Livres difficiles : apprendre à les comprendre pour mieux les juger Y a t’il des mauvais chefs-d’œuvre ?
Paulo Coelho règle son problème avec les livres difficiles. Il dénonce dans un journal brésilien James Joyce comme « étant inaccessible et incompréhensible ». "Ulysse de Joyce, n’est que du style. Il n’y a rien là-dedans." "Je suis moderne car je rends simple ce qui est compliqué". En toute simplicité.
En parallèle, les critiques de « Publisher weekly », magazine américain, s'amusait à selectionner des livres réputés comme étant "les plus complexes", parmi lesquels, tiens, un livre de Joyce. Mais à l’inverse de Coelho, en en vantant les mérites, comme un ouvrage clef qui élève l'âme. Ils conseillent fortement à tous les anglophones d’apprendre à apprécier « la musique de Joyce ». Joyce est source originelle d'un genre littéraire supérieur. Qui croire ?
Un grand livre se mérite.
Qui n’a pas eu des difficultés à lire des chefs d’œuvre universels réputés « difficiles ». Certains même n’ont jamais réussi à les finir. Si votre résolution et votre acharnement vous ont permis de les terminer, cela en valait-il finalement le coup ? Oui, bien sûr. Tout d’abord parce que, c'est avec des références qu'on aiguise ses capacités de critique. Le droit de juger, ça se gagne, patiemment. C'est à travers un capital littéraire et des experiences de lecture, que la crédibilité du lecteur, du critique se légitime.
Et puis avez-vous déjà apprécié l’instant final de la fermeture d’un livre difficile et sollicitant, qui a mis en éveil toute votre attention, votre esprit, votre intelligence ? Ce fragile moment de supériorité qui vous fait dominer la chose « intellectuelle ». Un plaisir spécial.
Y a t’il des livres fondateurs de la littérature ?
Denis Podalydès, acteur, metteur en scène, sociétaire de la Comédie française place Proust tout en haut de l’échelle littéraire. Il considère qu’il est l’auteur, ou le livre, qui contient tous les auteurs et tous les romans. Comme pour Shakespeare au théâtre. « Ils y sont tous, cryptés, cachés. » déclare t’il. Toutes les lectures m’en éloignent et m’y ramènent, ajoute-t’il. Comme si certains auteurs étaient le soleil autour desquels gravitent les autres, puisant leurs ressources ponctuellement dans ces œuvres fondatrices.
Sans être aussi catégorique, toutes les littératures ont sans doute des réferences, parfois complexes, qu’il faut découvrir et lire pour mériter de comprendre, pour mieux apprécier les autres. Il est bon de les repérer pour aiguiser son jugement. C'est un travail.
« On ne force pas une curiosité, on l’éveille. » dit Daniel Pennac. C’est probablement exact.
Vous avez un livre dans votre tiroir ?
Publier gratuitement votre livre
Vous avez écrit un livre : un roman, un essai, des poèmes… Il traine dans un tiroir.
Publiez-le sans frais, partagez-le, faites le lire et profitez des avis et des commentaires de lecteurs objectifs…