriétaire des droits d’auteur, l’éditeur s’engage à ce que le livre soit toujours disponible. Ce qui induit qu’il procède à une réimpression s’il est « épuisé ». Tant que c’est le cas, l’auteur n’est pas libre d’éditer son livre avec un autre éditeur ni dans les domaines dans lesquels il a cédé ses droits.
Outre la signature de la maison d’édition sur la couverture de son livre qui lui apporte une satisfaction personnelle et une caution professionnelle, l’auteur tire des avantages de sa collaboration avec un éditeur.
C’est peine perdue d’avance. La ligne éditoriale, c’est le genre des livres que la maison édite habituellement. Il ne viendrait à l’idée d’aucun auteur d’envoyer un conte pour enfants à un éditeur spécialisé dans le roman noir, pourtant des éditeurs de petits ouvrages reçoivent des trilogies, des auteurs adressent des récits de voyage à des maisons d’édition spécialisées dans le roman de science fiction, etc. Même très original, même très bien écrit, vous ne persuaderez aucune maison d’édition de créer une nouvelle collection pour accueillir votre ouvrage. Pourquoi passerait-elle à côté de cette perle rare ? Parce qu’elle n’a pas construit son image sur ce type d’ouvrage, que ses lecteurs ne la connaissent pas pour cette spécialité, et qu’elle n’a donc pas de poids auprès des amateurs du genre.
C’est le meilleur moyen de vérifier que votre livre a une place de leur catalogue et de ne pas se tromper d’interlocuteur. Pour cela, deux moyens infaillibles : 1. consulter leur site Internet et explorer leurs collections et les ouvrages qu’ils éditent ; 2. se rendre en librairie, demander au libraire un ouvrage dans le style du vôtre et noter les éditeurs qui semblent pouvoir être intéressé. Attention, il ne s’agit pas bien sûr de chercher la même histoire que vous, ce serait le meilleur moyen d’être écarté d’office.
Ne pas être conforme à la ligne éditoriale de l’éditeur est le premier motif de refus. Il faut donc en quelques mots persuader l’éditeur ou son lecteur que votre texte est parfaitement adapté au genre, au style, aux sujets dans lesquels il s’est spécialisé.
La maison d’édition, c’est le Graal.
Entre temps, il faut se poser d’abord toutes les questions nécessaires avant d’en chercher une.
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Qui en a l'expérience?
Lorsqu'on a publié chez un petit éditeur, qu'on est resté propriétaire des droits d'auteur ET que le livre plaît au-delà du cercle rapproché, est-il conseillé d'envoyer le live broché à un éditeur choisi, accompagné d'un bon synopsis?
merci pour cet article . il nous nous éclaircir davantage sur ce qu'est une maison d'édition et aussi nous prémunir car se faire éditer par une maison d'édition demande assez de courage et de persévérance.
Article complet, merci.
Plutôt que des refus, vu la politique des Éditeurs face aux jeunes auteurs, il est préférable de mettre ses énergies ailleurs que, dans un démarchage voué à l'échec. Il est plus probable de se faire repérer par un Editeur, sur le site référence @http://www.monbestseller.com/lecteur/admin-mbs ou les réseaux sociaux. Alors faites entendre la voie du site, Les éditeurs vous observent ... ;-)
merci