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Le 31 Jan 2024

Le nouvel auteur 2024, l’auteur-éditeur. Interview de Laurence Labbé

En quelques année l’autoédition est passée du statut de parent pauvre à celui d’alter édition. De nos jours, on y trouve des livres offrant les mêmes critères de qualité que l’édition classique. La grande différence est que l’auteur-éditeur est libre comme l’air. Une liberté qu’il faut savoir prendre et assumer. Pour certaines personnalités, ce statut est celui qui leur permet de s’épanouir dans leur vie d’auteur autoédité par choix, heureux et fier de l’être. Ce mois-ci, nous vous présentons Laurence Labbé.
Interview de Laurence Labbé par monBestSeller : Le nouvel auteur 2024, l’auteur-éditeur.
Réponse: 

Si Laurence a baigné dans les livres et l’écriture dès son enfance, ce n’est qu’en 2024 qu’elle publie son premier livre : "La puissance des ordinaires". Peu de temps avant, elle découvre monBestSeller et sa communauté de lecteurs et d’auteurs. Elle y publie un premier texte, recueille des commentaires critiques qui l’aident à le transformer, et surtout, elle rencontre ses « amis mBS » dont la plupart sont toujours ses « followers ».

Laurence est ce que nous appelons une auteure "autoéditée, heureuse et fière de l’être" !

L’autoédition lui a, en effet, permis d’atteindre ses buts à son rythme, dans le respect de ses valeurs et de ses envies d’écriture. Petit à petit, Laurence a gagné ses paris, édifié sa marque, conquis un lectorat qui se confirme et s’étend. Bien entendu, tout cela n’est pas arrivé par miracle : elle a fait travailler son intelligence, sa créativité ; elle a écouté beaucoup, à la fois ses « amis mBS », d’autres aussi, et la société en mouvement ; elle s’est entourée de personnes compétentes et professionnelles ; elle a énormément travaillé avec rigueur et détermination, montant pierre par pierre sa "petite maison" d’autoédition qui lui ressemble.

Laurence nous inspire, et c’est parce que notre seul souhait est qu’elle puisse vous inspirer à votre tour que nous lui donnons la parole.

Trois auteurs ont commencé à lui poser leurs questions, car nous pensons que ce sont les questions des auteurs du site qui comptent avant toute chose.

Bonne lecture à toutes et à tous, et bons échanges !

Question: 

Les questions de Gwen A. Elle

Quelles étaient vos ambitions en publiant sur mBS ? A quel moment avez-vous décidé de vous auto-publier ?

Réponse: 

C'est un ami qui m'a parlé de monbestseller.com, dans une soirée. J'avais écrit plusieurs romans et soumis des textes aux éditeurs depuis l'âge de 19 ans, sans être publiée. Lorsque j'ai appris que l'on pouvait faire lire ses écrits aux lecteurs sans passer par les éditeurs, j'ai foncé ! Pour cela, j'ai écrit un nouveau roman. En effet, ce que je soumettais aux éditeurs était, dans mon esprit, pour leur permettre de se rendre compte de mon style et je pensais qu'ils me soumettraient leurs commandes. J'étais prête à écrire n'importe quoi pour un éditeur s'il me rémunérait. On est souvent ignorant des pratiques des éditeurs qui en fait, ne souhaitent que recevoir des romans aboutis et publiables quasiment en l'état. Quoi qu'il en soit, puisque en publiant sur Monbestseller je supprimais les intermédiaires, je devais faire le boulot moi-même en amont et donc donner au lecteur un livre totalement abouti (construction, présentation, style...) et que j'aurais moi-même plaisir à lire. J'ai donc écrit en quelques mois mon premier roman autopublié spécialement pour monbestseller.

Question: 

Comment cela a-t-il évolué ? (suite à l'autopublication, avez-vous atteint vos objectifs ?)

Réponse: 

Les retours sur monbestseller ont été au-delà de mes attentes. Des lecteurs attentifs, dévoués à la cause littéraire, ont apprécié mon projet et m'ont soumis corrections et propositions d'orientation (en particulier pour réécrire la fin) comme finalement l'aurait fait un éditeur, j'imagine. J'ai appris durant ce temps que l'on pouvait s'autopublier sur Amazon. Je dois remercier tous ceux qui m’ont indiqué la marche à suivre, à l'époque il existait et existe sûrement encore, une communauté d'auteurs autoédités. C'était encore les prémices de l'autoédition en France avec quelques pionniers qui traçaient la route (Aurélie Valognes, les Vandroux, Laure Manel, Alice Quinn...), et certains avaient pour objectif d'accueillir et aider les nouveaux venus. Depuis, beaucoup ont pris leur envol vers l'édition traditionnelle et c'est bien mérité ! L'année suivante, totalement prête et en confiance, j'ai publié "La puissance des ordinaires" sur Amazon. Et là encore, la diffusion et les retours ont été au-delà de mes espérances.

Question: 

Qu'avez-vous mis en place comme moyen de diffusion/communication ?

Réponse: 

Les moyens de communication sont multiples et évoluent sans cesse : réseaux sociaux, blog, page internet, salons, interview, distribution de flyers, et puis diffusion au quotidien, auprès de ses amis, des gens que l'on peut rencontrer au quotidien, dans les groupes de discussion, et même au travers d'autres activités ... Et bien sûr présence sur Monbestseller. C'est une préoccupation de tous les instants, qui doit s'adapter sans cesse aux nouvelles technologies. Pour cela, il faut continuer à se renseigner, à discuter avec les autres auteurs, rester en contact avec les organisateurs d'évènements, les acteurs littéraires, les communautés de blogueurs... C'est une occupation qui peut ne jamais prendre fin et occuper tout votre temps !

Question: 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Question de Michel Laurent

Pensez-vous qu’un auteur doit avoir une plume qui s’identifie quelle que soit le type d’œuvre de lui que l’on lit, ou bien doit-il adapter son style et sa façon d’écrire au genre d’ouvrage qu’il est en train de commettre. Il me semble par exemple que le style d’Hugo est reconnaissable au travers de ses poèmes comme de ses romans. Il est peut-être plus difficile de reconnaître la plume d’André Pieyre de Mandiargues dans ses écrits érotiques, si l’on ne connaît de lui que ses essais.

Réponse: 

Merci, Michel, c'est effectivement une question préoccupante pour tout auteur qui se lance dans un nouveau style. Avoir un style unique est effectivement une recommandation forte des professionnels, éditeurs et auteurs. Tout grand auteur comme vous le soulignez, est reconnaissable. Tout artiste doit avoir un signe distinctif par lequel son public le détecte dès son apparition : un chanteur ce peut être la voix, un peintre, les teintes ou le trait. Un musicien par contre peut s'essayer à plusieurs styles, son talent s'adaptera, mais on reconnaîtra peut-être sa façon de faire s'envoler les notes. Un compositeur aussi peut explorer plusieurs styles, y décèle-t-on une marque, son identité ? Un comédien incarne toujours de nouveaux personnages, pour certains, on reconnaît le jeu quel que soit la situation, pour d'autres au contraire, le talent éblouit justement dans cette facilité à être habité différemment à chaque nouvelle interprétation, (ce qui n'exclut pas des gestes ou intonations reconnaissables). Qu'en est-il de l'écrivain ? Stephen King dans son livre "Ecriture" place cette question au tout premier plan, jusqu'à déclarer que la seule définition d'un véritable écrivain est justement lorsqu'on peut reconnaître son style dès les premières phrases, et même si son nom ne figure pas sur le texte. Pour ma part, il me semble n'y être pas parvenu (quoi que les retours de certains lecteurs me feraient peut-être penser que  ...: "on reconnaît tes personnages, ton style au fil de tes romans, des situations reviennent". Mais pour autant j'imagine qu'on ne peut me reconnaître si mon nom n'est pas écrit sur la couverture. Pourtant je me considère comme un écrivain à part entière car c'est inscrit dans mon âme. Je pense qu'il faut prendre de la distance avec les conseils des autres, écrivains chevronnés ou en herbe, et tracer son chemin. Je n'ai effectivement pas d'exemple d'écrivains connus qui n'ont pas "leur style". Mais je continue à croire que c'est possible quand même si on n'a pas atteint cette étape. C'est une question, je pense, sur laquelle on peut débattre longuement. Et peut-être ne faut-il pas chercher à avoir son style, et que en tant qu'humain, on imprime inconsciemment sa marque... ou peut-être au contraire faut-il se connaître, et en cela trouver son signe distinctif qui sera reconnaissable et en jouer et en rejouer ?

Question: 

Question de Natalia Clément-Demange

Je souhaiterais savoir si vous avez une autre activité professionnelle ou si vous pouvez vous consacrer entièrement à vos livres, et dans ce cas réussit elle à gagner un peu d'argent ?

Réponse: 

Merci Natalia, là aussi une question essentielle se pose. Oui, j'ai une activité professionnelle à plein temps. Lorsque j'ai réalisé à vingt ans que je ne pourrais pas vivre de ma plume, c'est devenu une activité de loisir pour moi, car il faut bien n'est-ce-pas, manger, se loger, etc... Certains auteurs autoédités vivent de leur plume, mais pour ce que j'en sais, ils consacrent tout leur temps à l'écriture et sa promotion. Car il ne faut pas oublier que l'écrivain qui a des lecteurs doit consacrer beaucoup de temps à la communication, comme nous l'avons abordé dans la première question. Il ne semble pas ce que soit un fait nouveau. Mais pourtant, plusieurs écrivains connus ont des activités professionnelles (Michel Bussi continue d'enseigner, Jean-Christophe Rufin est médecin, écrivain et diplomate, Courteline et Romain Gary travaillaient dans des ministères, beaucoup de journalistes ou d'hommes politiques ont aussi des activités de romanciers ou biographes, Zola et Hugo étaient des hommes publics qui intervenaient en politique, tout en faisant du journalisme...). Pour ma part, il me semble que si je voulais que mon activité d'écriture me permette de vivre, il faudrait que je m'y consacre à plein temps, parce que l'écriture n'est pas l'essence du métier qui me fait vivre.  Je n'ai jamais sauté le pas, je réserve cet espoir pour la retraite. Il y a beaucoup d'auteurs inconnus qui se lancent à plein temps dans l'écriture, certains réussissent, mais d'autres retournent au travail au bout de quelques mois ou années... Par contre, faire de l'écriture une activité annexe est tout à fait possible, avec beaucoup d'investissement en temps, du talent et de la chance, on peut réussir à ajouter quelques euros, centaines ou milliers, à sa déclaration d'impôts !...

L’auteur-éditeur de février sera… un auteur présent depuis 10 ans sur monBestSeller ! Yannick Fradin.

Si vous avez des questions que vous aimeriez poser à Yannick, veuillez nous contacter mbs@monbestseller.com

 

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11 CommentairesAjouter un commentaire

@Sylvie de Tauriac Vraiment navrée du délai de réponse, désolée, mais je ne reçois pas de notification de mbs lorsque je suis citée... Donc de temps en temps je retourne voir les endroits où il se peut que... Et je découvre votre commentaire. Merci ! Du coup je suis allée voir votre blog, vraiment super, très pro ! Il y a tant de chroniques de super livres ! Alors par contre, je ne connais pas du tout Payhip, je n'en ai jamais entendu parler... Donc, pour le coup, c'est moi qui suis preneuse d'infos, même si je n'ai pas le projet de mettre une boutique en ligne (juste du texte pour ma part, ayant un emploi à plein temps par ailleurs). En ce qui concerne les livres numériques, je les mets pour l'instant à disposition via Amazon qui offre plein d'avantages aux auteurs (pour peu qu'ils soient bankables) mais il y a aussi la solution smashwords à laquelle je réfléchissais pour mes romans que je retirerais du programme de fidélité Amazon, sinon il y a aussi les prestataires comme Bookelis qui font l'intermédiaire pour la mise en ligne... Sinon, il faut faire la manip sur chaque boutique (kobo, amazon, apple etc... Etc...) Mais si vous voulez les mettre à disposition sur votre site, je suppose que cela dépend de votre hébergeur. Je sais que Wix me propose une boutique, mais cela ne m'interesse pas, car je ne souhaite pas faire de profits. Voilà j'espère vous avoir un peu aidée, mais restons en contact, si vous le souhaitez (vous pouvez me contacter via mon site laurencelabbelivres.com si je mets trop de temps à répondre). Et j'ai mis votre livre dans ma bibliothèque. A bientôt !

Publié le 28 Mars 2024

Votre expérience est très intéressante et je voudrais savoir ce que vous pensez d'une boutique comme Payhip pour diffuser des livres numériques. Un petit éditeur de ma région m'a recommandé de persévérer dans l'édition traditionnelle car il avait aimé un de mes romans mais n'avait pas les moyens de publier une inconnue. J'ai également un blog littéraire qui peut me donner de la visibilité, mais je dois dire que j'adore écrire des articles et ce blog est devenu mon enfant. @Sylvie de Tauriac

Publié le 13 Mars 2024

Votre expérience est très intéressante et je voudrais savoir ce que vous pensez d'une boutique comme Payhip pour diffuser des livres numériques. Un petit éditeur de ma région m'a recommandé de persévérer dans l'édition traditionnelle car il avait aimé un de mes romans mais n'avait pas les moyens de publier une inconnue. J'ai également un blog littéraire qui peut me donner de la visibilité, mais je dois dire que j'adore écrire des articles et ce blog est devenu mon enfant. @Sylvie de Tauriac

Publié le 13 Mars 2024

Je trouve votre témoignage très intéressant, je vous en remercie @Laurence Labbé. Il ouvre la voie des possibles pour les nouveaux auteurs tels que moi qui essaient d’y voir un peu plus clair dans le monde de l’auto-édition.

Il confirme qu’il est possible d’écrire et d’éditer ses livres, malgré une activité professionnelle autre. Ce à quoi je ne croyais pas il y a encore quelques mois.

Je vais avancer pas à pas, en m’appuyant sur la communauté mBS.

Le chemin à parcourir me semble aussi intéressant sinon plus que la destination.

Publié le 07 Février 2024

@Papou Bezard merci, bienvenue également ! :-) Larguons les amarres vers l'aventure donc. @Gwenn A. Elle merci beaucoup, la bienveillance et les conseils sont d'après moi à faire circuler sans limite et nous sommes bien ici dans ce but, merci à vous si cet article a pu vous être utile et à très bientôt @Catarina Viti merci bien sûr et oui l'important c'est de se sentir bien, trouver la bonne démarche, il ne faut pas en attendre des miracles non plus, suivre le chemin et puis peut-être trouver une surprise au coin du tournant mais en tous cas s'émerveiller à chaque pas est sans doute la recette pour n'être jamais trop déçu. Coeurs avec les doigts

Publié le 01 Février 2024

@Marie Berchoud merci beaucoup. Je suis ravie si j'ai pu vous redonner espoir car il n'y avait pas de raison de le perdre ! Tout est peut-être affaire de patience et je ne pense pas que vous soyez invisible puisque j'ai vu à de maintes reprises votre nom circuler sur les réseaux sociaux et que j'ai découvert votre plume sur mbs... @Delphine ROBIN merci beaucoup pour cette réaction et effectivement les salons font partie du parcours de l'écrivain, je vais essayer de détailler tout cela dans mon blog, étape par étape : les concours, les remises de prix, les salons et dédicaces sont les trois piliers à la fois de la communication et de la mobilisation du temps... Si on faisait un ratio temps passé/retour sur investissement, je ne pense pas que les salons entreraient dans mon galop de tête mais c'est aussi l'occasion de fidéliser un lectorat local, sur le terrain... Il faut être très mobile et avoir du temps ! bien à vous

Publié le 01 Février 2024

Ce qui compte, c'est de décider en toute conscience de la destinée qu'on se sent capable de réserver à son manuscrit. Et que ce choix procure du bonheur, comme c'est le cas pour Laurence. Un bonheur partagé avec ses lecteurs. Merci pour l'article.

Publié le 01 Février 2024

@Laurence Labbé

Merci pour votre patience, vos réponses précises et vos conseils bienveillants...
Gwenn A. ELLE

Publié le 01 Février 2024

Welcome on board!

Publié le 01 Février 2024

Très beau témoignage qui évoque avec réalisme le quotidien des auteurs. Ecrire pour en vivre ou simplement pour cocher la case loisir, peu importe le but, il est évident et important de souligner que la passion de l'écriture prend un temps considérable. Je crois également que les Salons du Livre sont une démarche importante à intégrer pour percer ou simplement pour vivre l'édition d'un manuscrit jusqu'au bout.

Publié le 31 Janvier 2024

@Laurence, merci pour ce beau témoignage qui redonne espoir. Je dois dire qu'après avoir gagné un concours et ensuite écrit une palanquée de romans (quand on aime, on ne compte pas), je suis grosso modo invisible... Alors un blog, oui, oui, au printemps, et mon petit doigt me dit "cause toujours, on te connaît !" Et un blog pour apporter quoi ? à qui ? Ce sont les premières questions à se poser... je les mouline dans mon petto (ma traduction enfant de : in petto, entendu chez les adultes), et je désignais là mon ventre :)

Publié le 31 Janvier 2024