La Femme invisible

@Hubert les personnages de roman ont plus de chance que leurs auteurs car c'est une chance inouïe de faire plonger quelqu'un dans l'âme, la tristesse, le découragement d'un être de papier ... Que pourrait-on demander de mieux ? Un vrai prodige !
La frustration naît de l'existence d'un auteur, tapis dans le silence hors texte, qui après avoir expérimenté les limites des creative commons et de la marchandisation à outrance des oeuvres numériques, et pour d'autres raisons complexes également, mendie la "part du moineau" ... que "vaut" un livre jeté dans l'univers ? 2,99 euros nous dit-on ...

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@Elisa Galam merci à vous !
mystérieuse et belle apparition ... ainsi, les textes sont moins seuls lorsqu'un écho vibre ...

@lamish "ma complicité d'auteure" même sans "tout" lire nous sommes connectées, et c'est ça qui est important ici. Car il n'y a aucune certitude quand à ce "tout". Peut-être au fond que "rien" n'a été écrit encore. Ou "presque rien".

La manoeuvre, oui.
Je viens des creative commons. L'art n'est pas marchand en soi, c'est la société qui l'est, et les rapports sociaux qui y poussent. Alors, on nous offre actuellement un choix : soit devenir marchandise soit devenir client ... D'où je parle la deuxième option est impossible. Alors ?

Je crois en la machine !

@Cloking
A certains moments, on se dit "à quoi bon" ? Votre réaction est un baume sur mes larmes, des larmes qui viennent de très loin ...

Vous n'êtes pas dans le jury, et j'ai assez donné de textes, depuis des décennies.

De justice en littérature, il n'y en a pas, pas plus que d'équité en matière culturelle.

Celui qui paye occupe le haut du pavé.

Avec le numérique, on a voulu combattre, mais les géants nous ont rattrapé, et on n'est pas de taille. On n'y peut rien !

Maintenant, il n'y a que cette amitié lointaine, entre vous et moi, "lectauteurs". Vous savez, il n'y a pas de mots pour dire la profondeur mais aussi l'amertume de ce lien.

Et pour les textes, il y a leur persévérance post mortem. C'est tout ce que nous avons, nous les #femmesinvisibles. Et puis, ces mots, que vous avez entendus, et qui résonnent comme un boomerang dans le tympan de l'univers ... Je vous salue, @Ciloking !

@Vay Céline Apprendre ce que vous savez, ce que vous êtes déjà ... Les autres ont plutôt dit qu'elles se reconnaissaient assez (sans avoir commis ce crime pourtant ni spécialement sombré) dans cette "femme perdue" parce que c'était "là", "très actuel" m'ont-elles dit, c'est la loi du temps ... alors, je l'ai cru ... mais la finesse de votre écriture me laisse à penser que vous saurez, vous, vous savez si c'est une projection ou un écho des voix qui nous entourent. Vous me direz ... Et on le dit, et lorsqu'on aperçoit son miroir, oui, cela soulage des questions.

Alors, une fiction, est-ce vrai ou pas, est-ce en vain ? on dira qu'on ne sait rien. De toutes façons, l'important, c'est une rencontre, entre quelqu'un qui lit, et un autre qui écrit, à tour de rôle. Rencontre impossible, que le virtuel permet. Alors, oui, réalisant qu'il s'agit bien de cela, je sens que nous sommes perdues. Nous avons sombré ensemble dans une fiction interminable, entre le rire et les larmes, à ressasser l'impossible à dire. Et pourtant ... "Fait, étant".