IA contre Gaston Leroux

J'ai bien ri en lisant cet article, il faudra un jour que je tente l'expérience. L'homme se suicide et réussit à se débarrasser de son "arme" une fois sa tête coupée... oui pourquoi pas ! En fait c'est comme Nick quasi-sans-tête dans Harry Potter, il se tue puis son fantôme vient terminer le travail ! (il manquait cette hypothèse d'ailleurs). J'avoue avoir peur qu'à plus long terme la création artistique disparaisse au profit (c'est le cas de le dire) de la facilité et de la rentabilité (un peu comme ce qui se passe actuellement avec certains artistes). Le livre est comme un miroir de son auteur : il doit transmettre un message et faire ressentir des émotions, sinon quel intérêt ? Est-ce qu'une intelligence artificielle sera capable de surpasser ses créateurs ? Seul l'avenir le dira...

Haha, les IA génératives, bien que toujours plus performantes, et de manière très rapide depuis bientôt deux ans, restent limitées et n'ont pas (encore) le sens commun d'un être humain. Le crocodile qui passe par la cheminée, mais c'est génial comme idée (mdr) ! Le prompt était très vague et peu fourni. Avec un prompt plus pointu et ciblé, on peut avoir des résultats bien meilleurs, mais clairement, les IA génératives ne sont pas près de remplacer les auteurs. En qualité et cohérence du moins. Par contre, elles peuvent être d'une aide non négligeable pour ce qui est de trouver des informations, des idées, des ressources de toutes sortes. Plus que pour l'écriture elle-même, où mille et une faiblesses jalonneront le texte, sans parler des risques extrêmement élevés de plagiat (forcément, une IA pioche dans une base de données, reprend tels quels certains éléments ou les adapte en fonction du prompt et surtout de la qualité de celui-ci), c'est l'environnement de l'écriture qui peut être facilité par les IA génératives. Les auteurs d'aujourd'hui ont tout intérêt à apprendre à se servir de l'outil, non pas pour écrire, mais pour faciliter les tâches périphériques à l'écriture. Les utilisations possibles sont multiples. Gain de temps. Informations historiques très précises (à vérifier tout de même, bien sûr). Idées auxquelles on n'avait pas pensé mais tout à fait exploitables et peut-être même avec un meilleur potentiel que celles qu'on voulait initialement développer. Bref, une IA générative, c'est un peu comme un stagiaire BAC+12 qu'on peut avoir en permanence sous la main, jour et nuit, qui ne se plaint jamais, qui demande un salaire dérisoire, mais auquel il faut apprendre à parler correctement et efficacement. En plus de l'art d'écrire, il va falloir apprendre celui de prompter, si du moins on veut utiliser des outils comme les IA génératives, car ce sont des outils, rien de plus. Avec des forces et des faiblesses qu'il faut comprendre, connaître et exploiter pour en tirer le meilleur résultat. Bon, je dis ça, mais je me sers peu des IA au final. J'aime trop imaginer les choses moi-même. Mais quand même, c'est un bel outil. Plutôt que de passer une heure à éplucher les faits divers de la presse à la recherche d'une idée ou d'une situation exploitable, passer une heure à prompter de manière fine et ciblée peut apporter des résultats tout à fait intéressants et satisfaisants. Et d'ailleurs, prompter à partir de faits divers par exemple donne des résultats parfois fascinants, surtout quand on écrit des polars ou des thrillers :p

@Rgiachetti bonjour. Je vous pique l'idée des fourmis, par contre je me demande si une société secrète de ragondins tueurs ne serait pas plus crédible?

C'est en Chine qu'un professeur de journalisme a reçu le deuxième prix dans le cadre d'un concours d'écriture de science-fiction... Qui était en réalité la création d'une IA.

Bonjour ,
et merci pour cette expérience.
personnellement, je trouve que l'IA est passée à côté des hypothèses les plus probables :
- une attaque de fourmis qui auraient décider de décapiter la victime dans son sommeil en utilisant leur acide formique en représailles d'un seau d'eau jeté sur leur nid
- un collier recouvert d'acide qui aurait brulé la peau de la victime jusqu'à le décapiter (sûrement offert par sa belle-mère...)

Bonne journée à toutes et tous!

Pour ma part l’écriture est un loisir, une évasion de mon train-train quotidien, aussi, je ne comprends pas le but d’écrire un livre contrefait. Que reste-t-il du plaisir de créer, de se délasser, d’imaginer, de se découvrir, d’être fier de soi d’avoir mené un texte à son terme ? Si écrire devient une corvée comme une autre, autant passer l’aspirateur et épousseter mes meubles pendant que la machine écrira mon idée, et après ? Par curiosité, l’an dernier, j'ai testé Copilote et sous mes yeux ébahis, elle m’a pondu une petite rédaction de collégien (sans les fautes !) de 76 lignes en 15 secondes. Ça craint cette histoire ! Que restera-t-il de l’art d’écrire quand les lecteurs seront habitués à lire la médiocrité, comme lorsqu’ils se pourlèchent les babines dans les fast-foods ? Petite anecdote un peu décalée du sujet : par 4 fois et je pense que ce n’est pas fini, de jeunes caissières m’ont demandé : « c’est quoi ça ? » pour peser mes légumes (confondre ail et oignon, courgette et concombre, ne pas savoir ce qu’est un artichaut, une aubergine et des haricots verts pour la dernière). Lorsque je me suis étonnée de son ignorance, elle m’a répondu, d’un ton peu amène, qu’elle ne pouvait pas tout savoir ! au point où nous en sommes arrivés, il vaut mieux en rire que d’en pleurer, n’est-ce pas ? Cordialement. Fanny

Certes, l’intelligence artificielle sait parfaitement aligner et compiler des briques pour décrire des lieux, des faits et des hypothèses déjà résolues.
Depuis la nuit des temps, l’écriture s’évertue à parler de la vie et de sa fragile psychologie. Les mots, sans le ciment essentiel des sentiments, ne servent à rien. L’amour, l’empathie, la joie, la peine, etc. n'ont pas été créés par les machines, ni pour les machines...
Les hommes ne cherchent plus à fabriquer de l’or, ils se lasseront des faux auteurs dépourvus d'une vraie sensibilité.

Je trouvais l'idée de l'intelligence artificielle terrifiante avant de la voir à l'œuvre. Elle est capable de réaliser une mise en page calibrée, de combler des lacunes en orthographe ou de pondre des messages types avec un ton familier ou soutenu mais elle n'aura jamais la sensibilité d'un être qui respire derrière un texte ... La touche de soi, qui s'imprime comme une empreinte dans tout ce qu'on fait et la beauté subtile d'un vécu, dont la subjectivité doit tout à nos cinq sens, ne sont pas à portée de calculs. La cohérence d'un scénario non plus, visiblement :-)

@Sylvie de Tauriac

si le métier de traducteur littéraire est appelé à disparaitre comme les télégraphistes et les cochers de fiacre, c'esrt dommage mais tant pis. l'I.A n'est qu'un outil perfectionné pour l'instant, je ne vois pas très bien où tout cela nous mène mais il faut rester lucide devant cette évolution inéluctable.

Je me rangerais du côté des pessimistes, surtout en ce qui concerne l'autoédition. Les vrais et parfois bons auteurs vont être rapidement noyés dans la masse des faux. Par "Allan Trevor" par exemple avec plus de 1500 livres présents sur Amazon, dont de nombreux en haut de classement.
Mais la société n'a peut-être que ce qu'elle mérite. De plus en plus, nous "consommons" de la culture (séries, BD, livres numériques) parfois sans connaître le nom de l'auteur ou l'artiste. Le grand nombre d'oeuvres disponibles, souvent bâclées, a pour conséquences que la qualité baisse. Les oeuvres "human made" se rapprochent de l'"IA made" autant que l'inverse, et l'ensemble s'autonourrit. (A la façon des poulets KFC que décrivait "L'Amérique interdite", film mythique des années 70).
Mais là réside peut-être l'espoir. Le système aboutira à une offre "caca d'oie", dont les lecteurs se lasseront. Le label IH que vous proposez, @Jean-Michel Joubert , sera recherché et les vrais éditeurs reprendront du service. L'espoir fait vivre...

PS : je suis quand même impressionné par les IA génératives. J'ai fait des études dans ce domaine et développé des systèmes d'IA à une époque où les concepts étaient là, mais les machines pas assez puissantes pour donner des résultats. Je n'imaginais pas un tel niveau de qualité, même si, bien sûr, il est très surévalué par les firmes et les médias.
PS 2 : je ne sais pas pour les textes, mais certaines couvertures de bouquins présents sur mBS sont des fabrications IA, j'en suis persuadé...

Selon moi l'IA ne produit que du plagiat et donne l'illusion à des auteurs dilettantes d'être des artistes. Cela dit l'IA transforme le milieu des traducteurs littéraires et un jour ce métier risque de disparaître car ils se contentent de corriger les erreurs de l'IA. Ce métier est destiné à disparaître.

@Dominique DUCHENNE Ce n'est peut-être pas si simple , "imaginer et créer" tout est là en effet, mais l'I.A peut avoir d'autres effets sournois en nous mâchant de plus en plus le travail au quotidien ,elle commence à nous rendre paresseux dans beaucoup de domaines, ce qui peut justement éroder petit à petit, cette capacité à imaginer....

@Dominique Duchenne ce n'est peut-être pas si simple , "imaginer et créer" tout est là en effet, mais l'I.A peut avoir d'autres effets sournois en nous mâchant de plus en plus le travail au quotidien ,elle commence à nous rendre paresseux dans beaucoup de domaines, ce qui peut justement éroder petit à petit, cette capacité à imaginer....

@Jean-Michel Joubert Cette démonstration des limites de l'IA est rassurante pour l'humanité. L'être humain est doté d'une intelligence qui fonctionne grâce à sa sensibilité qui en est la clef. Celle-ci lui permet d'imaginer et de créer. L'IA ne possèdera jamais cette clef qui est indispensable à tout écrivain digne de ce nom.

Merci pour vos commentaires. Ceci dit, si on se contente de l'utiliser comme un wikipédia amélioré, ça peut passer. sinon, question humour, on est tranquille pour longtemps. Je lui ai demandé de commenter, pour une dissertation, la citation de Victor Hugo " Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte sur Internet".
J 'ai eu droit à une biographie (résumée heureusement) du grand homme, puis à l'historique complet du web pour découvrir , au bout de longues pages, que cette citation ne pouvait pas être exacte puisque Victor Hugo était mort avant l'apparition d'Internet.

Bonjour,

Encore une remarquable démonstration des limites de l'IA : très forte (et surtout très rapide) pour rassembler des données, beaucoup moins pour les analyser. Quant à la créativité, elle reste, jusqu'à preuve du contraire, le domaine de l'humain.

Je ne résiste pas à l'envie d'ajouter quelques mots à votre première conclusion : "COPILOT ne voit aucun problème à ce qu’une victime se décapite elle-même"... et fasse ensuite disparaître l'arme (!) alors que, sans sa tête, elle est juste un peu censée être morte...

Quant à l'hypothèse du prédateur entrant et ressortant par la cheminée (comme s'il n'y avait pas de proies plus accessibles dehors) : sachant qu'un animal tue généralement pour se nourrir, la victime ne serait pas simplement décapitée, mais entamée d'un peu partout par des coups de dents et de griffes qui ne laisseraient aucun doute sur l'identité du coupable.

De ces deux exemples, je suis tentée de conclure que l'IA échoue à proposer des scénarios réalistes et aboutis à cause de son incapacité à sortir de la question initiale et à prendre l'initiative de recherches complémentaires : contrairement à un esprit humain, elle n'analyse pas ses propres productions en s'interrogeant sur leur pertinence. Et je doute sérieusement qu'elle y parvienne dans un avenir proche.

Ah ! les statistiques et leurs moyennes ! N'oubliez pas que chaque mot renvoyé (je n'ai pas dit "prononcé") par l'IA que vous avez interrogée est une statistique. Le mot suivant est le mot ayant obtenu le score le plus élevé de venir ensuite, après analyse de tous les textes mis à disposition.

Sûrement notre cerveau suit-il par moment plus ou moins le même processus. Mais en y ajoutant deux éléments majeurs qui échappent à l'IA (que les chercheurs aimeraient parvenir à imiter):
1) La conscience ou l'auto-évaluation de soi et de l'instant présent
2) Le corps ou l'appréciation dans sa chair de son environnement

Et si l'intelligence, c'est créer des liens nouveaux, l'IA en est l'extrême opposé en se bornant à calculer des moyennes. L'expression IA est trompeuse. Je lui préfère OCMD : Outil de Connaissance Moyenne Désincarné. Cet outil peut avoir son utilité au premier stade d'un processus d'information. (A l'ère de la surcharge informationnelle, ou infobésité, nous en restons malheureusement, trop souvent, à ce stade.)

L'écrivain a donc de beaux jours devant lui, tout comme le livre.
Merci pour votre tribune.
Cordialement,
Albert H. Laul

Merci pour cette expérience intéressante. J'avais réalisé un essai un peu similaire il y a quelques temps en faisant réfléchir une IA sur l'énigme lié à la fameuse phrase : "Omar m'a tuer...", Sans doute troublée par la conjugaison hasardeuse du verbe, l'IA a dû "penser" (!!!) que j'avais également quelque difficulté orthographique avec les noms de crustacés. Elle m'a répondu que si le homard avait tué, c'est qu'il était empoisonné ou avarié...