Sophie Herrault. Une des choses les plus difficiles quand on se lance, c’est de se sentir légitime. Quand j’écris, j’ai l’impression que tout est banal, déjà vu, sans intérêt, mais je me laisse porter par l’histoire. Mes livres ne sont pas parfaits, loin de là : ils me ressemblent avec leurs qualités et leurs défauts ! Soyons honnête, ces récits sont là pour satisfaire mes propres envies de lectrice. Et on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ! Quand je me relis plus tard, je découvre alors toute la richesse de mon texte, aussi bien sur le fond que sur la forme. Et régulièrement, je me retrouve à me demander si c’est bien moi qui suis à l’origine de tout ça, si je n’ai pas juste été une dactylo pour des voix n’existant que dans ma tête…
La légitimité, pour moi, passe par ce chemin d’oser voir qui nous sommes sans nous cacher. Un peu comme un miroir où nous finissons par accepter que ce reflet, que l’on admire pour son courage, sa force, sa lumière, ce quelqu’un qu’on aimerait être… c’est simplement nous. L’aventure démarre quand on se sent prêt pour écrire puis publier et qu’on se sent légitime pour le faire, indépendamment de l’avis des autres.
Quand la foi nous porte !
Si je suis honnête, ce n’est pas une croyance qui m’a fait me lancer dans l’écriture, mais la foi, quelque chose de beaucoup plus intuitif, qui m’a prise aux tripes, une sorte d’évidence. Car, si je regarde en arrière, je me suis lancée en 2016 avec la publication d’un livre qui m’a coûté 1200 € de frais d’impression, aucun revenu à ce moment-là et seulement 3000 € en banque. Autrement dit, une fois payé l’imprimeur, j’avais à peine un mois de loyer devant moi et ensuite… ?!! Mais c’était un accord passé avec quelque chose de plus grand que moi. Pour le comprendre, je dois préciser que je m’étais fait cambrioler trois mois plus tôt. Je n’avais plus que mon téléphone (plus d’ordinateur ni de télévision). Ce jour-là, je me rappelle avoir dit à ma fille « même si je ne sais pas encore de quoi il en retourne, c’est un cadeau mal emballé ». Et le mois qui a suivi, en attendant le remboursement de l’assurance et un nouvel équipement pour travailler, la seule réponse que j’obtenais à la question "pourquoi ?" a toujours été "publie ton livre". C’est ce que je me suis engagée à faire. Sans aucun regret !
Il y a une vie (trépidante) en dehors de GaliGraSeuil
@natalia-clement-demange cette fameuse "langue des oiseaux" ! Je n'entends pas tout, mais j'y suis devenue plus sensible depuis que je l'ai découverte. Je vous souhaite de belles réussites littéraires.
@Sophie Hérault,
Merci pour cette jolie présentation et pour cette découverte auditive des "écrits vains" !!! Je ne l'avais jamais entendu de cette façon, aussi surprenant que cela car j'adore jouer avec les mots et la psychanalyse lacanienne aurait dû me faire signe! Bravo en tout cas,
Natalia
@annee, merci pour votre message. Le chemin est parfois escarpé, et celui que j'ai choisi a aussi ses embûches, mais il n'enlève pas la beauté du paysage.
Je m'appuie, moi aussi, beaucoup sur l'expérience des auteurs qui ont réussi, ceux qui ont "tracé leur route", car ils me donnent aussi la force d'avancer quand je suis au creux de la vague. Si à ma manière, j'ai pu vous redonner l'envie et le courage de poursuivre en vous transmettant un peu de ce que j'ai reçu, alors tout ceci aura eu sa raison d'être. Nous aurons peut-être bientôt l'occasion de découvrir un troisième roman écrit de votre plume ?
@Sophie Herrault
Non seulement votre interview donne envie de vous lire mais elle encourage à poursuivre, à surtout ne pas abandonner en cours de route notre voyage dans l'autoédition; j'allais écrire "notre périple" et puis non, c'est d'un voyage bien réel dont il s'agit, un voyage certes périlleux mais tellement enrichissant! Alors merci Sophie!
@dorothee-delaumeni merci pour ce partage, je n'avais même pas pris conscience des "mères veilleuses", d'où l'importance d'avoir des regards extérieurs (auteurs / hauteur) pour nous faire des retours (rires) !
Je suis heureuse que nous partagions la même vision.
L'écriture et le partage sont de véritables richesses, pour soi-même et pour les autres. Il me semble important de pouvoir s'écrire, se dire, se lire en toute liberté, bienveillance et honnêteté. Car il n'y a rien de pire que de se mentir à soi-même / soi-m'aime. ;-)
@marie-chotek les éditeurs ont un rôle à jouer aussi. Vouloir passer par une maison d'édition est totalement légitime. C'est une belle reconnaissance de pairs. Et j'avoue que j'ai aussi tenté ma chance avant la publication en auto-édition de mon premier roman.
Aujourd'hui, je constate que beaucoup d'auteurs édités basculent sur l'auto-édition pour plusieurs raisons : le fait de gagner plus d'argent sur la vente des livres car la marge est plus importante pour ceux et celles qui souhaitent en vivre, le fait d'être payé aussi (malheureusement, les éditeurs ont tendance à oublier de régler l'auteur et cela arrive trop souvent pour ne pas le signaler - c'est un point de vigilance que vous devrez regarder avec attention quand vous signerez un contrat), la liberté de choisir sa couverture / son prix...
Et de plus en plus de lecteurs signalent aussi que les corrections attendues ne sont pas toujours faites et que des livres d'auteurs édités sont bourrés de fautes d'orthographe et de grammaire.
Comme dans tout, il y a des avantages et des inconvénients pour chaque option. Le plus important est de choisir celle qui vous convient le mieux. Si c'est une maison d'édition pour vous, je croise les doigts pour que votre rêve se réalise.
@sylvie-etient quelle excellente idée que ce groupe des Incroyables. S'il reste une place, je suis partante ! Je crois vraiment à la solidarité qui nous portera, bien plus que l'idée d'être concurrents. En tant que lectrice, je le constate, je n'ai pas qu'un seul auteur dans ma bibliothèque. Et quand on aime un genre, on apprécie de découvrir d'autres auteurs qui vont nous proposer des livres similaires, ou au contraire, nous sortir de nos zones de confort. Il y a tant de belles découvertes à faire parmi les auto-édités. Et j'ai pour habitude de dire "qui donne, reçoit..." Cela s'est confirmé à de nombreuses reprises. :-)
@sophie Herrault
Une interview très intéressante qui permet d’appréhender tout le travail souvent invisible d’un auteur lancé dans l’aventure de l’autoédition. C’est aussi une entrée intimiste, sensible dans votre rapport à l’écriture où l’on ressent cet effet thérapeutique de l’écriture qui permet de descendre en soi pour s’élever vers sa véritable nature ainsi mise en lumière par le texte et d’oser être tout simplement. Il y a cette profondeur de vouloir transmettre une certaine forme de sagesse tout en jouant avec les mots et cette fameuse ‘langue des oiseaux’ révélant leur sens caché. D’où ce titre magnifiquement évocateur de ce groupe de romancières dont vous faites partie ‘les mères veilleuses’.
@Sophie Herrault
Un monsieur vous trouver drôle et humble (je crois bien...). Moi j'ai beaucoup aimé votre fraîcheur de ton et de fond! Le groupe des merveilleuses donne envie de suite de prendre une carte d'adhésion :) non non ce n'est pas un léger coup de pied lourdingue pour s'y incruster Pour ma part, je reste d'un genre très solitaire dans mon écriture et tous mes projets et fantasmes afférents, Monbestseller est ma première expérience de partage et je dois dire que c'est une heureuse surprise. Enfin, je reste toujours prisonnière du fantasme de l'édition d'éditeur, j'ai beau faire, l'auto-édition me semble toujours résonner comme un échec, un "même pas vrai" mais je le dis bien, c'est mon impression à moi, surtout que de nos jours, les éditeurs étant assaillis de manuscrits, on peut très bien imaginer que des perles, notamment celles des Merveilleuses, leur échappent... Bonne continuation dans toutes vos activités!
@Sophie Herrault
Merci d'avoir rappelé que l'entraide est très importante dans l'autoédition parce que vous soulignez très justement que ce n'est pas 1 mais 12 métiers qu'il faut apprendre lorsqu'on se lance dans cette folle aventure. Et comme on est rarement bon dans 12 choses à la fois…le partage et le soutien bienveillant sont hautement recommandés.
Eh oui, l'autoédition ne consiste pas qu'à écrire, ce qui peut rebuter un certain nombre auxquels l'édition traditionnelle convient sans doute mieux. Félicitation pour votre groupe des Merveilleuses, vous pourriez inspirer la création d'un groupe des Incroyables!Je vais de ce pas découvrir vos romans pour faire plus ample connaissance.
@Sylvie de Tauriac, parmi toutes les citations que j'ai notées, il y en a une qui disait que si on peut le concevoir, alors on peut aussi le réaliser. Je vous souhaite de réaliser vos rêves. :-)
@solange-yuste, je suis heureuse de savoir que mon enthousiasme est communicatif. C'est toujours un beau cadeau à offrir au monde. :-)
Sophie, votre expérience est fort intéressante et votre enthousiasme est la raison de votre succès. Cela prouve que l'on peut transformer un rêve en réalité. @Sylvie de Tauriac
Solange.yuste@Sophie Hérault. Un tel enthousiasme communicatif me ramène 50 ans en arrière. Merci pour ce moment Merveilleux.
@michel-fiorelli Un grand merci pour votre message.
Pour être honnête, votre commentaire me fait rire, car souvent je dis de moi : "je n'ai pas d'humour, mais je suis drôle". La raison ? Habituellement, personne ne comprend mon humour et étant très premier degrés avec un nombre incalculable de "Sophinades" (*), j'ai tendance à comprendre les blagues des autres avec un temps de retard pouvant aller jusqu'à 48h parfois (et c'est ça qui amuse grandement mes amis). Mais comme le dit le proverbe : on rit mal des autres, tant qu'on ne sait pas d'abord rire de soi-même...
Que l'humour et le rire remplisse notre vie !
(*) Expression souvent composée à partir d'association d'idées saugrenues telles que : il faut battre le poisson tant qu'il est encore chaud, il y a du jambon sur la planche, ça ne mange pas de mine, mettre une boule dans le bastringue, rajouter du feu sur le gaz, couler dans le marbre, rien ne sert de forcer il faut écrire à point, mettre des vélos dans les roues, tu viens à l'âge que tu veux, mettre de l'eau dans son vase... LOL
PS : je suis curieuse de connaître vos "michelades" ;-)
Je vous trouve marrante et humble. Ça donne envie de vous lire.
@michel-canal j'ai, moi aussi, été un grain de sable, devenu grain de folie à bien y réfléchir ! Les plus grandes choses que nous avons réalisé ont toutes commencé par un petit pas. Mon leitmotiv, que je partage volontiers est : "Et si c'était possible..." Peut-être qu'il suffit juste de garder cette phrase en tête ?!!
Je souhaite juste, à l'aube de ma mort, pouvoir me retourner sur ce que j'ai accompli et me dire que je ne regrette rien parce que j'ai osé (malgré les doutes et la peur). Je vous le souhaite également.
@Sophie Herrault, je suis admiratif de votre vécu, de votre organisation, de votre philosophie, de votre réussite... au point qu'à dire vrai, je me sens tout petit, un grain de sable fin après avoir lu cette interview. Votre exemple est enrichissant, une belle leçon de vie.
J'ai vu beaucoup de qualificatifs vous concernant à travers les commentaires déjà postés. Ils sont mérités.
Cette interview est une belle découverte pour moi. Que puis-je vous souhaiter d'autre, après avoir dit "Bravo !" que de continuer sur cette lancée. Après l'avoir lue, il ne me viendrait certes pas à l'idée de vous demander : "mais à part ça, vous faites quoi ?" (petit clin d'oeil taquin)
Avec toute ma sympathie. MC
@eloise-riera merci pour votre message. :-)
Il se trouve que j'ai votre roman dans ma PAL, j'ai hâte de vous lire (je vous ferai un retour le moment venu). Comme quoi, le monde est petit...
J'ai beaucoup aimé cette interview. Sophie est quelqu'un de lumineux et authentique !
@georges-douby-saint-clair vous avez totalement raison de vous sentir légitime avec ou sans lecteur. Comme je le précisais, "l'aventure démarre quand on se sent prêt pour écrire".
Pour revenir à la question du choix d'auteur plutôt que d'écrivain, il est lié à la langue des oiseaux à laquelle je suis désormais sensible. C'est pourquoi j'ai écris : "Je préfère d’ailleurs être romancière ou auteure (celle qui aide à prendre de la hauteur) plutôt qu’être cataloguée d’"écrits vains". Selon moi, aucun écrit n'est vain. Ils sont destinés à celui qui les couche sur le papier (comme une thérapie, un exutoire ou encore un espace de liberté d'expression) et/ou aux lecteurs qui auront la chance de parcourir nos écrits, quels qu'ils soient. J'ai tendance à croire que tout à sa raison d'être, de ce qu'on écrit à ce qu'on lit...
Merci George pour votre partage.
@djamila-abdelli-labiod votre message me touche profondément.
Rester authentique est tout à la fois si simple et si difficile. Simple parce qu'il suffit d'être nous-même, difficile parce qu'il signifie passer outre le regard des autres et celui de la société sur ce statut si particulier d'auteur (et cette question qui revient un peu trop souvent "mais à part ça, vous faites quoi ?" !!!).
Complexe aussi dans la balance entre humilité et égocentrisme, parce qu'il faut faire sa place, prendre sa place, rester à sa place... et que là encore l'exercice est périlleux entre être et paraître.
J'essaie toujours d'apparaître maquillée, mais sans fard. Votre message m'indique que je suis sur la bonne voie.
Gratitude
@Sophie Herrault@ Djamila Abdelli Labiod
Bonjour,
J'ai adoré l'interview. Au delà d'être une auteure authentique, c'est d'abord une femme authentique. Vos réponses galvanisent. Elles paraissent simples car compréhensibles tellement la clarté est frappante. Comme dit Léonard de Vinci: La simplicité est la sophistication suprême. Ecrire avec son âme accompagnée de la raison , le résultat ne peut être que beau. Liberté, partage, écoute et le courage d'oser. C'est cela la bonne littérature. Bonne continuation Sophie.
@michel-laurent en effet, l'écriture est un métier d'indépendant, il faut jongler entre la production (littéraire), le commercial (trouver des points de vente et des séances de dédicaces), le marketing (articles de blog et réseaux sociaux), l'administratif (quelques déclarations de CA et un brin de comptabilité), le juridique (protection des livres à la BNF, protection des données personnelles des lecteurs), l'informatique (les logiciels, les connexions internet et la téléphonie, l'achat d'un nouveau disque externe pour y mettre toutes mes sauvegardes !) et les RH (me former, prendre soin de moi au passage, m'auto-motiver et gérer aussi le quotidien). Si j'exclus la rédaction des articles de blog et des posts, l'écriture d'un roman m'occupe 4 mois par an à temps complet, soit 1/3 de mon temps.
Quant à l'inspiration, elle nait souvent d'un outil de développement personnel que je veux partager et autour duquel je raconte une histoire pour le mettre en scène. Dès que j'ai la scène introductive en tête et mon dernier chapitre, je me mets à écrire en mode "jardinière" (l'histoire se construit au fur et à mesure que je la tape).
Beaucoup d’écrivains amateurs, d’ici et d’ailleurs, rêvent de pouvoir vivre de leurs écrits. On comprend à vous lire qu’il faut avoir, en dehors du talent, une force de conviction, des qualités d’organisation et une ouverture vers les autres que nous n’avons pas tous. Mais il faut aussi, revers de la médaille, accepter de passer du temps aux activités annexes dont vous nous entretenez et qui me semblent ne plus rien à voir avec l’écriture. Il faut en quelque sorte, se muer en VRP de soi-même.
Le Jacques Chancel de la plume (oui, la référence témoigne de mon âge aussi avancé qu’un vieux Brie coulant) poserait alors la question ; « Et la littérature dans tout ça ? ». Sous-entendu quand trouvez-vous le temps d’écrire, combien d’heures chaque jour et où puisez-vous votre inspiration ? Je précise que pour moi tout est littérature, du roman stendhalien à la notice de vélo elliptique. Les auteurs de ces notices doivent d’ailleurs avoir la satisfaction secrète de savoir qu’ils seront lus avec intérêt au moins une fois par ceux qui sont amenés à les consulter. Je suis moins sûr que les têtes blondes auxquelles on met dans les mains, à l’âge de16 ans, un exemplaire de La Chartreuse de Parme, expriment toujours un semblable intérêt « littéraire ». Mais sans doute n’ambitionnez-vous pas, dans vos écrits, de remettre en scène, pour un nouveau tour de manège, ce triste bonapartiste de Fabrice del Dongo...
@cortex3, merci pour votre retour.
Comme me le disait David Lefrançois, coach et conférencier international, si vous voulez être dans la lumière, vous devez aussi accepter de vous mettre sur le devant de la scène. Pour les auteurs qui se retrouvent dans la catégorie "ours au fond de sa grotte", je sais que c'est un exercice difficile. Nous sommes des êtres d'intériorité. J'espère que nous n'attendrons pas la mise en bière et que, au contraire, nous la boirons avec délice pour fêter comme il se doit vos écrits ;-)
@zoe-florent merci Michèle pour ce retour enthousiasmant. Cette belle énergie est communicative. :-)
@alice-quinn merci beaucoup pour ton commentaire et tout ce que tu as apporté dans ma vie. Tellement heureuse que tu fasses partie du groupe des Merveilleuses.
@Sophie Herrault "Merveilleuse", "exceptionnelle"... et vive le développement personnel :-)) !
Merci pour ce billet plein d'allant.
Amicalement,
Michèle
Merci à MBS pour cette belle interview d'une femme exceptionnelle ! Bravo Sophie.
Un grand merci à Catarina Viti et à monbestseller.com pour cette belle mise en avant.